Le monde est à nous

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Quand nous sommes arrivés dans le salon avec les garçons, j'ai tout de suite senti le regard des filles sur moi, elles étaient gênées toutes, j'ai compris qu'elles étaient en train de parler sur moi quand on est arrivés.

Médina : "Je reviens tout de suite, il faut que j'appelle maman." J'ai vu rien qu'à sa gestuelle qu'elle était énervée et je l'ai donc suivie par reflexe.

Elle se dirigeait vers la salle de bain, quand on y est arrivée elle s'est assise sur le meuble de salle de bain entre les deux vasques.

Médina :"Je vais en monter une en l'air, je vais faire un bain de sang avant le plat, je te le dis Malika, je sais même pas ce que ces débiles mentales font chez toi, t'es conne ou tu fais exprès ?"

-"Calme-toi Dina! On s'en fout de ce qu'elles ont à dire ces deux-là. Je veux juste que ça se passe bien ce soir. Pour Mehdi!"

Médina : "Ok.ok. J'ai compris. Mais fais pas la meuf étonnée quand t'entendras que leur voitures ont été vandalisées dans les jours qui viennent.

On en rigole mais je sais pertinemment que Médina est capable de ça et bien pire encore. Quand j'étais à la fac, une fille comme ça, une petite française pur sang de celles qui ne supportent pas de voir des enfants d'immigrés au même niveau que ceux de sa race, m'a fait rater une interro en me filant des notes avec des erreurs quand j'étais revenue en cours après avoir été malade presqu'une semaine. Quand on a eues nos notes elle s'est ouvertement moquée de moi en disant que c'était évident que vu mon milieu social je n'étais pas faite pour être au même niveau qu'elle et mes camarades, elle a également ajouté que je devais être trop épuisée à cause de mes heures de babysitting, sachant que je gardais les enfants de ses voisins et aussi que je devrais faire de mon petit boulot à Franprix mon job officiel, vu d'où je venais, caissière semblait être un métier plus adapté qu'avocate. Je me rappelle être rentrée chez moi en larmes, je ne voulais pas faire de peine à mes parents alors je n'ai raconté cette histoire qu'à Médina. Le surlendemain à la fac j'ai appris que les quatre pneus de la voiture de cette fille avaient été crevés et que sa portière avait été enfoncé. Je n'en ai jamais rien pensé de ça, juste une bonne punition tout droit descendue du bon Dieu, jusqu'à il y a 3 ou 4 ans quand Médina a avoué avoir payé des mecs des roseaux pour vandaliser la voiture de cette fille.

J'ai un million d'histoires comme ça, donc je sais de quoi cette tarée est capable.

-"Qui tu crois qu'on accusera si tu fais ça ? Calmes-toi. Ça ne sert à rien de t'énerver. On les supporte juste ce soir. Allez viens. On y retourne."

Nous sommes retournées au salon côté à côté. Quand on est arrivées dans la pièce les yeux de tous se sont posés sur nous. On est habituées à ce regard quand on est trop proches l'une de l'autre. Et donc on savait exactement ce qui allait se dire.

Médina : "On sait, on se ressemble."

Nabil : "Non mais sah, c'est une dinguerie. Si je savais pas qui était habillé comment ce soir. J'aurais pas pu vous reconnaître là."

-"Ça va! N'abuse pas non plus."

Lassana : "Je suis avec lui sur ce coup là! C'est un truc de ouf. Vos parents ils vous reconnaissent direct ? Ils savent qui est qui ?"

-"En toute honnêteté je crois pas. Genre à partir d'un certain âge bien sûr. Là maintenant on est assez différentes c'est impossible de pas se rendre compte au bout de trois minutes que tu parle avec l'une ou l'autre mais plus jeunes je pense qu'ils ont du nous confondre mille et une fois."

Médina : "Tu crois ?! Tu sais pertinemment. Combien de fois maman t'a appelée Médina et moi Malika ?"

-"Une fois ma mère m'a conduite au tennis pendant que mon père conduisait Médina à mon cours d'équitation. On a rien dit pour voir s'ils s'en rendrait compte, et ma mère s'est rendu compte de son erreur qu'à mi-chemin."