3. Agréables conséquences.

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« Elle va rester au stand Ferrari avec nous, il y a aura toujours quelqu'un pour veiller sur son état. C'est le moins que je puisse faire sachant que je suis responsable de cette situation ... »

Les paroles de Charles résonnent dans ma tête, même si je ne suis pas certaine qu'elles soient réelles tellement cette situation est surréaliste. Je le regarde d'un air ahuri, puis reporte mon attention sur le médecin :

« Cela me semble être la meilleure solution en effet. Je vous la confie, si vous constatez une évolution n'hésitez pas à me rappeler. »

Et sur ces mots, il repart après nous avoir salués. Alors que je ne réalise toujours pas ce qui se passe, Charles debout devant moi me tend la main pour m'aider à me relever.

Après un bref instant d'hésitation - Suis-je en devenue folle ? Tout cela se passe-t-il vraiment ? - j'attrape sa main et il m'aide à me relever doucement. Constatant que je ne parle toujours pas, il tente visiblement de détendre l'atmosphère :

« Bon, on aura pas besoin de te déguiser, t'es déjà équipée, dit-il en désignant mon t-shirt Ferrari. Finalement, heureusement que je n'assomme que mes fans, ça serait encore plus compliqué sinon. Enfin non, peut être que c'est pire ... »

Je reste toujours muette face à lui - non je ne réalise toujours pas et je suis beaucoup trop impressionnée pour réagir. C'est donc le membre du staff, John d'après le nom que je peux lire sur son badge qui interrompt sa tirade :

« Déjà qui te dis que ce n'est pas une fan de Carlos ? Et ensuite arrête de parler, en plus de l'avoir assommée tu vas lui filer une migraine. Puis s'adressant à moi : Allez viens, on va t'amener au QG tu pourras te poser un peu et après on verra comment on organise la suite. »

J'avance de quelques pas, soutenue par John et sous le regard de Charles lorsque je reprends mes esprits et enfin l'usage de la parole. Je m'arrête soudain de marcher :

« Attendez, je vous remercie de vous être occupé de moi mais je ne veux pas m'imposer, vous avez beaucoup d'autres choses à faire je peux vraiment rentrer à l'hô...

- Arrête de dire des bêtises ... Charles regarde mon pass d'accès puis reprend, j'ai failli te tuer avec une porte c'est la moindre des choses. Vois ça comme un dédommagement »

Il dit cela avec un sourire sincère, je m'apprête cependant à lui répondre que c'est hors de question mais il s'est déjà remis en marche signe que la discussion est terminée et que c'est non-négociable. Une fois qu'il remarque qu'il a obtenu gain de cause, il s'adresse de nouveau à moi :

« Au fait, je ne me suis pas présenté : Charles Leclerc, pilote de formule 1 pour la Scuderia Ferrari et assommeur de fans à mes heures perdues. Et voici John, il travaille aussi pour Ferrari.»

Cette fois je ne peux m'empêcher de rire, il sait très bien que je sais qui il est. Tout de même ! Il essaye délibérément de me mettre à l'aise, et cela me le rend encore plus sympathique. Il enchaine :

« Puis-je avoir l'honneur de connaitre le nom de ma première victime ? C'est important pour l'histoire.

- Pour l'histoire ? Je ris franchement cette fois. Si c'est pour l'histoire alors, je m'appelle Kate ... Kate Vercy.

- Enchanté Kate. Et encore une fois, je suis vraiment navré, je plaisante depuis tout à l'heure mais je n'ai pas l'habitude d'essayer d'assommer les gens et encore moins ceux que je ne connais pas avec des portes. J'étais légèrement énervé et ...

- Légèrement ? ma remarque que je n'ai pas pu contrôler provoque le rire de John qui marche toujours avec nous.

- Plus sérieusement, je ne suis pas de la sécurité mais qu'est-ce que tu faisais ici ? Pour ma défense, personne ne « stationne » jamais derrière cette porte, et il faut aussi avouer qu'elle claque assez souvent contre le mur.

- Je vois, c'est votre défouloir ? En fait, j'avais profité de la pause du midi pour aller explorer le paddock mais à force je me suis perdue et j'ai atterri sur les lieux du crime.

- Les lieux du crime t'entend ça John ? Appelle Mattia et dis lui de trouver un pilote de réserve, je risque de finir ma nuit en prison. »

Nous éclatons de rire tous les trois, et je constate que nous sommes arrivés au QG Ferrari. Après que John ait précisé qu'il allait lui-même ouvrir la porte pour ne prendre aucun risque tout en me lançant un regard complice, nous entrons au QG : qui à cette heure-ci est plein de monde et devant toute cette agitation je réalise que finalement, Charles a raison : c'est peut être bien une chance qu'il m'ait assommée.

Ils me font assoir dans un fauteuil près de l'entrée, m'expliquant qu'ils reviennent rapidement puis disparaissent. Je commence petit à petit à réaliser ce qui se passe, lorsque John revient me voir, seul. Il m'explique qu'ils se sont entretenus avec leur patron, Mattia Binotto, et qu'ils sont en train de me préparer un autre pass que le mien afin que je puisse les accompagner aux stands pour rester « sous surveillance » En effet, mon pass ne m'accorde qu'un accès limité au paddock : forcément uniquement les zones accessibles au public. Je commencer à assimiler l'idée que je vais donc assister aux coulisses de la F1 et avec Ferrari : un rêve éveillé.

Il m'explique ensuite que je pourrai garder mon téléphone avec moi mais que je devrai limiter les photographies, et surtout éviter d'en prendre lorsque nous serons sur les stands pour éviter de diffuser malgré-moi des informations aux concurrents. J'accepte sans sourciller les conditions évidemment, et je réalise petit à petit l'après midi de folie qui m'attend : je vais vivre les qualifications depuis les stands Ferrari ! Au plus près des équipes, des voitures et des pilotes.

Pincez-moi, je rêve !

...
***

Une porte vers l'amour Où les histoires vivent. Découvrez maintenant