4. Week-end en rouge.

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Une heure et demi plus tard, accompagnée d'une fille du staff Ferrari j'arrive aux stands de Ferrari. Je n'ai pas revu Charles, et John non plus depuis qu'il m'a accompagné à la cafétéria pour que je mange me laissant au milieu d'inconnus en rouge. J'ai échangé quelques mots avec certains, mais personne n'a remis en cause ma présence : visiblement l'incident avait fait le tour de la team. J'en ai profité pour appeler mes parents, sans leur expliquer la situation : je ne suis pas certaine d'en avoir le droit et je ne veux pas les inquiéter. Lorsqu'on est venu me chercher en m'expliquant que j'allais aux stands, j'ai senti monter l'excitation : les choses sérieuses vont enfin commencer !

Arrivée aux stands, j'aperçois John qui me fait signe de le rejoindre. J'avance prudemment, impressionnée il faut l'avouer. Il m'explique que je ne pourrai pas interagir avec les pilotes dès que leur préparation sera terminée, et qu'ils seraient tous pas mal occupés mais que je pourrai me déplacer - dans la mesure du possible et dans l'espace délimité - afin d'observer au maximum ; il m'indique également un écran qui me permettra de suivre les qualifs.

Comme il n'est pas trop occupé pour l'instant, il reste discuter avec moi et m'explique rapidement les grandes lignes du déroulé en interne des qualifications : les ingénieurs qui surveillent les stats et les infos en provenance des monoplaces, les mécaniciens prêts à intervenir, selon lui cela ne devrait pas être trop agité à part lors des retours aux stands des voitures.

John vient de regagner son poste lorsque Charles arrive aux stands accompagné de son coéquipier Carlos Sainz. Ils sont en pleine discussion et je suis surprise de constater qu'ils se dirigent vers moi :

« Désolé, d'habitude on laisse pas ce boulet approcher des fans. Ce mec est un danger, je  ne comprends pas ce qu'il fait au volant d'une F1. »

Ladies & gentlemen : Carlos Sainz, en chaire et en os.

« Je ne te permets pas de me dénigrer devant mes fans. Ce n'est pas parce que tu n'en as pas que tu dois faire fuir ceux des autres. »

Cette situation bien que surréaliste, me fait rire, très franchement, ce qui ne leur échappe pas. Charles s'adresse alors à moi :

« Eh bien, t'as l'air d'aller mieux ça fait plaisir, tu m'as fait un peu peur tout à l'heure. Je t'avoue que je commençais à croire que j'allais vraiment finir au poste pour meurtre. Au fait, je te présente Carlos Sainz. Kate ; Carlos. Carlos, Kate.

- Enchanté Kate, me répond l'intéressé, promis assommer les gens n'est pas la seule façon de faire connaissance chez Ferrari.

- Je t'avoue que j'ai été de rassurée de constater qu'il n'y avait pas de portes dans les stands, c'est plus sûr. Je réponds à Carlos, puis en m'adressant à Charles : Plus sérieusement, merci pour tout, vous avez fait vraiment beaucoup pour moi et je sais à quel point c'est une opportunité unique de pouvoir être là. Je voulais juste t'assurer que ... enfin je n'avais pas du tout l'intention de profiter de la situation ou de ...

- Aaah mais c'est donc ça, en fait se faire assommer par la porte était ton plan depuis le début je comprends mieux. »

J'hésite une seconde, puis lorsque je le regarde je vois qu'il plaisante et nous explosons de rire tous les trois.

« Ne t'inquiète pas pour ça. Sur ce, on va te laisser profiter des qualifs, il est temps pour nous de se préparer. Ah, et ne sois pas trop dure envers Carlos c'est encore un débutant ... »

Son coéquipier le bouscule gentiment, je leur souhaite bonne chance et ils partent se préparer. Mais juste avant de s'éloigner, Charles dépose sa casquette sur ma tête : « Pour cacher les preuves du crime » me glisse-t-il avec un clin d'œil. Les preuves du crime ? De quoi parle-t-il ? Puis je réagis et me sers de mon portable comme miroir : la porte m'a laissé un beau bleu sur le front. La casquette aidera en effet à le cacher.

Une porte vers l'amour Où les histoires vivent. Découvrez maintenant