chapitre 63 : l'image immaculée de Pearson Quinn, le libérateur

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Nala était encore ahurie de la raison si précipitée de Nash. Elle rentrait dans la grande demeure où elle avait grandie, telle une zombie. Les sourcils froncés, se rongeant l'ongle du petit doigt, la jeune femme ne remarquait même pas les échanges entre sa mère et Bonnie. Elle voyait à peine la fillette se mettre à courir le long des couloirs qui étaient plus larges encore que la superficie de sa propre chambre... Non. Elle ne cessait de jeter des coups d'yeux inquiets à travers la fenêtre. Malheureusement pour elle, il n'y avait que les talus enneigés de l'allée où figuraient seulement ses traces de pas. Et encore... Ceux-ci étaient rapidement couverts par une autre couche immaculée.

Juste comme ça. Après avoir passé six heures ensemble dans une voiture, à parler sérieusement, à s'ouvrir... Il avait disparu. Aussi sec que le vent, aussi brutal qu'une rafale... C'était à ne rien comprendre.

- Nala. Nala !

À la voix cinglante de sa mère, Nala sursauta et sortit son doigt qu'elle manquait de bouffer de sa bouche.

- Hein ? Oui, pardon... J'étais juste en train de...

Voyant sa détresse, l'avocate fronça ses yeux brun clair et la toisa pendant un instant de tout son jugement. Elle finit néanmoins par passer sa main dans les cheveux de Bonnie et lui assura un doux sourire. Un sourire que même Nala, étant enfant, n'avait jamais eu l'honneur de recevoir.

- Bonnie, ma belle, et si tu rejoignais Consuela dans la cuisine ? Elle te donneras une petite glace.

La fillette, émerveillée, s'enfuit aussitôt la proposition achevée et il ne restait plus que Nala ainsi que sa mère. Celle-ci se rapprocha d'elle et demanda, le sourcil arqué.

- Tu as eu raison de changer.

- Changer ?

- De mec. Celui-là est vraiment... Mais alors vraiment très beau ! Un peu malpoli, mais sans toutes ces cicatrices... Puis ses cheveux...

- Bon, moi, je te laisse, je vais voir Consuela aussi.

Grogna Nala en soufflant, ses joues gonflées sous l'irritation. Elle s'apprêta à partir quand sa mère la rattrapa doucement par le poignet.

- Nala. Attends.

- Ah non. Je suis venue ici pour Bonnie. Toi et moi ? On a absolument rien à se dire. Maintenant lâche-moi.

- Je veux que nous parlions. Je le veux vraiment. Je veux récupérer ma famille. Je sais déjà tout ce que tu as à dire, que j'ai trop de retard, que tu ne me pardonneras jamais... Mais tout ce que je te demande, c'est de t'asseoir et de m'écouter. Cinq minutes. Laisse-moi cinq minutes pour t'expliquer.

- Cinq minutes ? Pour toute ma vie ? Tu es sûre de ça ?

- Oui. Parce qu'il y a des choses que tu ne sais pas de ton père.

Nala retint un rire outré et siffla entre ses dents serrées.

- Nous y revoilà... Comme ça me surprend.

- Nala. Assieds-toi. Ferme-là. Et écoute-moi.

Son ton était, en plus d'être sec, suppliant. Une facette que la grande Selma Quinn, terreur des tribunaux, ne montrait pas souvent. Surtout pas avec sa progéniture. Nala ravala donc son flot d'insultes, jeta un coup d'œil sur le couloir menant à la cuisine, mais finit par accepter. Elle suivit sa mère dans le grand salon et prit place sur l'un des fauteuils en velours s'y trouvant. Elle s'y assit, droite telle une pique et planta le restant de ses ongles dans la chair de ses genoux.

One Last Mission T05 ~The Wars We Fight For| ✅Où les histoires vivent. Découvrez maintenant