Une porte vers l'amour

53. En famille.

Dimanche 24 octobre - GP des USA.

Kate

« Une revenante !

- Eh c'est pas juste, vous aussi vous avez disparu tout un mois d'abord !

- Ça fait presque quatre mois que t'as disparu ma chérie, je pense que c'est quand même toi qui gagne le titre de revenante. »

Je ris franchement face à sa remarque, ne pouvant que plaider coupable puis je tombe dans les bras de ma mère. Cela faisait plus deux mois que je ne l'avais pas vue, au temps dire une éternité pour nous. J'avais prévu de la voir à mon retour après Monza, mais ce que j'ignorais c'est que mon père leur avait prévu un voyage surprise. Il a loué un camping-car et ils sont partis faire le tour de la France et de quelques pays frontaliers pendant un mois pour profiter de l'arrière-saison. Ils ne sont rentrés que le week-end dernier, et ma fac se trouvant tout de même à une certaine distance de la maison familiale je n'avais pas pu venir avant aujourd'hui. Jour de Grand Prix, j'aurai préféré éviter mais je n'allais pas encore décaler d'une semaine, cela faisait bien assez longtemps.

« Ça fait vraiment du bien de te revoir ma chérie. » me dit-elle.

Et alors qu'elle passe son bras autour de moi pour m'inviter à entrer, je ressens un pincement au cœur. C'est vrai que cela n'a pas du être facile pour eux non plus de ne pas me voir et d'avoir beaucoup moins souvent de nouvelles de ma part. Habituellement j'étais très fusionnelle avec eux et il ne se passait pas un mois sans ce que je ne débarque à la maison pour le week-end. Sans compter que là c'était les vacances, en temps normal j'aurais donc passé au moins un mois complet avec eux et je me sens un peu coupable de les avoir délaissé si longtemps.

Et alors que nous arrivons dans le salon, je suis heureuse de voir qu'outre mon père, ma sœur est également présente. Nous n'avons jamais été fusionnelles, mais nous nous entendons bien malgré tout, et c'est une vraie bonne surprise de la voir ici également !

« Eh beh, on a bien failli lancer un avis de cherche tellement t'avais disparue de la circulation. » s'indigne-t-elle.

Et sa remarque me tire un rire que je retiens mal, en effet, je repense aux garçons qui passent aussi leur temps à me menacer d'en lancer alors que pourtant je suis en permanence avec eux. Ma sœur quant à elle me fusille désormais du regard, et je m'excuse rapidement avant la prendre dans mes bras. Je fais ensuite de même avec mon père, qui me garde un peu plus longtemps contre lui.

« Tu as bonne mine, me dit-il en m'inspectant de haut en bas après m'avoir lâchée. Voilà qui me rassure, on ne te voit pas beaucoup alors on s'inquiétait un peu de savoir si tout allez bien mais ta mère avait raison, tu es rayonnante !

- Merci papa, vous aussi vous avez bonne mine, et un beau bronzage ! Ça a du vous faire du bien ce voyage ! »

Il confirme et alors que l'on s'installe tous les quatre à table, autour de l'apéritif qui était déjà installé, mes parents se lancent dans le récit de leur road-trip. Ma sœur qui les voit pourtant plus régulièrement ne les avait pas encore revus non plus, et nous les écoutons donc attentivement nous raconter leurs aventures, souvent rocambolesques du mois qui vient de s'écouler. Ils l'air absolument ravis, et sont plein d'entrain. Ma mère a encore des étoiles dans les yeux lorsqu'elle en parle, pour elle c'est un rêve qui est devenu réalité : cela faisait des années qu'elle parlait de son souhait de réaliser un tel voyage. Et je suis heureuse de voir qu'elle n'a pas été déçue et qu'il s'est montré à la hauteur de ses attentes.

Alors que ma mère part pour sortir les lasagnes du four - ce plat c'est presque une histoire de famille - mon père branche son ordinateur à la télé afin de nous lancer le diaporama des photos qu'ils ont prises durant leur voyage. Nous passons donc au repas, pendant que mes parents commentent les image qui défilent devant nous, se rappelant régulièrement des anecdotes plus farfelues les unes que les autres. Et en les entendant je pense aux garçons, s'ils entendaient tout ça il ne serait plus étonné de toutes les mésaventures qui m'arrivent sur le paddock et ils constateraient que ça pourrait facilement être pire.