28. L'inquiétude.

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PDV de Kate.

    Cette image me fait me lever immédiatement. Après avoir eu l'impression qu'il avait cessé de fonctionner, je sens que mon cœur s'affole et je me rapproche de l'écran de façon presque mécanique. Je n'arrive pas à détacher mes yeux de l'image. Mon dieu, faites que tout aille bien. Alors je suis debout à quelques centimètres désormais de l'écran, entourée par la quasi totalité du staff Ferrari qui fixe également le téléviseur : on peut voir le pilote russe s'extraire de sa monoplace, mais rien du côté du second pilote impliqué, malgré lui, dans l'accident. Depuis le garage, nous n'accédons qu'aux images et pas au son, impossible de savoir s'il communique à la radio et lorsque je vois le véhicule médical se mettre en route, mon cœur rate un nouveau battement. Je me retourne et cherche John du regard, il est juste derrière moi et lorsqu'il voit mon regard qui doit être complètement paniqué il se rapproche et pose sa main sur mon épaule pour me rassurer.

    Cela doit bien faire une minute que l'accident s'est produit, toujours pas de mouvement. Lorsque j'entends une phrase en italien venant des ingénieurs qui ont accès aux radios. J'interroge John du regard. Et sa réponse ne fait qu'empirer mon état :

« Ils n'arrivent pas à communiquer avec lui à la radio. »

    C'est trop les larmes me montent aux yeux et je pose ma tête sur le torse de John ne pouvant plus regarder les images. J'essaye de me concentrer sur ma respiration pour ne pas craquer, et après des secondes qui me semblent durer une éternité, je sens une main se poser sur mon dos et de l'agitation soudaine autour de moi.

« C'est bon Kate, Verstappen est sorti. Et il a l'air d'aller bien. »

    John garde sa main posée dans mon dos lorsque je me retourne, et j'ai l'impression que mon corps se remet enfin à fonctionner lorsque je le vois debout en train de marcher vers le véhicule médical. Alors qu'ils zooment, je constate que le choc a quasiment était frontal : le train avant de la monoplace est totalement détruit. Il y avait bel et bien des raisons de s'inquiéter. Je suis toujours crispée les yeux rivés sur l'écran lorsque John tente de me rassurer :

« C'est toujours impressionnant hein, on ne s'y fait jamais vraiment. »

    Je lève les yeux vers lui un instant et hoche la tête positivement. Soudainement, l'ambiance change du tout au tout dans le garage et je réalise : le drapeau rouge provoqué par l'accident va impliquer le retour au garage des monoplaces. Tout le monde reprend donc son poste et le calme revient, les pilotes Ferrari ne sont pas impliqués ce qui veut dire qu'il faut être prêt car les qualifications vont continuer une fois les monoplaces évacuées. De plus, pour eux le pilote est sorti, il marchait donc tout va bien, mais pour moi ... mon estomac se tord toujours d'inquiétude. Cependant, je regagne ma place initiale après avoir vu sur l'écran la portière se refermer sur le pilote néerlandais puis la voiture médicale se mettre en marche.

La monoplace de Charles vient rapidement retrouver sa place initiale dans le garage, le drapeau rouge n'est pas très long, il prolonge simplement la pause entre Q1 et Q2. Personne ne quitte donc sa voiture, et la suite de la séance de qualification reprend normalement suite à cette interruption. Enfin normalement pour tout le monde, sauf pour moi. Je n'arrive pas à m'enlever ces images de la tête et l'angoisse que j'ai ressentie sur le moment, bien qu'atténuée par le fait de savoir qu'il semblait aller bien ne m'a pas totalement quittée.

    Heureusement, j'arrive à me laisser prendre par la tension liée au suspens concernant le résultat de ces qualifications. Il faut être honnête, la Redbull de Max étant en hors course les possibilités sont encore plus grandes pour les équipes d'obtenir un score au-dessus de leurs attentes. Et en effet, les résultats sont pour le moins surprenants : George réussit à hisser sa monoplace en Q3 et débutera 10è sur la grille pour la première fois de la saison. Lando se place 3è devant Hamilton et que dire de cette première ligne : Charles a pris la pole, seulement quelques millièmes devant Pierre. Et face à cela, je ne peux m'empêcher de sourire et de me réjouir sincèrement.

Une porte vers l'amour Où les histoires vivent. Découvrez maintenant