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J'entrouvre les yeux et grogne pris d'un mal de crâne. Je referme tout de suite les paupières, les réouvre doucement et vois, juste devant moi, une bouteille d'eau posée debout sur le matelas. Je me redresse lentement m'habituant difficilement à la luminosité, même faible, et me retrouve en position assise sur le bord du lit ne reconnaissant pas ce qui m'entoure. C'est seulement un bon moment après être resté à fixer le parquet en boxer que tout me revient.

Iagan n'est plus dans la pièce et c'est certainement lui qui a touché au volet de sa vitre de toit, le laissant juste entrouvert, car j'avais juste arrêté la musique et éteint sa bande de LEDs avant de me mettre en sous-vêtement et m'endormir. J'attrape la bouteille toujours posée derrière moi et reconnais l'étiquette de sa boisson bizarre à la framboise et la barbe à papa. Il a dû rincer un contenant vide avant de le remplir se doutant que j'en aurai besoin. Je l'ouvre et bois plusieurs gorgées avant de me mettre sur mes deux pieds, manquant d'être retombé en arrière, et de récupérer mes vêtements sentant ma bouche toujours aussi pâteuse.

Je sors de la pièce refermant derrière moi, descends les escaliers avec ma veste, mon téléphone ainsi que la bouteille dans les mains et me retrouve baigné dans la lumière agressive du soleil au fur et à mesure que j'approche du rez-de-chaussée. Une fois mes yeux acclimatés, je pose les pieds sur les dernières marches lâchant enfin la rambarde et remarque des sacs poubelles et de recyclage pleins au milieu de l'espace de vie. Je cherche le binoclard du regard et tourne la tête vers le haut de l'escalier ayant entendu des pas. Mon camarade apparaît des gobelets usés empilés dans les mains. Il est dans la même tenue qu'hier soir, mais a juste refermé sa chemise et a dû se rincer le visage pour retirer l'anti-cernes.

"Salut. Comment tu te sens ? " Me remarque t-il allant jeter ce qu'il tient avec ce qui sera à recycler.

Une impression que ma tête va exploser et une envie de retourner dormir, mais ça peut aller, je pense. Je jette un coup d'œil à l'heure et m'aperçois qu'il est beaucoup plus tard que ce que ressent mon corps . Onze heures deux.

"J'ai laissé les cachets sur le comptoir de la cuisine si tu veux.

- Merci. Tu t'es levé vers quelle heure toi ? " Je questionne mollement.

Vers neuf heures et demi à cause du soleil. J'avale rapidement un cachet le faisant passer avec l'eau de la bouteille et trouve curieux que personne d'autre n'ait passé la nuit ici.

"C'est qu'ils ont déjà appelé quelqu'un pour venir les chercher. Le dernier est parti pas longtemps avant que t'arrives, m'apprend Iagan commençant à remonter pour continuer le nettoyage.

- Y'avait du monde pour venir, mais pour aider à ranger..." Je laisse mon commentaire en suspens.

Le garçon aux cheveux quasiment noirs se contente de me jeter un regard penaud puis poursuit sa montée des marches. Je le suis voulant l'aider même pour le peu qu'il reste à faire et vide avec lui l'une des dernières pièces où des gobelets traînent un peu partout, dont certains au milieu de flaques de boisson. Je bois toutes les cinq minutes et suis plus lent que lui, mais il semble tout de même content de ne pas finir le nettoyage seul même si j'ai eu besoin de lui assurer que je n'avais pas besoin de retourner m'allonger.

Un peu moins de trois quarts d'heure plus tard, la serpillière, qui a nettoyé des flaques, dont certaines de nous-avons-préféré-ne-pas-savoir-quoi, retourne dans le seau et nous nous laissons tomber sur le canapé de la pièce principale que nous avons remis en place dans le milieu de la pièce.

"Plus qu'à remettre les bibelots et à enlever les cadenas des placards de la cuisine." Marmonne Iagan pour lui-même enfoncé dans le dossier et les yeux fermés vers le plafond.

Derrière Les FaçadesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant