Le monde est à nous

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Cette nuit là, je dormais chez ma mère, Mehdi lui avait l'appartement pour lui, ses copains, ses cousins et mon père que ma maman a gentiment mis dehors.

À vrai dire, je pense que ça l'arrangeait bien. Je ne suis pas certaine qu'il aurait supporter de passer la nuit chez nous. Un certain nombre de mes tantes et cousines étaient restées dormir, et mes copines Kadiya et Leïla aussi.

Je venais de finir d'aider ma mère à ranger le bazar qu'on avait fait toutes au cours de cette henna party, je l'avais laissée aller à la salle de bain avant moi. Elle était donc en train de se préparer pour dormir et moi j'étais posée sur mon lit en train de parler à Mehdi par SMS.

📥 J'en ai marre de taper. Je peux t'appeler ?

Non, on est 1000 dans l'appartement c'est mort. 📤

📥 Mais je peux pas dormir sans avoir entendu ta voix. Tu me manques. Je dors avec Sofiane, j'ai tout gagné 😩

Toi aussi tu me manques mon amour. Mais je peux pas. T'as qu'à serrer Sofiane dans tes bras  😂 📤

📥 T'es trop mauvaise.

Je plaisante, moi aussi je suis dégoûtée de dormir avec Saliha plutôt qu'avec toi, tu me manques aussi et moi aussi je vais avoir beaucoup de mal à m'endormir. 📤

Je venais d'envoyer ce dernier message quand ma mère est venue taper à la porte pour me dire que la salle de bain était libre.

La chambre était pleine à craquer comme le reste de la maison, je dormais dans le lit avec Saliha et deux de mes cousines dormaient par terre sur des matelas.

Le reste était dispatché dans le reste de l'appartement, entre la chambre de mes parents, celle d'Asra et l'autre chambre libre.

Je vais dans la salle de bain en essayant d'éviter de faire trop de bruit. Quand j'arrive dans la salle de bain, j'ai à peine le temps de déposer mes affaires que je vois l'écran de mon téléphone s'illuminer. Mehdi m'appelle.

« Allô »

« Enfin ! A quoi tu jouais ? »

« À rien, c'est pas un jeu Mehdi, je peux pas parler là, endors toi. Je raccroche. »

Je n'avais aucune volonté de raccrocher, la preuve en était je me suis assise sur les toilettes après avoir rabattu l'abattant.

« Parles moi jusqu'à ce que je m'endorme. »

« Mais ça va pas ? Écoutes de l'ASMR sur YouTube. »

« C'est toi mon ASMR normalement, tu me racontes ta vie, tu me caresse les cheveux et je m'endors que comme ça. »

Je n'ai pas pu m'empêcher de sourire en visualisant ce moment précis, une pointe de tristesse me saisissant à l'idée que je ne sentirais pas la tête de Mehdi peser contre ma poitrine cette nuit, que je ne caresserai pas ses cheveux, ni ne sentirais son souffle chaud contre mon cou quand il s'endormira. Mais bon après cette nuit on s'endormira comme ça chaque soir pour le restant de nos vies alors être séparés une nuit c'est supportable.

« C'est pas vrai, c'est toi mon ASMR, j'ai besoin de t'entendre ronfler doucement et de sentir le poids de ta tête sur ma poitrine  pour m'endormir. »