Chapitre 27 : Le pire n'est pas derrière toi

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J'attendis patiemment que le majordome m'ouvre la porte pour descendre de la voiture, comme la coutume l'exigeait. Me tenant droite devant les murs du manoir, je priai intérieurement pour que tout se passe bien. Je me sentais très mal à l'aise à chaque fois que je revenais ici. Mon estomac se noua et j'avais énormément de mal à déglutir. 

Le majordome finit de parler à l'homme qui tenait les rênes de la voiture et ouvrit les grandes portes en chêne, m'invitant à entrer. J'avais l'impression qu'on me conduisait à l'échafaud. Je respirai brusquement, ne m'étant pas rendue compte que j'avais cessé de le faire pendant une dizaine de secondes. Je dramatisais. Comme toujours. Il ne fallait pas s'en faire, je resterai quelques heures et puis je repartirai. C'est tout ce qui allait se passer. Le pire serait de supporter la conversation. Traversant le couloir, le majordome ne me conduisit pas au salon de thé. Pourtant c'est toujours là que nous allions pour discuter... Au contraire, il m'entraîna vers une autre salle de réception que nous utilisions beaucoup moins souvent. Y avait-il une raison à cela ? Je n'eus pas le temps de m'y pencher plus que cela puisque déjà le majordome ouvrait la porte après avoir attendu une autorisation de la part de mon père. 

Je me déplaçai à l'intérieur, sous le regard appuyé de mon père, me dévisageant de haut en bas. M'asseyant, je fis un effort pour continuer à sourire malgré la peur qui s'immisçait à travers mes entrailles. Ma mère m'adressa un sourire dénué de toute compassion.

-Nous t'avons fait venir pour quelque chose d'important. Nous avons réfléchi. Il semblerait que tu aies affirmé à tort et à travers que tu allais te fiancer. Sans même en discuter véritablement avec tes propres parents. Sans même nous présenter cet homme. Détailla-t-il glacialement.

-Je suis vraiment déçue que tu ne nous fasse pas assez confiance pour nous le présenter. Regretta faussement ma mère.

Je les écoutai attentivement, nerveuse.

-Nous en sommes venus à la conclusion que nous accepterions de le rencontrer et par conséquent de laisser une chance à cette union. Mais cela a une condition. Ajouta-t-il en plongeant son regard noir dans le mien.

Son ton fit augmenter mon anxiété. Quelle condition ? Qu'est ce que cela pourrait être ? Je devrais me rassurer, au moins il n'avait pas refusé en bloc malgré le fait que mon "fiancé" soit un soldat, du bataillon d'exploration. Il me laissait réellement une chance... Et grâce à ça, je pourrais avoir plus de temps pour régler tout cette histoire. Mon cœur se serra en réalisant que pour une fois dans sa vie, mon père essayait d'aller dans mon sens.

-Mon unique condition serait que tu rencontres Hans Auttenberg. Il a grandement insisté auprès de moi pour faire ta connaissance. Ton statut de commandante ne lui importe pas. Cet homme fortuné a un titre bien plus noble que le notre, il serait une chance pour notre famille. Déclara mon père, fermement.

Je retins mon envie de pousser un soupir. Non je ne voulais pas le rencontrer. Absolument pas. Je ne voulais pas non plus contredire mon père mais comme s'il s'attendait à ce qu'intérieurement, je le refuse, il argumenta :

-C'est mon unique condition. Tu le rencontres quelques heures et après ça tu pourras décider de choisir s'il te convient ou pas.

J'écarquillai les yeux, surprise par le vocabulaire qu'il employait. Moi, décider, moi, choisir ? Il avait finalement réalisé que j'avais le droit de consentir à certains grands événements de ma vie ? Je ressentis une immense joie, au fond de moi. Il me laissait sérieusement une chance.

-Volontiers. Répondis-simplement.

Mon père hocha calmement la tête et m'annonça :

-Très bien alors la rencontre s'effectue maintenant, Hans t'attend dans l'habituel salon de thé. Mais je te préviens, je t'accorde une chance inestimable alors ne la gaspille pas. Tu n'as pas intérêt à gâcher notre réputation. Tu ne lui diras rien qui pourrait l'importuner et tu le ne contrarieras pas. Est ce bien clair ?

Un Léger Goût De Rédemption (Levi x Reader) - RÉÉCRITURE -Où les histoires vivent. Découvrez maintenant