Derrière Les Façades

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La sonnerie annonçant la fin de la semaine me sauve du sujet des examens. Nos professeurs dans presque toutes les matières se sont mis en tête de profiter de cette dernière période pour nous parler plus en détail des épreuves que vont passer les élèves de dernière année, épreuves que nous aurons à notre tour l'année prochaine.

Je range mes affaires, sort dans les premiers et me décide sur le chemin d'attendre Iagan à la sortie de l'établissement. Il arrive après quelques minutes entouré des membres de son groupe qui sont dans notre classe et ils se dispersent peu après avoir passé la grille. Avant qu'il ne parte à son tour, je m'approche et lui tapote l'épaule pour qu'il se retourne.

Depuis le début de la semaine, nous ne nous parlons que brièvement et seulement lorsqu'il arrive devant nos salles de cours en compagnie d'autres élèves de sa bande. L'adolescent passe presque tout son temps avec celle-ci, à certainement toujours guetter le moment où le roux va faire part de ce qu'il a découvert, ou alors lâcher le moindre sous-entendu. Je ne sais pas si quoique ce soit à été révélé, mais je n'ai jusqu'ici constaté aucun comportement ou regard particulier, alors je pense que ce n'est toujours pas le cas, même si je lui pose tout de même la question.

"Toujours rien." Il confirme se mordillant brièvement la lèvre inférieure.

Il regarde autour de lui cherchant sûrement ce Mikahel du regard, mais celui-ci doit être déjà parti. Mon camarade recommence à se maltraiter la lèvre le regard dans le vague.

"On va quelque part ? " Je le sors de ses réflexions.

Il relève la tête et m'interroge sur l'endroit auquel je pense. Aucun en particulier, je veux juste lui donner une occasion d'éviter de penser à ça. Nous commençons tout de même à partir, nous mettant tacitement d'accord pour voir ça quand un lieu se présentera. Nous prenons la direction opposée à chez moi et marchons un peu au hasard, discutant de tout et rien sur le chemin, sauf de ce qui concerne le lycée ou alors cette histoire de photo.

Sans trop avoir fait attention au temps et à la route, nous avons tourné un peu en rond et nous retrouvons maintenant dans le petit parc en face de l'épicerie, là où j'avais déjà trouvé deux fois l'adolescent à la sortie du commerce. Je fais d'ailleurs remarquer que c'est bien plus proche de ma maison que de la sienne.

"Justement, c'est loin de chez moi."

Nous nous asseyons sur le banc laissant nos sacs près de nous tandis qu'il m'explique qu'il a atterri une fois jusqu'ici après un long moment à déambuler sans regarder où il allait, tant que c'était loin de sa maison et d'un repas de famille.

"C'était pas longtemps après la rentrée de première année et, surtout mes quatre grands-parents et ma tante du côté de mon père, faisaient que de me demander pourquoi j'avais pas voulu aller dans un lycée privé, ils me disaient que j'aurai été mieux et que mes notes auraient eu plus de valeur."

Ces membres de sa famille lui reprochaient ce qu'ils considéraient n'avoir été qu'un caprice de sa part.

Je me souviens qu'il m'avait effectivement raconté qu'il était dans un collège privé, dont le nom a attiré en premier l'attention des membres de sa bande sur sa personne, et que son malaise avec les ambiances de travail trop sérieuses vient de là à cause de l'esprit de compétition et de tout ce qui était attendu d'eux.

Il a en tous cas passé le reste de la journée sur ce banc et, lorsqu'il est rentré chez lui avec le dernier bus, tous les invités étaient partis.