Deux émotions. Le soulagement et la colère. Voilà ce que je ressens depuis que je l'ai vu descendre - heureusement entier - de sa monoplace. Cependant, lorsque je le vois enfin apparaitre devant moi : c'est sans surprise la première qui me submerge, faisant taire pour un temps la seconde. Je cours donc naturellement me blottir contre lui, et enroule mes bras autour de son corps. La pression retombe enfin, et je sens des larmes couler sur mes joues tandis que ses bras m'enserrent à son tour et que je sens son menton se poser sur ma tête. Je ne sais pas si nous sommes dans l'angle de vue des caméras mais je m'en fiche, à cet instant tout ce qui compte c'est qu'il soit là et qu'il n'ait rien. Toute la pression et l'angoisse de la course puis de l'accrochage retombent enfin.
Nous restons ainsi pendant de longues minutes, sans échanger un mot, jusqu'à ce que son ingénieur ne vienne finalement nous interrompre. Ils ont déjà échangé dès le retour au box de Max suite à l'accrochage avec Hamilton, mais il vient désormais l'informer qu'ils attendent le retour au box de la monoplace et qu'ils feront donc le débriefing comme prévu à la fin de la course. De toute façon pour l'instant il n'y pas grand chose à dire de plus. Après que ce dernier lui ait proposé de rester dans le garage ou de rejoindre son motor-home, nous prenons la décision de regagner le motor-home de Max afin d'attendre la fin de la course au calme, loin de l'agitation et surtout des médias qui se font de plus en plus pressants.
Une fois la porte de son box refermée, Max m'attrape doucement le poignet pour m'attirer à lui de nouveau alors que je reste volontairement en retrait. Maintenant que j'ai pu constater qu'il n'avait rien, ce petit trajet a permis à la colère de se faire de nouveau une place dans mon esprit. Je lui oppose donc une certaine résistance afin de garder mes distances avec lui car je sais très bien que je ne pourrai pas raisonner correctement si je suis dans ses bras. Il m'interroge du regard, et je lui réponds en croisant mes bras sur ma poitrine :
« Max Emilian Verstappen, maintenant on va avoir une conversation toi et moi !?
- Mon nom en entier, j'ai dû faire quelque chose de très grave décidément. »
Je reste silencieuse un instant, perdue dans le bleu de ses yeux et déstabilisée par le petit sourire qu'il arbore en me répondant. Ma réaction semble l'amuser. D'un côté je suis soulagée de le voir comme ça car j'avais peur de retrouver un Max plus qu'énervé ce qui aurait été compréhensible vu la situation. Cependant, ce n'est pas le cas, visiblement il a déjà eu le temps de redescendre en pression ce qui n'est malheureusement pas tout à fait mon cas. Je secoue donc discrètement la tête pour me remettre les idées en place, puis je recule encore d'un pas me retrouvant le dos collé à la porte afin de prendre encore un peu de distance avec son corps qui semble avoir un effet magnétique sur moi.
« On peut savoir ce qui t'es passé par la tête exactement ? Je me lance en criant presque, toute ma peur emmagasinée pendant la course prenant soudainement le contrôle. Tu sais que cet imbécile ne te laissera jamais de place ! Il semble penser que feindre que tu n'existes pas règle tous ses problèmes ... Et toi ne souris pas comme ça, tu n'es pas plus malin de penser que passer à deux de front dans ce virage de malheur ça va bien se finir. Surtout avec Hamilton. Je te jure, je ne sais pas ce qui ...
- Kate, Kate calme toi sweetheart. Tente-t-il de me calmer en plaçant ses mains sur le haut de mes bras pour tenter de m'apaiser et de me rapprocher de lui ce qui me fait réaliser que mon corps s'est mis à trembler sous le coup de toutes ces émotions. Je suis là, je vais bien et Hamilton là tout de suite on s'en fiche.
- On s'en fiche ? Je répète en haussant le ton, Toi peut-être, moi j'ai des envies de meurtre je t'assure. »
Il rit. Il rit. Non mais c'est lui que je vais finir par tuer en fait. La partie rationnelle de mon cerveau sait que je n'ai pas vraiment de raisons d'être en colère contre lui, cependant la partie émotionnelle n'est pas du tout de cet avis. J'ai frôlé la crise d'angoisse, je suis à deux doigts de pleurer, et lui : il rit.
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Une porte vers l'amour
FanfictionLe grand jour est arrivé. J'assiste enfin à un week-end de formule 1. Un rêve se réalise. Mais la rencontre avec une porte et un pilote vont lui donner un tournant inattendu. Le début d'une grande aventure et d'une belle histoire d'amour et d'amit...