soixante (partie deux)

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Après être passés au carrefour acheter un peu d'alcool et un peu de bouffe chacun, on retrouve Antoine, Thomas et d'autres personnes déjà arrivées.     
Antoine a des parents riches du coup il a l'appartement le plus grand de nous tous même s'il vit tout seul.
Je me rappelle qu'avec Maël quand on allait chez lui quand on était petits, on était toujours impressionnés par la grandeur de sa maison. Nous qui avions l'habitude du petit appartement de papa ou la mini maison de maman, la sienne nous semblait vraiment immense. On y a passé des tonnes d'après-midi à jouer à cache-cache tant il y avait de la place. À présent, l'appartement d'Antoine est juste parfait pour les soirées.

Ce soir, on se nourrit principalement de chips et de gâteaux apéro. C'est un peu plus tard dans la soirée que le son de la musique s'élève et que des gens commencent à danser. Évidemment, alors que j'étais encore en train de graille, Juliette et Lana viennent et me prennent chacune un bras pour m'entraîner sur la pseudo piste de danse. Heureusement que ce sont des musiques que j'aime bien, du coup je me mets à danser avec elles et tous les autres. Même les garçons nous rejoignent. Maël nous vole Juliette pour danser avec elle. Lana voit qu'Alix se dirige vers moi alors elle me kidnappe pour pas que ce soit lui qui le fasse. Elle lui lance un regard noir pour rigoler et crie : « Laissez moi mes amies !! ». Alix rigole et lève les mains en reculant, ce qui me fait rire aussi.

Malgré la réaction de Lana face à Alix, la meuf ne se gêne pas à aller voir une autre fille qui lui faisait du rentre dedans, et du coup me laisser seule. J'arrête alors de danser et m'affale dans le canapé en ramenant mes jambes contre ma poitrine.

« La voie est libre ? Je lève la tête et aperçois Alix.
- Oui, oui, t'inquiètes. Lana est occupée. Il tourne la tête vers elle qui est en train de faire une espèce de collé serré avec cette fille. Leur danse est beaucoup trop bizarre, ce qui nous fait rire tous les deux. Il s'assoit donc à côté de moi.
- Tu vas bien ?
- Oui tranquille et toi ?
- Super. Alors vous avez fait quoi aujourd'hui ?
- Ce midi on a graille dans une pizzeria et après on a fait les boutiques.
- Ah ouais ? T'as acheté des trucs ?
- Oui, un t-shirt, une BD et un pantalon.
- Oh tu lis des BD ? Tu sais que je kiffe ça ! T'as acheté quoi ?
- Culottées de Pénélope Bagieu, tu connais ? Il secoue la tête. C'est genre une BD sur les femmes qui ont changé et ont amélioré des choses. Tu sais comme la place des femmes est éclatée.
- Ouais, malheureusement.
- Mais du coup on m'a pas mal parlé de cette BD donc je voulais vraiment la lire. Si elle t'intéresse, tu me dis.
- Ouais carrément ! »

On a alors continué de parler de bandes dessinées pendant quelques temps. Il était extrêmement bien calé sur le sujet et m'a conseillé plein de bouquins. On est ensuite allé se servir des bières puis on a rejoint les autres qui étaient tous sur le balcon.
  Ils ont commencé à se rouler des joints alors que je fumais une cigarette. Ça faisait longtemps que je n'avais pas senti l'odeur du shit et tout un tas de souvenirs me traversa la tête. Des bons comme des mauvais. Je me détacha de la conversation et me tourna vers la ville tout en tirant sur ma clope. Je sentis un bras autour de mes épaules, je tourna donc la tête. Antoine. Moi qui pensais voir Alix, je suis plutôt étonnée.

« Ça va Lulu ? Il me demande. T'as l'air absente.
- Non tout va bien, t'inquiètes pas. Toi ça va ?
- Ouais. Tu sais... je voulais te dire... ça me fait bizarre pour toi et Alix...
- Moi et Alix ? Tu sais qu'il y a rien entre nous ?
- Bah jeudi soir, je vous ai vu vous embrasser. Puis aujourd'hui vous êtes collés l'un à l'autre.
- Ouais ça veut rien dire ça.
- Ah bon ?
- Oui, mais pourquoi ça te fait bizarre ?
- Bah, en fait, je me demandais, pourquoi lui et pas moi ?
- Hein ? Pourquoi j'ai pécho lui et pas toi ?
- Ouais.

Je ne peux m'empêcher de rire. Je me détache donc de son emprise.

- T'es sérieux Antoine là ? T'es pas passé à autre chose depuis des années ou quoi ?
- Si, si, bien sûr. Mais en fait j'ai jamais compris pourquoi t'as jamais voulu quelque chose avec moi. Puis avec Alix on se ressemble sur pas mal de points. Alors ouais pourquoi lui et pas moi ?
- Vous vous ressemblez ? Mais mec t'es blanc !
- Mais je te parle pas physiquement...
- Ah... Putain, je pensais pas avoir cette discussion avec toi. Je passe la main sur mon visage ainsi que dans mes cheveux. Écoute Antoine, je me mets face à lui, je t'adore et t'es un super pote mais on se connaît depuis super longtemps puis t'es le...
- Mais ça Luna, tu me l'as déjà dit...
- Mais alors qu'est-ce que tu comprends pas ?! Mon opinion sur toi n'a pas changé Antoine, c'est tout ! Tu ne me plais pas, je peux rien faire de plus et surtout pas me forcer pour te satisfaire ! Arrête maintenant, c'est juste pas possible entre nous. Et Alix... c'est différent et juste comme ça, puis je le connais à peine. Laisse moi maintenant. »

Je mets mon mégot dans le cendrier puis rentre dans l'appartement. Je me dirige directement dans la cuisine et chope une bière. Je me fais rapidement rejoindre par Alix. Il referme la porte derrière lui.

« Alors il y a rien entre nous ? Il se cale contre le frigo à l'opposé de moi.
- T'as entendu ?
- On peut juste dire que vous êtes pas vraiment discrets.
- J'ai rien demandé moi, tu sais.
- Je l'avais compris, t'inquiètes.
- T'es piqué ?
- De quoi ?
- De moi.
- Moi je suis piqué de toi ? Je hoche la tête. Toi t'es piquée ?
- On ne répond pas à une question pour une autre. Je me rapproche doucement de lui, toujours ma bière à la main. Alors, avoue, t'es piqué ? C'est con, ça fait à peine 48 heures qu'on se connaît et pourtant tu me laches pas. J'arrive à quelques centimètres de son visage. Je lève ma main et attrape une de ses boucles. Moi, en tout cas, je suis désolée mais je le suis pas du tout.
- Ah ouais ?
- Ouais. Mes yeux font des aller retour entre les siens et ses lèvres.
- T'es sûre ?
- À 100%. »

Il casse cette tension en collant ses lèvres aux miennes. Enfin ! J'essaye tant bien que mal de trouver une place pour ma bière pour avoir les mains libres afin de m'aventurer dans ses cheveux. Les siennes commencent à descendre le long de mon corps jusqu'à mes fesses. Sauf qu'évidemment, sinon c'est pas drôle, la porte s'ouvre d'un coup sur Thomas, ce qui nous fait stopper toute activité.

« Oh Alix t'es là ! Ça va mon frérot ? Oh et Luna, sérieux... t'aurais pas pu me dire que ta pote kiffait les meufs ? Mon rêve s'est effondré quand je l'ai vu galoche Audrey ! Je ne peux m'empêcher de rire face à sa tête dépitée. J'enfouie d'ailleurs la mienne dans le torse d'Alix, il me caresse alors les cheveux. Désolé de vous avoir dérangé, je voulais juste choper une bière à défaut de choper Lana. Encore une fois il me fait rigoler ainsi qu'Alix. Il finit par s'en aller en nous laissant tranquille.
- Ça va ? Il me demande en soulevant ma tête.
- Oui, oui, tout va bien.
- Dis... est-ce que Maël est chez vous ce soir ?
- Je sais pas. Mais je peux faire en sorte qu'il soit chez Juliette, si ça peut t'arranger.
- Ça t'arrangerai aussi ?
- Peut-être bien. Je me détache de lui et m'apprête à partir.
- Je croyais que t'étais pas piquée ? » Je lui fais un doigt en souriant puis m'en vais.

jolie fleur🥀Où les histoires vivent. Découvrez maintenant