cinquante-cinq (partie deux)

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J'arrête car mon inspiration ne continue pas. Je sors mon téléphone pour noter les paroles que je viens d'inventer. C'est comme ça que je vois un autre de mes textes. Je pose mon portable devant moi pour suivre les paroles et improvise au piano.

« I know I'm not the only one
Who regrets the things they've done
Sometimes I just feel it's only me
Who never became who they thought they'd be
I wish I could live a little more
Look up to the sky, not juste the floor
I feel like my life is flashing by
And all I can do is watch and cry
I miss the air, I miss my friends
I miss my mother, I miss it when
Life was a party to be thrown
But that was a million years ago
A million years ago... »

(Adèle - Million years ago)

Après cet unique couplet, je suis prête à éclater en sanglots mais des applaudissements m'en dissuadent. Je n'ose pas me retourner, d'habitude je n'aime pas chanter quand il y a du monde. Je m'assure à chaque fois d'être seule dans l'appartement. Après avoir ravalé mes larmes, je me tourne lentement et découvre Maël, Juliette, Lana, Antoine et un mec inconnu au bataillon. Donc, là, il y a vraiment cinq personnes qui viennent de m'entendre ? Je me déteste. J'ai juste envie de disparaître.

« Putain... Je souffle et passe ma main sur mon visage et dans mes cheveux. Je vais mourir.
- Oh nooooon bb. Juliette et Lana viennent vers moi et se mettent de part et d'autre du tabouret. C'est magnifique ce que tu as fait ! Me complimente Ju.
- Mais oui ! T'as une voix de dingue, je savais pas que tu chantais et encore moins que tu chantais aussi bien ! Continue Lana.
- J'aime pas chanter devant des gens.
- Eh bien tu as tort ! Tout le monde devrait t'entendre chanter. Non sérieux c'était tellement beau, avec le piano... puis les paroles... incroyable. D'ailleurs c'est de qui cette musique ?
- Euh... de moi ?
- Non !! Elles crient en même temps, ce qui me fait rire.
- Non mais Luna ! En plus de bien chanter, tu composes et écris les paroles ! Mais t'es trop talentueuse !
- Arrête Ju, c'est pas vrai.
- La vérité !
- C'est gentil, merci. Mais d'ailleurs, qu'est-ce que vous foutez là ? Et c'est qui ce mec là ?
- C'est Alix ! Un pote de ton frère et de Antoine. T'as vu comment il est bg ! Mais dites pas à Maël que j'ai dit ça.
- Je l'ai jamais vu. Et j'avoue qu'il est vraiment pas mal !
- Ce soir tu le pécho. Affirme Lana.
- Non.
- Aller là ! On t'a jamais vu pécho qui que ce soit depuis qu'on se connaît !
- Je... ouais... bah... Je sais pas... On verra. Mais vous avez pas répondu à ma question. Pourquoi vous êtes tous ici ?
- Bah Maël t'as pas dit ? Je secoue la tête. Il a dit qu'il t'avait envoyé un message.
- Ah mais je suis en mode avion. Je prends mon téléphone et désactive le mode avion. Je reçois donc le message de mon frère. « Wsh Lulu, ce soir petite soirée à l'appart ça te dit ? Y'a Juliette, Antoine, Alix et Lana. Toute façon on est déjà en route donc t'as pas le choix. » Ok le mec. Donc soirée là ?
- Yesss !
- J'ai pas envie.
- Ça on s'en fiche ! Amuses toi ce soir Lulu ! »

Juliette se dirige vers l'enceinte de Maël et y branche son téléphone. Les filles commencent à danser sur du Nekfeu. Les garçons sont dans la cuisine depuis tout à l'heure. Je me lève et vais dans celle-ci. Antoine me fonce dessus et me prend dans ses bras, ne m'attendant pas à ce geste, je reste sans rien faire. C'est même lui qui prend mes bras pour les mettre autour de lui, ce qui me fait rire.

« Il t'arrive quoi là ? Je demande en rigolant.
- Ça faisait longtemps qu'on s'était pas vu.
- Ah bon ? Je me détache de lui.
- Ouais.
- Ok. Il se décale et je me retrouve face à mon frère et à ce fameux Alix. Tous deux me regardent. T'as quoi toi ? Je dis en m'adressant à Maël.
- Bah bonjour non ?
- On s'est pas vus aujourd'hui ?
- Non.
- Ok.
- Bah bonjour putain !
- Bonjour Maël.
- T'es chiante. Je hausse les épaules puis me tourne vers l'inconnu dans ma cuisine, il est vraiment beau ce mec putain. Ah ouais, vous vous êtes jamais vus ?
- Non. Je réponds.
- Moi si. Répond Alix. Je hausse les sourcils. Tu fais du piano.
- Bien joué Sherlock.
- Ma mère est prof. Je t'ai déjà vu sortir de la salle.
- Je t'ai jamais vu.
- Ouais je sais, tu m'as même pas regardé alors que t'es passée juste à côté de moi.
- Ah ça c'est bien Luna ! Affirme Antoine. Elle remarque jamais personne ! C'est pour ça qu'elle a pas d'amis et qu'elle est célib !
- Mais toi ! Je commence à le frapper. Déjà j'ai des amis enfoiré et t'en fais grave PAS parti ! Et après bon le célibat c'est autre chose. »

Je continue de la frapper jusqu'à ce qu'on sorte de la cuisine et que ça soit à son tour de me frapper. Du coup je me mets à courir à travers l'appartement suivi par Antoine. Mais à un moment je trébuche sur le paillasson de l'entrée et tombe comme une grosse merde.         Évidemment c'est à ce moment-là que tout le monde nous regardait et donc a vu ma chute catastrophique.
Ils se sont tous foutus de ma gueule surtout Antoine qui était aux premières loges. Seule Juliette a pris l'initiative de venir me voir et de m'aider à me relever.

« Ça va ?
- Oui, ça va, t'inquiètes. J'ai juste mal au genou. Elle remonte mon pantalon.
- Wesh tu saignes.
- Hein ? Mais... je capte pas.
- T'as du te frotter au sol. Vas-y je vais soigner ça.
- Non laisse je vais le faire.
- T'es sûre ?
- Mais oui.
- Bon, si tu veux. »

Je vais alors dans la salle de bain et me pose sur les toilettes après avoir pris de quoi désinfecter ma plaie.

« Yo.

Je lève la tête et découvre Alix dans l'encadrement de la porte.

- Merde, tu veux aller aux toilettes ?
- Non, même pas, je voulais savoir si t'avais besoin d'aide.
- Oh, euh, non, ça va merci. Je sais me débrouiller quand même.
- On sait jamais. T'as mal ? Il me demande tandis que l'alcool me brûle la peau.
- Non, j'ai l'habitude. Je tombe souvent alors bon.
- Ah ouais, en tout cas mémorable ta chute.
- Ouais j'ai remarqué comme tu t'es foutu de ma gueule. Je mets un pansement sur ma plaie puis me rhabille correctement.
- Merde, cramé. Pas de ma faute si mon regard était ancré sur toi.
- Hein ?
- Bah, t'étais quand même en train de courir partout et de crier. On entendait que toi.
- Ah bah ouais.
- Et aussi peut-être parce que... ouais, non, rien. »

Il tourne les talons et s'en va sans finir sa phrase. Il est sérieux ? Genre là il va pas me dire pourquoi « son regard était ancré sur moi » autre que le fait que je courais partout ? Genre là il m'a laissé sur une phrase suspendue ? Bizarre ce mec... Déjà qu'il est venu me voir sans raison alors qu'on se connaît pas. Et là il part comme si de rien était. Du coup il m'intrigue beaucoup trop.


Alors ??? Réaction face à cet nouvel personnage ???

jolie fleur🥀Où les histoires vivent. Découvrez maintenant