Une porte vers l'amour

1. La Rencontre.

Alors que j'erre émerveillée - mais surtout totalement perdue - dans le paddock, j'arrive près d'un lieu reculé qui n'est étrangement pas très fréquenté par les visiteurs. Je m'approche hésitante de l'entrée lorsque j'entends une voix derrière moi qui m'interpelle :

« Hey, Qu'est-ce que tu fais là ? Tu ne peux pas... »

Cependant, je n'entends pas la fin de la phrase ou alors celle-ci reste en suspens. La porte devant laquelle je me trouve s'ouvre en même temps. Brutalement. Tellement brutalement que je suppose que je me trouve assommée. En effet, lorsque je reprends connaissance je suis désormais allongée, encore un peu étourdie. Certainement très étourdie d'ailleurs, puisque devant moi je tombe sur un Charles Leclerc visiblement un peu paniqué.

* * *

La veille au soir :

Enfin, après des mois d'attente le grand jour est arrivé. J'ai économisé toute une année pour pouvoir assister à ce grand prix, et comme ça n'arrive pas tous les jours j'ai cassé le budget : tant qu'à faire les choses, autant les faire bien ! Un pass de 3 jours, avec accès au paddock et un hôtel à proximité du circuit pour pouvoir profiter au maximum. Je suis arrivée jeudi soir afin d'être en forme dès le vendredi matin pour les essais libres 1. Je n'ai pas cherché à apercevoir des pilotes aux abords du circuit ou de leur hôtel le jeudi soir, Le Castellet ce n'est pas la porte à côté. Épuisée par la route, je me rends donc directement à l'hôtel et regagne ma chambre sans détour : direction le lit. Après avoir installé mes affaires, j'appelle rapidement mes parents pour leur dire que je suis bien arrivée. Puisque personne d'autre n'est fan de F1 dans mon entourage j'ai fait le déplacement seule, ce qui n'a pas que des désavantages au moins je pourrai profiter à fond, ce qui n'aurait pas été le cas si j'avais trainé quelqu'un de force avec moi.

Finalement, après une bonne douche, je prépare mes affaires et je vais me coucher sans trainer. Et afin de m'aider à m'endormir, l'excitation n'aidant pas, j'allume la télévision pour essayer de me détendre et me calmer : une rediffusion de grand prix... bien évidement.

Jour J :

Je me réveille dix minutes avant mon réveil, trop excitée par la journée à venir. Après une douche rapide, je me prépare : t-shirt Ferrari — naturellement —, short et basket, dans mon sac : mon portable, mes papiers, un carnet et un stylo : on ne sait jamais qui on pourrait croiser. Puis alors que je viens de ranger la carte de la chambre, je fais demi-tour : j'ai oublié mon pass d'accès au circuit. Cette journée commence bien dis donc ...

L'hôtel est assez près du circuit pour que je puisse m'y rendre à pieds, et une fois dehors pas besoin de GPS c'est l'évènement tout le monde se dirige vers le circuit. Je suis heureuse d'être venue en avance car cela me permet de profiter au maximum de chaque instant et de cette ambiance de folie. C'est vraiment quelque chose d'unique. Je suis déjà allée assister à des évènements sportifs, des matchs de football principalement mais rien de comparable à l'ambiance d'un grand prix. J'accède enfin à l'entrée, et vu l'heure encore matinale : direction le paddock. Allons voir le lieu où la magie opère. Étant donné que les pilotes et les équipes sont en train d'arriver, les zones d'accès sont restreintes, je me trouve donc une barrière proche de l'entrée à laquelle m'adosser pour voir les pilotes arriver. Je reste là un peu moins d'une heure et depuis cette entrée je peux apercevoir quelques pilotes de loin dont Lando Norris, Daniel Ricciardo, Pierre Gasly et Max Verstappen. Je ne sais par quel miracle je ne deviens pas hystérique, mais ce qui est sûr c'est que je suis déjà conquise.

Lorsque je remarque que l'heure du début des essais libres commence à approcher, je ne traine pas car c'est immense et je ne sais pas combien de temps il va me falloir pour regarder ma place en tribune. Après quelques détours, je finis par trouver ma place et je m'installe, heureusement, à l'heure pour le début de la séance. La matinée se déroule à merveille, les essais sont plutôt calmes, pas d'évènement majeur à signaler, et en plus il fait beau. Lando Norris termine en tête de cette première séance, suivi de près par Max Verstappen, Charles Leclerc, Lewis Hamilton et Pierre Gasly. Voir les formule 1 rouler en vrai c'est quelque chose, rien à voir avec l'effet derrière sa télévision : le bruit est décuplé tout comme les sensations, j'ai hâte d'assister aux qualifications. Et surtout à la course dimanche.

Je traine un peu en tribune, histoire de profiter de chaque instant autant que possible, puis je me dirige vers la sortie au moment où les pilotes et leurs équipes rejoignent leurs QG et s'arrêtent aussi pour quelques commentaires à la presse. Je profite de ce moment pour aller manger quelque chose, le paddock n'étant pas accessible. Une heure avant la deuxième séance d'essai libre le paddock est de nouveau accessible et en zone plus étendue : je repars à l'aventure. Je déambule, émerveillée devant toutes cette agitation : à cette heure les pilotes sont en réunion pour préparer la prochaine séance mais les équipes ne chôment pas. J'ai un billet avec un accès - restreint et temporaire tout de même - au stand de Ferrari, mais la visite est prévue pour demain matin. Alors j'observe les stands de loin, les formules 1 sont encore plus impressionnantes vues de près. A force de déambuler au hasard, je finis par m'égarer. Alors que je suis totalement perdue dans le paddock, j'arrive près d'un lieu reculé qui n'est étrangement pas très fréquenté par les visiteurs. Je m'approche hésitante de l'entrée lorsque j'entends une voix derrière moi qui m'interpelle :

« Eh ! Qu'est-ce que tu fais là ? Tu ne peux pas... »

Cependant, je n'entends pas la fin de la phrase ou alors celle-ci reste en suspens car la porte devant laquelle je me trouve s'ouvre en même temps. Brutalement. Tellement brutalement que je suppose que je me trouve assommée. En effet, lorsque je reprends connaissance je suis désormais allongée, encore un peu étourdie. Certainement très étourdie d'ailleurs, puisque devant moi se trouve sur un Charles Leclerc visiblement un peu paniqué.

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