44. Redbull girl.

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Dimanche. Raceday. Mon jour préféré et celui que j'appréhende toujours le plus : beaucoup trop d'émotions à gérer. C'est toujours le jour où je vois le moins les garçons pour des raisons évidentes, mais je suis avant tout une fan de F1 alors la course reste tout de même le moment le plus attendu du week-end. Et ce dimanche, le stress est cent fois pire qu'à l'accoutumée. L'ambiance extraordinaire qui règne dans toute la ville devrait m'aider à voir cela comme un moment de fête, mais au contraire cela accentue mes peurs. Il y a tellement d'attentes, notamment autour de Max que je sais qu'il prendra tous les risques pour donner à son public ce qu'il veut : une victoire historique à domicile. Évidement aucun d'entre eux ne pilote jamais prudemment, mais là je sens qu'il prendra tous les risques nécessaires pour passer le drapeau à damier le premier. Et même si chaque fibre de mon corps espère comme lui et comme tout un peuple sa victoire, chacune de ses mêmes fibres ressent une peur qui ne cesse d'augmenter au fur et à mesure que l'on se rapproche de l'heure du départ.

Après des heures d'attente interminables, les feux vont enfin passer au vert. La tension est à son comble, et je ne respire à nouveau que lorsque je vois la Redbull numéro 33 s'envoler littéralement devant tous ses concurrents une fois que les feux se sont éteints. La foule est déjà en délire, il reste 72 tours à boucler mais pour l'instant le plus important est fait, à savoir garder la tête de la course et de quelle manière. Je ne quitte pas la piste des yeux un seul instant. Max laisse ensuite la tête du grand prix après son arrêt au stand qui heureusement déroule sans accro. Et lorsqu'il reprend la tête devant la Mercedes de Valterri Bottas quelques tours après dès sa première tentative de dépassement, je sens l'angoisse me quitter peu à peu, remplacée par l'espoir et la conviction que ce grand prix ne lui échappera pas. Et en effet, lorsque les feux d'artifices se déclenchent au passage du vainqueur, c'est bien sa monoplace qui vient de franchir la ligne d'arrivée. La foule exulte, les fumigènes oranges se répandent sur tout le circuit afin d'accompagner la victoire de leur héros : Max Verstappen vient de gagner son grand prix à la maison.

Je ne me rends même pas compte des larmes de joie qui coulent sur mes joues, ni du fait que je dois ressembler à une hystérique à hurler et taper des mains à m'en faire des bleus. Mais à ce moment précis, je n'en ai absolument rien à faire, je suis bien trop heureuse pour Max. Je sais qu'il attendait ce grand prix avec impatience, et que cette victoire lui tenait à coeur, plus que les autres. Alors qu'il termine son tour d'honneur, je quitte ma place dans la tribune pour rejoindre le garage et lorsque j'arrive au niveau du stand, je tombe sur Christian qui m'entraine avec eux vers le bas du podium. Et nous arrivons pile au moment où Max coupe le moteur de sa voiture, il prend son temps, il est clair qu'il savoure ce moment profitant de chaque instant. Et lorsque je le vois célébrer debout sur sa monoplace puis aller s'enrouler dans un drapeau néerlandais, je sens que les larmes ont de nouveau commencer à couler sur mes joues. En attendant que Max ne vienne vers nous, je risque un coup d'oeil vers Christian et je constate que ses yeux brillent de fierté, ce qui fait s'agrandir encore plus le sourire qui étire mes lèvres.

Et enfin, notre vainqueur arrive à notre niveau, Christian le prend dans ses bras, et le félicite chaudement. Je n'arrive pas à détacher mes yeux de lui, à cet instant tout décoiffé, enroulé dans son drapeau qui lui sert de cape et rayonnant de bonheur il n'a jamais été aussi beau. Et quand son regard plonge dans le mien, nous n'avons pas besoin d'échanger de mots, et alors que je reste immobile face à lui, je sens ses bras entourer soudainement ma taille avant que ses lèvres ne se scellent aux miennes. Voilà un baiser que je ne suis pas prête d'oublier. Le temps que mon cerveau connecte à nouveau à la réalité, je lui rends évidement son baiser et mes mains viennent caresser sa nuque. Cela ne dure que quelques instants mais j'ai l'impression que le temps se fige, et de vivre cette scène au ralenti. Lorsque nos bouches se séparent, nous échangeons un dernier regard front contre front avant que ces bras ne me lâchent et qu'il n'aille célébrer avec le reste de son équipe.

Une porte vers l'amour Où les histoires vivent. Découvrez maintenant