Une porte vers l'amour

51. Retour à la vie réelle.

Le reste de la semaine s'est écoulé à une vitesse folle. Après avoir vu Charles, c'est pleinement libérée et heureuse que j'avais retrouvé les murs désormais familiers de l'appartement de Max. Il ne m'a pas demandé ce que nous nous étions dit, fidèle à lui-même je sais qu'il veille à rester en dehors de ma relation avec le monégasque afin de ne pas l'influer. Et j'imagine que cela à dû lui coûter par moment vu la tournure qu'a pu prendre cette dernière. Il a semblé simplement heureux de me voir si épanouie et je ne lui serais jamais assez reconnaissante d'avoir fait un pas vers Charles afin que nous puissions nous retrouver. Car sans son intervention, nous en serions certainement encore à ruminer chacun dans notre coin, comme les deux têtes de mule que nous sommes.

Nous avons donc repris notre routine habituelle pour les jours suivants, excepté le vendredi où j'ai déjeuné avec le couple monégasque avant une très longue virée shopping pour laquelle Charles nous a, sans surprise, accompagnées. Max quant à lui ne s'est pas joint à nous, et personne ne lui en a tenu rigueur, je pense qu'il est bien trop tôt pour réunir les deux anciens ennemis si longtemps. Cependant cela m'a fait du bien de retrouver mes amis, Charles bien-sûr mais également Charlotte. En effet, même si nous étions restées en contact par téléphone le fait que je sois en froid avec son petit ami ne nous permettait pas d'échanger aussi régulièrement ni aussi normalement qu'avant. Et ce moment partagé ensemble était d'autant plus important que je ne sais pas quand je vais pouvoir les revoir.

En effet, nous voilà à la mi-septembre passée, ce qui veut dire reprise imminente de la Fac et donc la fin des week-ends à l'autre bout du monde. Après une si longue pause, il est désormais temps pour moi de retourner à la vie réelle, et ce dans tous les sens du terme. Bien que mes cours ne reprennent officiellement qu'une semaine après le grand prix de Sotchi qui a lieu ce week-end, et que Max ait tenté de me soudoyer toute la semaine pour que je change d'avis il est temps pour moi de rentrer en France. Avec tout ce qui s'est enchaîné cela fait des semaines que je n'y suis pas retournée, et encore plus que je ne m'y suis pas posée pour voir ma famille ou ma meilleure amie. Et mon cœur a beau me hurler d'accompagner Max en Russie car j'appréhende déjà de me retrouver loin de lui si longtemps, je sais aussi que je vais avoir besoin de ces quelques jours pour préparer ma reprise et remettre ma vie en ordre afin de pouvoir affronter cette dernière année d'études sereinement.

Cela dit, maintenant que je suis à l'aéroport prête à prendre mon avion je ne suis plus aussi posée et rationnelle face à ma décision. Les bras passés autour de la taille de Max, ma tête blottie contre son torse, je dois faire une effort qui me semble surhumain pour retenir mes larmes et ne pas changer d'avis pour rester avec lui et le suivre en Russie. De plus, je déduis de sa prise légèrement plus forte qu'à l'accoutumée autour de ma taille que cette séparation - heureusement temporaire - est aussi difficile pour lui. Autre preuve s'il en faut, nous ne parlons pas, nous restons simplement là, profitant au maximum de la présence de l'autre, essayant de s'imprégner de sa présence, de son odeur ... Comme si notre étreinte était suspendue dans le temps.

Cependant, les hauts-parleur de l'aéroport viennent brusquement nous ramener à la réalité annonçant le dernier appel pour l'embarquement de mon vol. Après m'avoir embrassé doucement le haut du crâne, Max prend mon visage délicatement entre ses mains et plonge ses regards perçant dans le mien.

« Je t'aime, tu le sais ça ? » murmure-t-il avant de déposer un baiser doux et intense sur mes lèvres.

« Je t'aime aussi Max » je réponds presque contre ses lèvres.

Il sourit, et je m'éloigne avant que l'un de nous n'ajoute un mot qui pourrait me faire changer d'avis. Une fois la porte d'embarquement passée, je me retourne et je le vois qui me sourit. Son sourire me réchauffe le cœur, et je lui envoie un baiser de loin avant de me diriger vers l'avion qui va me ramener chez moi, même si pour être honnête ce n'est pas l'impression que j'ai. Je dois être honnête et m'avouer que désormais, chez moi c'est uniquement lorsque Max est à mes côtés.