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Pdv: Arwen

Le lendemain, comme il était prévu, nous étions tous réunis chez moi pour s'occuper de la chambre du bébé. Nous avions plusieurs meubles à monter, dont le lit, une commode, un coffre, et évidemment toute la déco qui allait avec. Tarris, Elias et Eren s'était lancé dans le montage du lit.

-Passe moi le tournevis plat, lança Tarris à Elias.

-Tiens, marmona-t-il en lui tendant l'objet.

-Hé mais, reprit Tarris après quelques secondes, toi t'es vraiment con. Je te demande un tournevis plat tu me donne un cruciforme.

-Sinon, coupa Elias, tu te lèves, tu bouges ton gros cul et tu vas le chercher tout seul ton putain de tournevis.

Les deux se regardèrent longuement avec un air de défi, alors qu'Eren ne savait pas comment réagir. Au bout d'un petit moment, les deux reprirent leurs tâches sans plus de cérémonie.

Ils m'épuisent.

De l'autre côté de la chambre, Armin et Mikasa s'affairaient à monter la commode. Quant à Hange et moi, nous nous occupions du coffre. Enfin, Hange s'occupait du coffre puisque je n'étais d'aucune utilité.

-Armin, t'as fais quoi de la notice?, demanda Mikasa en regardant autour d'elle.

-C'est toi qui l'avait, répondit Armin en restant concentré sur le tiroir qu'il montait.

-Ha... Qu'est-ce que j'en ai fait?, marmona-t-elle faisant rire Hange.

-J'ai faim, se plaignit Eren.

-Moi aussi, souffla Tarris.

Je soufflai doucement avant de me lever un peu difficilement pour aller dans la cuisine. De toute façon, j'etais nulle pour monter des meubles, Hange l'avait vite compris et s'était mise à le faire seule.

N'ayant pas grand chose dans la cuisine, je décidais de faire cuire un peu de viande avec des pommes de terre.

Alors que je cuisinais, je laissai mes pensées dériver. Cela me faisait bizarre de me dire que j'allais accoucher de l'enfant de Livaï, que je préparais même sa chambre, mais il ne le savait pas, il n'était au courant de rien. Et plus le temps passait, plus la possibilité qu'il ne se réveille pas devenait réelle dans ma tête. Je m'étais interdite à y penser, je ne voulais même pas en entendre parler. Mais nier cette possibilité ne l'effaçait pas. Elle existait et elle me terrifiait.

-Arwen, je crois que c'est entrain de brûler, lança une voix, me sortant de mes pensées.

-Ho merde, dis-je en éteignant rapidement le feu sous les casseroles.

Ce n'était pas brûlé, c'était bien cuit.

Armin, qui était à l'origine de la-dite voix, laissa échapper un petit rire.

-Tu as l'air fatigué, constata-t-il en m'aidant à mettre la table. Tu devrais aller te reposer après, on va s'occuper de la chambre, assura-t-il.

-Ça va, ne t'inquiète pas, j'ai juste un peu de mal à dormir.

Armin s'arrêta un instant avant de planter son regard bleu dans le mien.

-Arwen, je sais que ça ne me regarde pas vraiment, mais je sais que tu prenais des somnifères avant, et..., Hésita-t-il.

-Je sais, Ida m'a dit les risques, et je ne mettrais pas la vie de mon enfant en danger, je n'en prend plus depuis un moment.

J'évitai de préciser également que si Livaï m'avait vu en prendre après notre dispute à ce sujet, j'aurais passé un mauvais quart d'heure. Bien que j'avais réussi, suite à cette altercation, à réduire les doses de somnifères que je prenais, c'était tout de même difficile. Livaï avait raison, comme toujours, et j'avais déjà une dépendance à ces petites pilules. Mais le jour où j'avais appris ma grossesse, j'avais jeté les plaquettes, définitivement. Depuis, je n'en avais pas repris un seul. Et mes nuits le ressentaient. J'avais de nouveaux des cauchemars régulièrement, ou bien des insomnies.

Parfois, un étrange rêve passait en boucle. J'étais dans une sorte de désert blanc, et je parlais avec une jeune fille. Mais impossible de comprendre un mot de cette conversation, tout semblait trop lointain, comme un souvenir datant d'il y a bien trop longtemps.

Je me sortai rapidement de mes pensées avant qu'elles ne deviennent trop sombre. Ce rêve me rappelait sans cesse que j'avais presque tué mon enfant, notre enfant.

-Le lit est fini, jeta Tarris en entrant dans la pièce.

Il se figea avant d'ajouter qu'il avait oublier quelque chose en haut avant de remontrer en trombe les escaliers.

Je tournai mon regard vers Armin qui regardait passionnément mes pommes de terre presque brûlées.

Il y a anguille sous roche.

-Je le trouve étrange en ce moment, lançai-je, faisant presque sursauté Armin qui répondit d'un air nerveux.

-De qui tu parles?

-Hé bien de Tarris. Tu ne trouves pas ? Vous êtes plutôt proche non?

-On est pas si proch-

-Je vous ai vu plusieurs fois discuter ensemble, coupai-je en sortant des assiettes.

-C'est une, un ami, mais on ne, enfin si on parle parfois mais pas trop, juste un peu, parfois, répondit-il.

Je me plantai devant le blond avant de le regarder dans les yeux.

-Qu'est-ce que vous avez tous les deux ?, Chuchotai-je.

-Rien !, S'exclama-t-il en reculant rapidement. Je vais dire aux autres de venir manger.

Il sortit rapidement de la pièce avant d'emprunter les escaliers alors qu'il aurait pu simplement les appeler d'en bas. Il y avait quelque chose d'étrange avec ces deux là. Je connaissais plutôt bien Armin, il était un très mauvais menteur et j'avais passé assez de temps avec lui pour savoir qu'il me cachait quelque chose. Quant à Tarris, j'avais littéralement passé plus de la moitié de ma vie avec lui, je le connaissais par coeur. Évidemment, qu'il me cachait quelque chose. Peut-être s'étaient-ils fâchés ? Ou bien peut-être qu'Armin avait entrevu le dos de Tarris pendant un entraînement, ou quelque chose du genre. Ce serait plutôt logique avec sa réaction.

Ce n'était pas affaire évidemment, mais si cela touchait Tarris, et même Armin, je voulais juste m'assurer qu'il n'y avait pas de vrai soucis entre eux. Je me dis donc que j'en parlerai à Tarris lorsque l'occasion se présenterai.

Finalement, tout le monde se retrouva dans la cuisine, nous mangeâmes le repas que j'avais préparé, pour ne pas dire brûlé, et enfin nous reprîmes ce que nous avions commencé. Enfin, ils reprirent. Moi, je me contentais de donner un coup de main lorsque la tâche n'était pas trop ardue.

Le soir arriva rapidement. Lorsqu'ils repartirent vers le QG, je pris la route avec eux afin d'aller voir Livai, comme je le faisais tous les soirs depuis notre retour sur l'île.

Je rentrai dans la chambre où il était, indéniablement allongé sur ce lit, les yeux irrémédiablement fermés.

-Salut, chuchotai-je comme si je m'attendais à recevoir une réponse.

Je m'installai à son chevet après avoir déposé un baiser sur sa joue.

Je restai près de lui un moment, amenant sa main sur mon ventre rond, priant tous les dieux qu'il finissent par se réveiller.

Impassible (Livaï x OC) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant