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Les autres m'ont regardé faire demi-tour sans comprendre, mais avoir vu son sourire me confirme que j'ai fait le bon choix. Theoden a cherché un endroit où nous pourrions aller et je le suis maintenant depuis quinze minutes bien qu'il refuse de me dire ce qu'il a en tête malgré mon insistance.

Aux alentours de l'hôtel, les rues étaient presque désertes, mais plus nous avancions, plus les gens étaient nombreux, éclairés par les lampadaires et les enseignes lumineuses de tous les côtés. Des groupes d'amis ou des couples entrent et sortent des différents bars ou restaurants et le froid a l'air d'être devenu inexistant pour toutes ces personnes sorties s'amuser. Je ne l'ai pas prise car je ne voulais pas qu'elle m'encombre, mais c'est là que je regrette d'avoir laissé ma parka dans notre chambre...

Après encore quelques minutes à s'être guidé grâce à son téléphone, le blond s'arrête et me déclare fier de lui que nous y sommes. Devant nous, un bâtiment à la façade illuminée par des néons et une file d'attente interminable, à la tête de laquelle un vigile vérifie l'identité de tous ceux souhaitant entrer. Je trouve assez rapidement qu'il doit s'agir d'une boîte de nuit, dont le nom est écrit avec un néon vert fluorescent dans la langue d'ici.

"Tes abrutis de potes viendront pas nous faire chier ici normalement."

Il ne me laisse pas le temps de répondre et avance pour aller se mettre dans la queue. Je le rattrape en trois pas rapides.

"C'est pas obligatoire d'être majeur pour aller en boîte dans ce pays ? Je pose la question dubitatif.

- Si, faut avoir dix-huit ici aussi."

Il a en tête qu'aucun de nous deux n'est majeur ? Son air détaché et parfaitement serein m'inquiètent, mais ça me pousse aussi bizarrement à lui faire confiance. La musique provenant de l'intérieur est de plus en plus audible tandis que la file avance. Cependant, plus nous approchons des portes, plus je doute des capacités de persuasion de Theoden, car, à part par la négociation, je ne vois pas comment il espère nous faire entrer.

Le groupe devant nous est autorisé à continuer. Mon accompagnateur passe son bras derrière mes épaules et tend sa carte d'identité à l'homme baraqué. Ce dernier me désigne d'un mouvement du menton, pose une question dans la langue d'ici et mon camarade y répond me rapprochant de lui. L'adulte reste impassible durant ce qui me paraît une éternité, puis soupire nous désignant l'entrée d'un mouvement de tête. Le blond récupère sa carte, exprime ce que je suppose être un remerciement que je répète maladroitement et me tire vers l'intérieur.

"Tu lui as dit quoi ?

- Que tu t'étais fait voler la tienne."

Nous entrons dans le sas d'entrée et nous arrêtons à un comptoir pour chacun payer notre entrée. Nous descendons ensuite quelques marches en béton pour arriver dans un immense espace plongé dans le noir, dont la seule luminosité est donnée par des rayons lumineux verts et blancs. La musique rythmée est assourdissante, des personnes dansent ou draguent de tous les côtés et le grand bar que j'aperçois dans un angle est assailli. C'est détaillant tout ça, notamment les duos qui dansent ou boivent ensemble, que j'ai peur de comprendre.

"Euh... Theo' ? Je l'interpelle assez fort pour couvrir le bruit.

- Ouais ?

- C'est une boîte gay ? "

Son sourire en coin répond à ma question sans qu'il n'ait besoin d'en dire plus. Une autre chanson débute et il me fait signe de le suivre alors qu'il commence déjà à sauter partout. Des filles qui s'embrassent, des gars qui se collent. Voyant que je reste juste immobile à observer tous ces gens qui s'amusent se fichant totalement du reste, Theoden s'arrête et revient vers moi.

Derrière Les FaçadesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant