54 : Le grand final.

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Dimanche 5 décembre - GP d'Arabie saoudite.

 Max

« Dis-moi que c'est une putain de blague Max ? Sérieusement, ils se foutent de la gueule du monde ou quoi ? 

- Kate, je soupire. On n'y peut rien, qu'est-ce que tu veux ? C'est même plus surprenant à force.

- Mais attends à quel moment genre le gars sait pas que quand une voiture ralentit devant toi, quelle que soit la raison, tu le doubles et tu lui rentres pas dedans comme un abruti ! Et puis bien sûr pour pas changer c'est de ta faute si ce mec est inconscient! »

Je ris malgré-moi, la voir énervée à ce point me réchaufferait presque le cœur. Elle semble presque plus impliquée et énervée que moi. Et je sais que c'est juste son cœur qui parle, et que la distance entre nous accroit encore plus la tension et ses émotions.

« Écoute mon amour, c'est comme ça on y peut rien. Je garde la deuxième place, on reste à égalité de points, tout peut encore arriver à Abou Dabi. »

Le mois qui vient de s'écouler avait été un calvaire pour elle comme pour moi. D'abord nous avions été frustrés de ne pas pouvoir célébrer ensemble mes victoires aux USA et au Mexique, puis s'est ajouté toute la tension liée au soudain regain de la Mercedes qui semble désormais surpuissante et inarrêtable. Et après le bordel du Grand Prix du Brésil j'ai bien cru qu'elle allait prendre le premier vol pour massacrer le premier malheureux qu'elle croiserait. Quoi qu'il arrive, entre elle, mon père et Christian, ce qui est certain c'est que je sais que je n'aurais pas manqué de soutien durant cette saison.

Et voilà que le Grand Prix de Djeddah avait encore pris un tour qui ne réjouissait aucun d'entre nous, et un énième accrochage avec Hamilton avait mis ses nerfs à rude épreuve. Voilà maintenant que la pénalité de 10 secondes qui vient de tomber a fini de la faire sortir de ses gonds. Et son énervement semble également dérider Christian à mes côtés qui l'entend râler à travers le téléphone puisque nous sortons à peine du bureau des commissaires.

« Encore heureux que tu gardes ta deuxième place, je t'assure que sinon j'embarquais pour le premier avion et je venais ... 

- Tu venais finalement pour le grand prix d'Abou Dabi ? »

Je demande à la fois encore plein d'espoirs, et aussi dans le but de calmer un peu l'ambiance électrique, je n'aime pas la voir dans cet état même si sa colère n'est pas dirigée contre moi. Cela fait des semaines que j'essaie de la convaincre, mais c'est la période des examens et Abou Dabi est trop loin pour un aller retour rapide. Cependant, je n'arrive pas à me résoudre au fait qu'elle ne sera pas là pour ce Grand Prix ô combien décisif. Alors qu'elle décline une nouvelle fois, Christian me surprend soudainement en me demandant le téléphone afin de parler à Kate, je m'exécute sans bien comprendre cette soudaine intrusion, il l'apprécie d'accord mais je ne vois pas bien ce qu'il peut avoir à lui dire.

« Bonjour, Kate. Dis-moi tu n'as toujours pas changé d'avis concernant Abou Dabi ? »

Je ne savais pas qu'il avait aussi essayé de la convaincre de venir, mais je comprends rapidement qu'elle lui donne la même réponse qu'à moi ce qui finis de réduire à néant mes derniers espoirs.

« Pas de soucis Kate, je comprends. Je n'insiste pas plus, je te repasse Max. »

Il m'offre un regard désolé et me rend mon portable.

« Tu dis non au patron toi ? 

- Envoie-moi Marko si tu veux vraiment m'intimider, lui il est trop flippant, pas Christian.

Une porte vers l'amour Où les histoires vivent. Découvrez maintenant