T/p ouvrit lentement les yeux, l'esprit brouillé et engourdi. Elle tomba sur les moulures dorées du plafond et essaya de se relever. Elle poussa un gémissement de douleur et retomba en arrière. Elle passa en revue les derniers évènements dont elle se souvenait. Des flashs violents revenant à la surface, lui glacèrent le sang. Elle toussa difficilement sentant ses poumons douloureux et sa gorge brûler. En retirant sa main de devant sa bouche, elle y découvrit une giclée de sang. Elle déglutit faiblement, essayant d'ignorer la douleur lancinante dans tout son corps. Elle jeta un rapide coup d'œil à son corps, affalé au milieu des débris de verre. Elle avait des coupures partout et du sang séché sur tout le corps. Mais le pire n'était pas cela, des ombres violacées se dessinaient sur l'entièreté de sa peau nue, remontant de ses cuisses à sous sa robe et tout le long de ses bras. Ses poignets conservaient les traces sombres des coups et des doigts ancrés de son père et elle imaginait que les marques n'en seraient que plus terrifiantes sur sa gorge. Elle passa une main sur son crâne douloureux, elle découvrit une plaie sur celui-ci et le sang avait rendu ses cheveux poisseux. Dans un effort insurmontable, elle s'appuya sur le lavabo pour se redresser. Sur les débris restants du miroir, elle put se contempler, horrifiée du reflet qu'elle renvoyait. Le sang s'écoulant de son front avait laissé une trace bordeaux jusqu'à son œil droit. Inquiète, elle effleura son nez, par chance, ce n'était pas lui qui avait violemment heurté le meuble mais son front. Il n'était pas cassé mais sa mâchoire avait essuyé un coup assez puissant et sa tête lui lançait. Comme elle l'avait imaginé, une marque imposante violacée, qui ressemblait vaguement à une paume et des doigts, tirant sur le noir, trônait sur sa gorge.
Elle n'osa pas regarder sous sa robe, consciente qu'elle n'en serait que plus bouleversée par le feu d'artifice de taches ombragées parsemant son corps. Elle se redressa encore un peu dans un effort vain, un supplice déchirant la forçant à se tenir les côtes. Elle aurait de la chance s'il n'en avait fêlé que quelques unes. Tournant la tête vers le fenêtre du premier étage, elle contempla la lune se distinguant dans le ciel obscur. Combien de temps était-elle resté inconsciente ? Trop longtemps. Elle ne souhaitait qu'une seule chose, rentrer au plus vite afin de pouvoir s'endormir et ne plus jamais se réveiller. Ce manoir la hantait, elle se sentait profondément angoissée à l'idée de recroiser n'importe quel membre de sa famille, n'importe quelle personne dans cet état. Tremblante, elle se dirigea vers la porte et sortit de cette pièce cauchemardesque. Ses jambes flageolèrent sous son poids mais elle tenait bon, une main sur ses côtes, l'autre contre le mur, en soutien. Elle arriva enfin devant la porte d'entrée, passant devant la porte d'un bureau, ouverte, sa mère l'y attendait. Elle n'osa même pas regarder sa propre fille.
-Une voiture t'attend pour te ramener chez toi. Expliqua-t-elle rapidement avant de retourner dans la salle et de fermer la porte. Décidant d'ignorer cette scène une énième fois.
La jeune femme se contenta de l'ignorer, la haïssant au plus profondément d'elle même de le laisser traiter sa propre fille de la sorte. Après de longues minutes de supplices, obligée de supporter le regard inquiet du chauffeur tandis qu'elle menaçait de s'écrouler à chaque marche, elle grimpa finalement dans le fiacre. Elle pria pour rentrer le plus rapidement possible et ne croisa personne. Prostrée dans le silence, le trajet se déroula dans une ambiance glaciale.
Elle arriva finalement devant le bâtiment des dortoirs et remercia le ciel d'arriver aussi tard car tout le monde devait dormir. Elle usa de ses dernières forces pour accéder à sa chambre commune avec Traute qui dormait depuis longtemps. En distinguant son lit, t/p poussa un soupir de soulagement du plus profond de ses entrailles et s'y affaissa. Elle n'eut pas besoin de trouver le sommeil malgré les heures passées inconsciente, épuisée, elle sombra rapidement.
-T/p, t/p ! L'appela une voix lointaine.
Quelqu'un l'appelait de plus en plus fort cette fois, de plus en plus proche. Traute, essaya de secouer son amie, réveillant sa douleur. Elle poussa un cri, souffrante, et ouvrit les yeux brusquement, éblouie par la lumière pénétrante du jour.
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Un Léger Goût De Rédemption (Levi x Reader) - RÉÉCRITURE -
Fanfiction"-Pourquoi est-ce que tu me regardes comme ça ? J'essaie de réfléchir à un moyen de nous sortir d'ici mais tu me déconcentres ! -Comment ? Demanda-t-il imperturbablement. -Tu me regardes comme si tu allais m'embrasser. Critiqua-t-elle, poussant u...