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Il est un peu plus de dix heures, nous sommes arrivés à destination et tout le monde descend du train avec sa valise. Nous suivons Monsieur Sartel, passons les contrôles de routine puis allons jusqu'à la consigne. Nous allons laisser nos bagages là, faire les visites prévues pour ce premier jour puis ensuite les récupérer en fin d'après-midi avant de nous rendre à l'hôtel. Après une trentaine de minutes, nous n'avons tous plus que nos sac à dos et quittons l'immense gare à l'extérieur de laquelle la température, que nous ne ressentions pas lorsque nous étions sur les quais couverts, nous frappe en pleine figure.

Le soleil est bien levé dans le ciel dégagé, mais il est loin d'être suffisant pour nous réchauffer. Il l'est encore moins pour faire fondre la neige piétinée sur les larges trottoirs ainsi que celle liquéfiée et salie par les pneus des véhicules sur la route. Cependant, il aide à faire ressortir les couleurs des briques des bâtiments qui nous entourent dans cette grande ville. Je le savais déjà un peu, mais le professeur d'Histoire nous avait expliqué qu'elle est composée comme de quatre villes en une seule, ce qui fait qu'elle est très étendue. Les habitants n'y sont pas les uns sur les autres et il y a également un fleuve qui passe au milieu, même l'océan est assez éloigné, que nous pouvons traverser grâce à divers ponts placés à plusieurs endroits au-dessus.

Pour la langue parlée ici, ce n'en est pas une enseignée couramment dans les collèges ou lycées de chez nous. De plus, l'écriture des mots utilise l'alphabet cyrillique, ce qui ajoute une difficulté supplémentaire si on veut se repérer seulement grâce aux panneaux directionnels. L'accompagnatrice extérieure au lycée, qui a justement été choisie car elle pourra aussi avoir le rôle d'interprète, et moi sommes certainement les seuls du voyage à comprendre tout ce qui est écrit autour de nous.

Les deux alultes nous demandent de nous regrouper sur la petite place devant l'infrastructure et font l'appel. Ceci fait, ils nous distribuent des cartes de transport donnant un accès illimité aux rames de métro et aux quais de trains urbains durant toute la semaine et nous expliquent que nous allons nous servir du premier de ces moyens de transport pour nous rendre dans une avenue typique et très connue de cette ville. Ensuite, il est prévu que pique-niquions avant d'aller voir une petite exposition sur sa création. Aucun quartier libre n'est prévu aujourd'hui, mais il est promis que nous en aurons un demain.

Les consignes au cas où des élèves n'auraient pas le temps de monter sont données puis nous traversons la route à l'apparition du bonhomme vert avant de nous engouffrer dans les escaliers du métro. Derrière moi dans les marches, j'entends sûrement cet Alexis s'insurger encore au sujet de Iagan qui a été mis "de force" dans la même chambre que moi et m'insulte dans mon dos.

Même si c'est grâce à moi que Monsieur Sartel a inventé que notre binôme était imposé, le binoclard devait très bien se douter que dans tous les cas sa décision ne serait pas chaleureusement accueillie. Pourquoi préférer se mettre avec moi plutôt que de rester avec un membre de sa bande ? C'est stupide de sa part. Je ne me triture pas les méninges avec ça pour l'instant et décide que je poserai directement la question à l'intéressé lorsque nous serons à l'hôtel.

Nous ressortons des couloirs souterrains et n'avons qu'à faire quelques centaines de mètres avant de nous retrouver à l'entrée de la grande avenue. Des petites boutiques de vêtements, de sucreries, d'accessoires et de tout et n'importe quoi sont alignées des deux côtés, les façades sont diverses et variées, en relief pour certaines et la neige blanche, restée intacte au-dessus de celles-ci, fait ressortir toutes les couleurs des devantures les plus originales.

"On fait juste un détour par là pour rejoindre l'exposition pour que vous puissiez voir à quoi ça ressemble, mais promis, vous aurez un quartier libre ici pour aller voir les différentes boutiques." Nous dit notre professeur, l'air ravi par les visages émerveillés de la plupart de mes camarades.

Derrière Les FaçadesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant