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Point de vue de Malika

Nous venions d'atterrir à Zanzibar. Je réveille alors Mehdi qui dormait et que rien ne semblait pouvoir réveiller. Il y a eu des perturbations, les distributions de repas, les bébés qui pleurent, les gens qui font du bruit, tout ça et rien ne l'a réveillé depuis qu'il s'est endormi, à peine deux heures après le décollage. Je n'ai pas voulu l'embêter sachant qu'il est constamment fatigué. Très sincèrement je suis même un peu inquiète, les médecins ont donné leur feu vert, mais ils n'étaient pas tout à fait rassurants non plus. J'aurai aimé que nous partions plus tard, que Mehdi reste à la maison, près des médecins qui connaissent son cas et que l'on peut joindre à tout moment. Je ne me remets pas vraiment de la rapidité avec laquelle il s'est remis sur pied il faut dire qu'il y a quelques semaines encore je doutais de savoir s'il survivrait alors être avec lui dans cet avion en route pour Zanzibar me semble un peut surréel.

Mehdi : "On est arrivés ?" Il se réveille et s'étire autant qu'il peut dans son siège.

-"Oui mon amour. Ça va ?"

Mehdi : "Mmmh. J'ai bien dormi. J'ai même pas senti le temps passer. C'est confortable ici."

J'ai assez bien éduqué Mehdi, lui qui ne voulait  jamais profiter de mon argent ou de ma position pour ne pas se sentir inférieur, a fini par bien comprendre que rien ne vaut le confort et la tranquillité. Il nous a pris des billets en business class en les faisant passer par le cabinet. Nous étions donc quand même assez à l'aise et le vol s'est bien passé.

-"Tant mieux. Tu m'en vois ravie." Dis-je en l'aidant à se redresser.

-"Tu te rends compte que tu t'es à peine réveillé quand je redressais ton siège et tout ? Il aurait pu se passer n'importe quoi tu dormais."

Mehdi : "Désolé. Je crois que l'épuisement du retour à ma vie en dehors de l'hôpital m'a rattrapé."

-"Tss. Ne t'excuses pas! Je trouve ça impressionnant c'est tout!"

On entendait les gens s'exciter et se lever pour sortir de l'avion. Nous on attendait assis tranquillement. Quand ils ont enfin commencé à nous laisser sortir Mehdi s'est levé et a collecté nos bagages et nous sommes descendus.

Sortis de l'avion et alors que nous marchions vers l'immigration Mehdi m'a attrapé la main qu'il a tenu fermement mais avec tendresse alors qu'il marchait à mes côtés, il tirait ma petite valise cabine et portait son sac à dos sur son dos, enfin, notre sac à dos vu son contenu. Moi, je marchais à ses côtés libre comme l'air et puis en plus je ne savais même pas où il m'emmenait, je lui faisais confiance pour s'occuper de tout et c'est tout. Je ne saurais pas m'expliquer à quel point c'est agréable de juste pouvoir me laisser aller comme ça. Je sais que ce n'est pas grand chose pour beaucoup de personnes mais moi qui me suis toujours occupée de moi-même et des autres depuis que je suis partie de chez mes parents, donc depuis 10 ans, ça m'a fait tout drôle et en même temps beaucoup de bien.

On a passé l'immigration puis récupéré nos bagages en soute et enfin on est sortis de l'aéroport. Encore une fois Mehdi avait tout prévu, puisqu'on arrivait la nuit il avait réservé le taxi à l'avance histoire qu'on ne se retrouve pas dans des situations étranges. Dans le taxi son excitation a commencé à monter à l'idée qu'on soit arrivés à Zanzibar alors il n'arrêtait pas de parler, moi à l'inverse après ces 11 heures d'avion sans fermer l'œil, qui s'ajoutaient elles-mêmes à une nuit blanche pour boucler mes derniers dossiers, j'étais épuisée.

Quand on est arrivés à notre villa par contre j'ai eu un regain d'énergie. Mehdi et le chauffeur du taxi étaient en train de décharger les bagages, moi je m'étais emparée du téléphone de Mehdi pour suivre les instructions de notre hôte afin d'accéder au logement. J'ai rentré le code de la boite à clé alors que Mehdi disait au revoir au chauffeur, j'ai ouvert la porte alors que ce dernier redémarrait. J'avoue avoir abandonné Mehdi avec mes trois valises, la sienne et le sac à dos parce que j'étais trop excitée à l'idée de découvrir la villa ! Elle était immense, à deux on va se perdre dedans. J'ai couru à l'étage comme une enfant, je suis entrée dans l'une des deux chambres, celle qui donnait vue sur la plage et par conséquent sur la mer. J'ai été éblouie par la vue, par la superficie de la chambre, la décoration, tout. J'étais trop heureuse d'être là.

Le monde est à nousOù les histoires vivent. Découvrez maintenant