27. À distance.

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PDV de Kate.

Je me force à focaliser mon esprit à 100% sur la deuxième séance d'essais libres de l'après-midi, et dans l'ensemble cela fonctionne. J'essaie d'occulter mes relations avec les pilotes pour me concentrer uniquement sur la performance des monoplaces, comme avant. Même si cela me demande un effort considérable, et malgré quelques petits égarements je m'en sors pas mal. Les garçons aussi d'ailleurs. Pierre signe même un meilleur temps surprenant et finit la séance devant les Redbull et les Mercedes qui voient s'intercaler entre elles les deux Ferrari. Les qualifications de demain promettent du suspens, et de bons espoirs sont permis pour dimanche.

Je me raccroche à ces éléments positifs afin de ne pas me laisser happer par les émotions négatives que je n'ai pas totalement faites disparaitre suite à l'altercation avec le pilote néerlandais. Je décide malgré tout de rentrer directement à l'hôtel à la fin de la séance, j'ai besoin de me poser, seule, au calme, loin de toute cette agitation. Le trajet ne dure pas longtemps, de plus je dois slalomer dans une marée de fans ce qui ne me laisse pas l'occasion de me perdre dans mes pensées, mais en même temps n'aide pas à améliorer mon humeur. Une fois ma chambre atteinte, je ferme la porte à clé et me laisse tomber sur mon lit de tout mon poids et me retrouve allongée en travers. Je me sens vidée et si ça ne tenait qu'à moi, j'enfilerais un pyjama et j'irais directement me coucher.

J'hésite à appeler Emily pour lui parler, d'un côté je ne veux pas repenser à ce qu'il s'est passé et je sais déjà ce qu'elle va me dire, d'un autre j'ai besoin d'extérioriser et c'est ma meilleure amie : j'ai besoin de lui parler. Mais, lorsque je tombe sur sa messagerie après avoir patienter 5 sonneries dans le vide, je me rappelle un détail important : elle travaille toute la journée ! Je pousse un long soupir de désespoir et m'installe un peu plus confortablement dans mon lit, calant bien ma tête dans l'oreiller.

J'ai dû m'endormir car je me redresse en sursaut lorsque j'entends des coups frappés à la porte.

PDV de Max.

Les interviews et le débriefing ont été un véritable calvaire. Et cela fait maintenant une heure que je suis allongé sur ce lit et je ne cesse de me retourner dans tous les sens. Je vais finir par devenir fou. Il faut que je lui parle, que je tente de m'excuser même si je ne suis pas certain que les choses puissent vraiment s'arranger car je sais que j'ai franchi les limites, et sans raison. T'as vraiment été con. N'y tenant plus, je me lève et me quitte ma chambre. J'hésite encore quelques instants debout dans l'embrasure de ma porte, mais je prends mon courage à deux mains et me plante devant la porte de la chambre de Kate.

Et si elle était avec Pierre ? Je chasse cette idée de ma tête et me répète que quoiqu'il arrive je ne dois pas laisser parler mes émotions au risque d'aggraver encore, si cela est possible, la situation. J'attends quelques secondes, je n'entends rien qui indiquerait que plusieurs personnes sont présentes et je me lance. Je toque quelques coups à sa porte. Rien. Je renouvelle l'expérience un peu plus fort. Toujours rien. J'attends quelques minutes, puis finit par me rendre à l'évidence : soit elle est là et ne veut pas ouvrir, soit, solution la plus probable, elle n'est pas ici.

Je fais donc demi-tour et après avoir claqué la porte de ma chambre, je vais me poser sur le balcon pour prendre l'air frais. Alors que je rumine, m'imaginant tous les scénarios possibles jusqu'aux plus farfelus, j'ai soudain une idée qui me permettrait peut être d'avoir des réponses. J'attrape mon téléphone, tape un message et appuie sur envoyer directement afin de ne pas hésiter.

La sonnerie retentit quelques secondes après et je me précipite sur le message.

@MaxVerstappen : Hey bro, Where are you ?

Une porte vers l'amour Où les histoires vivent. Découvrez maintenant