Plus que cette nouvelle semaine qui vient de commencer puis encore quatre avant les vacances d'automne. Nous sommes à notre deuxième cours de la journée et le professeur d'Histoire, un homme brun plutôt jeune, sympatique et au style passe-partout, jean, chemise et baskets, commence à distribuer des feuilles avant de se rendre compte qu'il n'en a pas assez pour tout le monde.
"Qui n'en a pas ? " Demande t-il.
Cinq élèves lèvent la main.
"Je vais aller faire des photocopies. Ceux qui ont déjà le polycopié, commencez à lire." Indique t-il avant de sortir laissant la porte ouverte derrière lui.
Bien évidemment, peu d'élèves s'exécutent. Comme beaucoup de ceux-ci, je sors mon téléphone, active mes données mobiles et lance l'une de mes applications. C'est un réseau social sur lequel je profite d'un certain anonymat pour m'amuser. Je pose mes coudes sur la table et lève mon téléphone à la hauteur de mon visage. J'ai reçu quelques messages de personnes avec qui je discute depuis deux ou trois jours, et deux utilisateurs que je ne connais pas encore m'ont également envoyé quelque chose. J'ouvre l'une de ces nouvelles conversations et tombe sur la photo d'une poitrine féminine dénudée.
De : léa017 :
"T'es d'accord pour qu'on s'amuse tous les deux ? "Je ne prends même pas la peine de répondre et efface. C'est vrai que ce n'est précisé nulle part dans mon profil. La description de ce dernier indique simplement « Gars, cherche seulement à s'amuser (jeux -18) ». Je passe ensuite à la nouvelle discussion suivante. Une salutation et une photo un peu floue de pénis. Puisque ce n'est pas vraiment le bon endroit pour me déshabiller, je cherche au fin fond de ma galerie une image de mon membre que je garde pour ce genre de situation. À la seconde où elle est envoyée, j'entends les filles derrière presque s'étouffer. Je me retourne vers elles et leur mets mon écran devant les yeux.
"C'est bon ? Vous voyez mieux les prudes ? Je questionne.
- Vire ta bite de pédé ! " Réplique l'une prenant un air dégoûté.
Ce sont elles qui zieutaient mon écran, je ne fais que le leur montrer plus clairement. Je me remets dans ma position initiale puis Monsieur Sartel revient dans la salle avec les photocopies manquantes.
Après quelques dizaines de minutes, la sonnerie retentit annonçant une pause d'un quart d'heure avant nos deux derniers cours de la matinée. Je sors de la pièce mon sac sur l'épaule et pars en direction de notre prochaine salle. L'une des filles qui se trouvait assise derrière moi, une frisée brune de taille moyenne, au visage plutôt rond légèrement maquillé et au style vestimentaire tellement répendu qu'il en devient banal, me bouscule pour me passer devant et va s'accrocher au cou de l'un de nos camarades qui était sorti avant moi.
"Tu devineras jamais ce que fait la pédale avec son téléphone."
Le garçon fronce les sourcils, elle se met sur la pointe des pieds et s'appuie sur ses épaules pour tout lui murmurer à l'oreille. Je les abandonne sereinement à leur potin et monte à l'étage au-dessus.
Le camarade à qui mon échange de photos est raconté et moi n'étions pas dans la même classe l'année dernière, mais nous sommes tellement différents que nous ne nous adresserons peut-être jamais la parole de toute façon. Peut-être deux ou trois centimètres de moins que moi, qui mesure un peu moins d'un mètre quatre-vingt, la peau légèrement dorée, tandis que la mienne est très pale, et mince avec les traits plutôt fins. Quand j'y pense, même physiquement nous n'avons pas grand chose à voir.
Ses cheveux foncés, quasiment noirs même, sont un peu longs, hérissés en piques ébouriffées dans presque tous les sens et lui cachent son front. Les miens, blond miel d'après ce que m'avait dit le coiffeur une fois, sont très sages à côté avec leurs légères ondulations sur certaines des mèches et leur teinte naturellement plus foncée aux endroits les plus courts sur les côtés et l'arrière. Il porte la plupart du temps des jeans et des sweats de marque plus ou moins légers selon les températures, je suis tous les jours avec un jogging noir. Il a en plus une tête de bon élève avec ses lunettes plutôt rondes à la monture transparente sur son nez et fait partie d'une bande très entourée par des élèves venant aussi d'autres classes.
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Derrière Les Façades
RomansaTheoden, lycéen insouciant, inébranlable en apparence et qui ne cache pas son attirance pour les garçons, reçoit un jour un message d'un anonyme en plein doute sur sa sexualité. Acceptant de tenter de l'aider, il ne se doutera pas que la relation ch...