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Point de vue de Mehdi
Un mois plus tard

La liberté, le retour à la vie normal, enfin!
Aujourd'hui, je sors de l'hôpital, je rentre à la maison. Je vais retrouver ma vie, mon quotidien et Malika surtout, être avec elle 24/24h, dormir dans ses bras dans un lit qui le permette vraiment, et par dessus tout je vais enfin pouvoir moi m'occuper d'elle, je n'en peux plus de la voir s'occuper de moi et littéralement tout sacrifier pour s'assurer de mon bien être. Elle ne mange pas, ne dort pas, ne prend plus le temps de s'occuper d'elle et ça me ronge de la voir comme ça tout en sachant que c'est pour ou à cause de moi. Elle dit qu'elle va bien. Mais je sais que ce n'est pas le cas. Je suis la victime principale mais elle est victime par ricochet et je ne sais pas si ce n'est pas pire. Je n'ai quasiment plus de souvenirs du coma, j'ai juste dormi très longtemps, je sais que ça a été difficile parce que je l'ai raconté tout de suite après mon réveil quand je m'en souvenais encore mais maintenant je n'ai que le souvenir de m'être fait tiré dessus, d'avoir eu l'impression de mourir et de m'être endormi puis réveillé quelques temps plus tard. La rééducation a été difficile, mais globalement je n'ai pas à me plaindre, en revanche pour Malika, pour Shaïma, pour Salif, eux, ils ont vraiment galéré à cause de moi.

Malika : "Ça t'embête si on passe chercher un truc à manger ? Il est bientôt midi. J'ai pas du tout eu le temps de faire les courses."

-"Non, pas de souci, au contraire."

Malika : "Tu veux manger un truc en particulier ? Je vais où ?"

-"On mange ce que tu veux. J'ai pas faim du tout."

Depuis plus d'un mois elle n'a jamais faim, jamais sommeil. Je ne peux pas lui forcer de la nourriture dans le gosier mais ça commence à m'exaspérer. Je ne sais plus quoi faire.

Malika : "Hmmmmm. Pizza ?"

On a donc roulé jusqu'à la maison en s'étant arrêté pour acheter une pizza. Quand on est arrivés à la maison j'ai cru que j'allais pleurer de joie. Yuna qui est venue à la porte en courant et qui m'a fait ma fête comme elle faisait tous les soirs quand je rentre à la maison. Ça m'a fait le plus grand bien. Même le serpent m'avait manqué, je m'en suis rendue compte là tout de suite en rentrant.

Malika : "C'est un peu le bordel. Sorry. J'ai pas nettoyé depuis le début de la semaine quand la femme de ménage est passée."

-"Shhhtt. C'est nickel. Viens assieds toi on mange."

M'asseoir dans ce canapé, dans notre canapé. Sentir l'odeur du parfum d'ambiance et des bougies parfumées préférés de Malika, quel bonheur.

Malika était déjà en train de ranger des trucs, elle rangeait mes affaires, elle devait déjà dans sa tête être en train de penser à ce qu'il fallait faire ensuite.

Malika : "Vas-y, mange mon chat, j'arrive."

Je me lève, je vais voir Malika qui était dans le dressing.

-"Lili. Arrêtes. Stop. Ça suffit. C'est bon, je rangerai plus tard, viens, assieds-toi, mange. Reposes-toi."

Malika se retourne vers moi et fait les quelques pas qui nous séparent.

Malika : "Je sais plus comment on se repose."

Elle est tombée dans mes bras, sa tête sur ma poitrine. Je referme mes bras autour d'elle. C'est une sensation incroyable que d'avoir Malika dans mes bras, enfin, pour de vrai, qu'elle se laisse aller dans mes bras. Je suis rentré à la maison, je suis revenue à moi-même, là à ce moment précis.

Le monde est à nousOù les histoires vivent. Découvrez maintenant