J'étais arrivée à ma voiture et je m'apprêtais à ouvrir ma portière quand j'entends qu'on hurle mon prénom dans mon dos. Je me retourne, je lève la tête.... et merde!
Je vois Salif avancer vers moi, avec Mehdi qui le suis derrière. Je savais plus où me mettre, j'avais envie de me cacher, je tentais de chercher un mytho à sortir mais mon cerveau ne voulait pas trouver, ma seule idée c'était de me faire passer pour Médina, mais Mehdi ne goberait jamais ça, et puis j'étais devant ma voiture donc c'est mort et puis de toute façon moi je mens plus, mentir c'est mal, j'ai menti une toute petite fois, un petit mensonge de rien du tout et mon mensonge il a même pas tenu deux heures.
Salif : "Wesh la plus belle de sa génération! Comment ça va ?"
-"Ça va, ça va, on est là, et toi comment tu vas?"
Salif : "On est là écoutes! T'es venue voir les darons ?"
-"Ouais, j'étais avec ma mère aujourd'hui, je passais la déposer là. Et vous ?"
Notez que je n'ai pas levé les yeux vers Mehdi une seule fois, que lui n'a pas prononcé un mot, je le sentais même pas bouger à côté de Salif. On appelle ça le calme avant la tempête, je le connais, par cœur.
Salif : "Comme toi même tu sais que je suis un super pote je suis venu aider ce tocard à monter les nouveaux meubles de sa mère."
-"Hmm, ok..."
Alors après ça je vous dit pas le silence, on entendait que le bruit du vent, Salif regardait entre Mehdi et moi, sentant bien que quelque chose n'allait pas, moi je regardais mes chaussures comme si c'était une énigme scientifique.
Salif : "Aaaannnh mais je suis un ouf moi, je parle, je parle! J'avais même zappé, t'es madame Ben Jelloun toi maintenant, ah vous faites les timides, genre ? C'est moi qui gêne ?"
Mehdi : "Vas y arrêtes de chier de la merde par ta bouche toi!"
Salif : "Commences même pas à faire le bonhomme devant ta meuf toi aussi."
J'avais toujours pas levé la tête moi hein, limite j'avais envie de profiter de leurs chamailleries pour monter dans ma voiture et partir, mais bon finalement sur le ton de la rigolade Salif a décidé de monter et de nous laisser seuls avec Mehdi.
Salif : "Vas y je m'en vais que vous puissiez vous galoche en paix, forcez pas trop non plus vous êtes en public. Mehdi on se retrouve en haut, Malika on se voit bientôt, rentres bien!"
Je lui fais un signe de la main et je lui envoie des bisous aériens, et avec ça il nous tourne le dos. Je décide alors de lever la tête vers Mehdi, il était exactement comme je l'imaginait, sourcils froncés, les yeux noirs qui me fixaient, la mâchoire contracté, les bras croisés, les tempes contactées.... j'allais passer un mauvais quart d'heure.
-"J'ai une bonne explication."
Mehdi : "Depuis quand tu me mens ? T'as pas envie de me voir tu le dis et c'est tout, je saurais à quoi m'en tenir depuis quand t'as besoin de me mentir à moi ?"
-"Mais dis pas n'importe quoi, tu sauras à quoi t'en tenir de quoi ? C'était pas que j'avais pas envie de te voir, c'est plus compliqué..."
Mehdi : "Compliqué de quoi pour que tu me mente en fait ? Meuf c'est simple, Mehdi j'ai pas envie de te voir, Mehdi je suis avec ma mère je peux pas te voir, à moins que tu caches quelque chose."
Ohlala! Vous voyez les retombées ? La prochaine fois je dis la vérité direct, c'est fini les mensonges. C'est pas pour moi.
-"Calmes-toi s'il te plaît, je vais te cacher quoi moi ? Hein ? Je caches rien du tout."
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Le monde est à nous
RomanceMalika 27 ans, avocate pénaliste rencontre Mehdi 29 ans, dans un box, avant un procès en comparution immédiate. L'arrivée de l'un dans le monde de l'autre équivaut à l'implosion de chacun d'eux, mais surtout la naissance du plus beau des mondes... l...