Le monde est à nous

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Ma mère est réapparue dans la cuisine après s'être entretenue avec la personne qui avait sonné à notre porte, je l'ai regardée et j'ai été surprise de voir qu'elle tenait Yuna en laisse et que Médina la suivait.

J'ai séché mes larmes et j'ai tendu les bras à Yuna qui courrait déjà dans ma direction.

-"Mon amour à moi ! Comment tu vas ? Je t'ai complètement abandonnée, je suis désolée."

Médina : "Ne t'en fais pas, elle va super bien, elle a dormi à la maison avec Bilel. Il l'a promenée hier soir et ce matin. J'ai aussi pris le poisson avec moi, je passerai voir tes oiseaux et ton serpent de malheur plus tard dans la journée."

-"Merci Dina, t'en fais trop, tu devrais te reposer surtout, ne t'en fais pas pour Péri et les oiseaux, je m'en occupe en rentrant."

Avec Yuna dans les bras je me sentais déjà un peu mieux.

Salif : "Malika, on peut faire des tours pour s'occuper des animaux, mais il vaut peut être mieux que tu restes ici le temps que Mehdi se réveille."

Ma mère sourit à Salif et acquiesce.  Médina me regarde et me fait un sourire triste.

Médina : "Je pense que c'est le mieux oui, mais si tu veux vraiment dormir chez toi, ce que je comprends, je peux m'installer chez toi le temps que tout rentre dans l'ordre."

-"Je vais pas te demander ça Médina, t'es enceinte, et puis même si ce n'était pas le cas, je peux pas te demander de faire ça. Toi non plus Salif... Je... tout ira bien tant que j'ai Yuna avec moi."

Aucun des trois n'était convaincu, ils me regardaient comme j'avais 12 têtes.

Ma mère : "Malika, je serais rassurée de t'avoir avec moi ici, vraiment. Yuna peut rester, ça te fera du bien de l'avoir, c'est vrai."

-"Bon, d'accord, mais j'insiste, je vais m'occuper des animaux, à l'appartement, moi-même."

Ils ont tous accepté ceci et nous avons clos le sujet. Le silence est retombé dans la pièce.

Médina : "Des pancakes à la myrtilles! Maman j'en ai rêvé!"

-"Viens, installe-toi, je vais te faire une assiette! J'espère que tu nourris bien mon neveu."

J'ai essayé d'être positive et de maintenir une certaine sérénité apparente, je ne voulais pas plus inquiéter tout ce beau monde, certes ils sont inquiets car je vis quelque chose de difficile mais je les connais, ils sont également inquiets car ils connaissent mes antécédents, ma mère a peur que je me suicide, je lis cette peur dans son regard et dans celui de Médina et je ne veux plus la voir car elle reflète ma propre peur, j'ai peur que si Mehdi ne se rétabli pas bientôt et que Fatiha continue avec sa folie, je ne tienne pas le coup longtemps.

********* Une semaine plus tard *********

Mon réveil sonne, il est 21h, c'est l'heure de la fin des visites, je sais que Caroline ou l'infirmière de garde va demander à Fatiha de partir, lui dire que c'est la fin des visites. Fatiha va lutter pour rester, Shaïma et Samira insisteront pour qu'elle s'en aille, elles prétendront qu'elle a besoin de se reposer, de dormir et que ce n'est pas sain pour elle de rester là, à l'hôpital toute la nuit. Le temps qu'elle parviennent à la convaincre et qu'elle se mettent en route, j'ai une heure devant moi pour me préparer.

Je vais donc me doucher et m'habiller, j'ai enfilé un legging, un t-shirt et un sweat avant d'attacher mes cheveux en un chignon et j'ai enfilé des chaussettes et je suis allée chercher Yuna qui était en boule au sol, au pied du fauteuil de mon père, elle avait décidé que c'était son lieu de résidence, elle reste là en permanence dès que mon père est à la maison et préfère presque rester avec lui qu'avec moi.