55 (Dernier Chapitre)

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J'ai eu mes dix-sept ans il y a presque deux semaines et, pour une fois, ma mère ne m'a vraiment rien offert. Mon père, lui, m'a proposé de l'accompagner une prochaine fois qu'il irait dans son pays. Si j'accepte, parce que je ne lui ai pas encore donné de réponse, il a indiqué que ma surprise serait plein d'activités là-bas. Cependant, je l'avais entendu en parler à la seconde adulte quelques jours avant ça et je connais déjà le programme qu'il prévoit. Ma mère attend également ma réponse pour caler ses congés sur cette date et que nous y allions en famille.

Cependant, ce que je ne considère pas du tout comme un cadeau, c'est la rentrée. J'arrive devant l'établissement avec encore les impacts de mes nuits à jouer ou devant mon ordinateur et soupire voyant l'attroupement étalé devant les panneaux d'affichage près de la grille. Il y a un vent frais matinal, mais je n'ai quand même pas trouvé utile de mettre plus qu'un t-shirt et c'est apparemment le cas pour beaucoup d'autres.

Je me fraye un chemin parmi les élèves, qui se réjouissent ou se plaignent de leurs nouvelles classes, puis me cherche sur les listes. Je n'ai pas encore trouvé mon nom lorsque je me retourne pour voir qui me tapotait l'épaule. Iagan, qui n'a pas une goutte d'anti-cernes sur lui, même s'il a toujours les cercles un peu présents, me salue et me demande dans quelle classe je suis, ce à quoi je lui réponds que je ne sais pas encore.

C'est lui qui se trouve le premier. Je regarde les noms après le sien, vois celui de Lorelei puis sens un poids s'envoler de mes épaules voyant le mien trois lignes en dessous.

"Vous êtes avec qui ? " Arrive Lorelei remerciant deux personnes de l'avoir laissée passer.

Elle est toujours habillée en noir avec son eye-liner et, lorsque nous nous sommes retrouvés mardi dernier dans une sandwicherie, où ils ont tous les deux insisté pour m'offrir mon menu, nous avions déjà pu voir qu'elle a fait raccourcir ses cheveux et qu'elle a un peu bronzé. Iagan lui annonce avec un sourire que nous sommes au moins tous les trois.

Nous regardons qui seront nos camarades et je grimace repérant les prénoms "Margot" et "Alexis", si c'est bien ceux auxquels je pense, puis grimace encore plus entendant l'adolescent aux cheveux quasiment noir dire que Mikahel sera aussi avec nous.

Nous entrons peu après dans l'enceinte de l'établissement, allons nous mettre devant la salle qui était indiquée et la gothique nous décrit rapidement notre professeur principale, dont le nom était également inscrit en haut de la feuille. C'est une enseignante de littérature qu'elle avait pour sa première année. D'après elle, l'adulte est juste trop exigeante sur les contrôles, mais elle reste gentille.

Toute notre nouvelle classe est rassemblée à l'approche de la sonnerie. Malheureusement, c'était bien les Margot et Alexis auxquels je pensais et, même si une bonne partie des membres de l'ancienne bande du binoclard qui étaient avec nous l'année dernière ne sont plus là, ils ont cependant été remplacés. Et voyant ce roux arriver bien après eux, Iagan l'interpelle après une hésitation. L'élève détaille rapidement nos autres camarades autour de lui puis s'approche les mains dans les poches d'un jean du même type que ceux qu'il avait déjà il y a quelques mois. À peine arrivé qu'il semble vouloir lancer les hostilités :

"Tu l'as largué depuis le temps ? " S'adresse t-il à Iagan me désignant sans même me regarder.

Ne voulant certainement pas avoir à expliquer notre statut flou, l'interrogé donne tout de même une réponse négative avec un air un peu penaud et vient appuyer son dos contre mon torse. Je viens brièvement passer mon bras autour de sa taille avant de le relâcher et qu'il reprenne sa posture initiale. Comme seule réaction, le roux remonte son sac sur ses épaules puis change de sujet comme si de rien n'était. La sonnerie retentit quelques minutes après, annonçant officiellement notre premier jour ennuyeux.

Derrière Les FaçadesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant