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Malgré la luminosité limitée, celle-ci reste tout de même suffisante pour y voir. Le propriétaire de la pièce et moi restons debout non loin de la porte alors qu'il commence à me questionner :

"Donc... Ta règle de quitter l'autre quand on veut, c'était pour quoi plus exactement ?

- Pour te quitter quand j'aurais senti que c'était toi qui étais de plus en plus proche de le faire. Et le "l'autre devra pas demander d'explications", c'était pour me forcer à pas m'accrocher à toi si t'essayais de m'en parler pour me faire changer d'avis."

Il me demande également les buts de certaines des autres règles, mais elles visaient toutes un objectif comme celui-ci. Après tout ce que je viens de lui dire avant qu'il ne me laisse entrer, ça ne le surprend pas vraiment. Il dirige les yeux vers le sol et vient se passer la main dans les cheveux.

"Et moi j'avais peur que ce soit toi qui me quittes parce que je faisais pas assez de choses en public avec toi." Indique t-il.

Il se mordille la lèvre inférieure ajoutant qu'il a d'abord cru que c'était ce que je voulais lui reprocher, lorsque je lui ai dit qu'il n'essayait apparemment pas assez.

"Je sais même pas si je te reprochais quelque chose à ce moment-là, mais je te jure que j'avais rien contre ça."

Même si mes règles étaient stupides, il me semble que l'une d'elles stipulait que j'irai à son rythme quant à notre proximité hors du privé. Et je le lui rappelle. Il garde les yeux rivés vers le parquet l'air de réfléchir probablement à tout ce que je suis en train de lui dire.

"Et pour ta peur de me parler de tes problèmes, je voulais moi tout garder pour moi et éviter de te poser des questions sur les tiens pour garder les barrières, mais je t'aurais quand même écouté si c'était toi qu'avais lancé le sujet." Je pense à préciser.

Il veut bien me croire, mais me demande ce que je veux maintenant que je lui aie dit tout ça.

"Toi."

Et ce sera sans mettre de règles ni quoi que ce soit cette fois. J'essayais de me retenir de penser ça, mais j'ai vraiment un sentiment d'aisance quand je suis avec lui. Il y a aussi son côté plus réfléchi que moi ainsi que de savoir que s'énerver n'aide pas, mais en même temps une impulsivité qui prend le dessus quand quelque chose ne lui convient vraiment pas, ce qui me fait encore plus prendre conscience que j'ai fait n'importe quoi.

Je sais, et il s'en doute certainement aussi, que ma peur qu'il me laisse ne s'en ira pas comme par magie, mais j'ai réellement envie d'essayer de la mettre de côté avec lui.

J'attends sa réponse me retenant de le presser, mais son regard toujours vers le sol alors qu'il se mordille la lèvre ne m'annoncent rien de bon.

"Theo'... Moi aussi j'ai envie d'être avec toi."

Il relève le regard avec un air désolé.

"Mais avec ta peur que je te fasse la même chose qu'Ylan ou ton père, je suis peut-être pas la meilleure personne."

Je soupire silencieusement et baisse la tête créant le rideau devant mes yeux avec mes cheveux.

"Je t'aurais jamais fait ça volontairement. Même amicalement j'aimerais jamais le faire même, corrige t-il. Mais, comme t'as dit, je rassemble tous les éléments pour que tu puisses imaginer que je le ferai, donc j'ai pas envie que ça te torture pour rien et que t'aies toujours peur."

Même si une grande partie de moi à du mal à se l'avouer, il a raison. Je risquerais de remettre de la distance à tout moment.

Iagan poursuit et indique que, même si tout le monde autour de lui l'avait découvert, il aurait tout fait pour toujours contourner le sujet, un peu à la manière dont il l'avait fait pour les suçons après son anniversaire, ou alors, il aurait été déterminé à tenter d'assumer son attirance. Mais je n'ai aucune raison de le croire et il le comprend parfaitement.

Derrière Les FaçadesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant