Une porte vers l'amour

32. Best-Friends.

    Après leur interrogatoire, le calme est vite revenu dans l'avion et la fatigue a rapidement pris le dessus. Même si le vol n'est pas long, j'ai réussi à m'endormir ... et je pense que les garçons ont également somnolé. Après avoir abandonné Lando et George qui eux poursuivent  leur vol jusque Londres, Pierre et moi nous séparons à la sortie de l'aéroport afin de terminer le chemin du retour chacun de notre côté en taxi.

    Près d'une heure de taxi plus tard, j'arrive enfin dans mon appartement au milieu de la nuit. Je prends un maximum de précaution afin de ne pas réveiller Emily car même si je meurs d'envie de lui parler de ce week-end de folie je sais qu'elle travaille demain matin alors cette discussion devra attendre demain après midi. Et en effet, elle ne m'a pas attendue et dors déjà : lorsque j'entre l'appartement est dans le noir complet. Je me mets rapidement en pyjama avant de filer directement dans mon lit. Avant de sombrer, j'envoie à moitié endormie un message à mes trois inquisiteurs préférés pour leur dire que je suis bien rentrée.

    ***

    J'ai beau avoir dormi près de 8 heures, lorsque j'émerge un peu avant onze heures je n'ai qu'une envie : dormir encore. Les garçons n'ont pas tord finalement, je suis une marmotte.  Pour ma défense, les week-ends de course sont épuisants - surtout émotionnellement - alors le lundi qui suit est toujours compliqué. Je me force à me lever tant bien que mal en abandonnant mon portable dans ma chambre, je gérerai cela plus tard. Quand je rentre, j'apprécie de prendre du recul et du temps loin de ce nouveau monde afin de ne pas oublier où se trouve la vraie vie. En tout cas MA vraie vie.

    Je traine encore en pyjama dans le canapé, le plateau petit déjeuner pas débarrassé lorsque Emily rentre vers 14 heures. Trop tard pour ranger ou pour m'habiller, et tant pis pour le jugement.

« Helloooooooo ! J'espère que t'es levée parce que je veux que tu me racontes absolument TOUS les détails ! »

Oups. Elle s'arrête net lorsque son regard tombe sur moi, et je la vois prendre un air désespéré. Elle pousse un long soupir avant de se laisser tomber dans le canapé à mes côtés. Elle prend quelques secondes pour observer pleinement la situation avant de reprendre.

« Bon, au moins je constate qu'il n'y a pas de boite de mouchoirs de sortie c'est déjà bon signe. T'es juste en mode flemme pas déprime en fait ... »

Pour toute réponse je la regarde avec une moue toute triste afin de l'attendrir. Elle réussit à garder son air sérieux pendant un temps mais elle craque rapidement. Nous éclatons de rire et elle me prend finalement dans ses bras.

« Aaah tu m'as trop manqué !

- Toi et tes jugements du matin vous m'avez maqué aussi. »

    Elle me donne un coup de coude dans les côtes puis attrape mon plaid pour le déplier afin de se mettre dessous également. Et lorsque je la vois s'installer confortablement en me faisant face de l'autre côté du canapé je comprends que quand elle dit qu'elle veut les détails maintenant, c'est maintenant sans transition. Cependant, je fais mine de ne pas comprendre ce qu'elle attend et lance un tout autre sujet de conversation.

« T'es au courant qu'on part genre dans 5 jours ça serait pas mal de fixer une destination !?

- Kate Vercy sache que cette tentative de détournement de sujet ne fait qu'attiser ma curiosité. Qu'essaies-tu de me cacher ? »

    Et voilà, l'inquisition est de retour. Décidément ça n'arrête pas. Cependant je ne peux m'empêcher de rire devant l'air sérieux qu'elle prend, à croire qu'elle sait. Il faut dire que vu toute l'agitation de ce week-end je n'ai pas pris beaucoup de temps pour lui parler, cela explique ses soupçons - très légitimes il faut le dire.