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Malika

Je suis arrivée à l'aéroport pile à temps, pour retrouver Mehdi et avoir le temps de prendre un truc à manger si mes calculs sont bons, enfin... encore faut-il que je retrouve Mehdi dans cette foule, je suis dans la salle d'embarquement et je scanne les visages un à un à la recherche de Mehdi, il m'a indiquée sa position par SMS mais impossible de le trouver, je vérifie que je ne me suis pas trompée de salle d'embarquement et que je suis bien à l'endroit qu'il m'a indiqué, et j'y suis mais pas de Mehdi.

Ça peut paraître ridicule, mais j'ai paniqué, j'ai été saisie par une vague d'angoisse, effrayée à l'idée de ne pas trouver Mehdi dans la foule. Pourtant la partie rationnelle de mon cerveau savait que je finirais bien par le trouver et qu'il était là quelque part parmi tous ces gens. Cependant, les battements de mon cœur et l'afflux de sang dans mes temps ne se calmaient pas. Je suis sortie de mes pensées lorsque mon téléphone s'est mis à sonner dans ma main. « Mehdi »

« Allô ?! T'es où je ne te vois pas! »
« Espèce de guignol va, retournes-toi »

En un mouvement rapide je me suis retournée et retrouvée face à Mehdi qui marchait tranquillement dans ma direction. Je ne sais pas ce qui m'a pris, si c'était la tension qui redescendait maintenant que je l'avais trouvé ou juste l'impulsion du moment mais je me suis mise à courir vers lui, avec cette impression que je ne me retrouverais jamais assez rapidement dans ses bras qu'il me tendait ouverts. Ma réaction me paraissait excessive à moi-même, jamais je ne saurais expliquer ce sentiment à chaque fois que je repère Mehdi, son visage, sa carrure, dans une foule, que j'entends sa voix parmi d'autres, que je sens son regard sur moi depuis l'autre bout d'une pièce, d'une rue, je ne saurais jamais expliquer ce sentiment, cette impression de ne plus être perdue, d'avoir été trouvée et d'avoir trouvé ma personne, mon point d'attache, mon chez moi en dehors de chez moi. C'est quelque chose qui ne s'explique pas.

Le monde s'est arrêté une fois que j'ai pu me blottir dans ses bras. Comme à chaque fois. Cette étreinte douce, chaude et réconfortante a toujours l'effet de m'apaiser.

Mehdi : "Je t'ai manqué tant que ça en deux heures pour que tu nous affiche ici ?"

-"Oui. Je m'en fiche des gens. Qu'ils nous regardent s'ils n'ont que ça à faire."

Effectivement j'avais omis ce détail, nous étions en public et généralement je ne supporte pas les gestes d'affection en public, alors c'est vrai qu'à me jeter ainsi dans ses bras, j'ai du le surprendre. Ne vous méprenez pas toutefois, ce n'était pas la scène de cinéma où j'aurais couru à toute vitesse pour me jeter dans ses bras dans une collision dramatique, j'ai juste trottiné un peu avant de le serrer contre moi, nous n'avons attiré l'attention que de deux, trois personnes.

Mehdi : "T'es vraiment cheloue toi hein!"

-"Je te dis que tu m'as manqué et tu me dis que je suis cheloue ? Je t'ai pas manqué moi ?"

Mehdi : "Tu me manques toujours arrêtes tes bêtises! Allez viens on va chercher des snacks avant d'embarquer."

-"Ok! Je veux des Malteser et ..."

Mehdi : "Et des bonbons au caramel avec du pop-corn sucré je sais. J'espère qu'on va trouver du pop corn."

Je mange ce mélange partout et tout le temps, dans la voiture pendant un long trajet, au cinéma, à la maison devant un film, en lisant un livre, dans le train, dans l'avion... bref, vous saisissez.

Le monde est à nousOù les histoires vivent. Découvrez maintenant