EPILOGUE

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JAY

Quelques semaines plus tôt, France.

— ... Viens avec moi. Viens, je t'en supplie, viens avec moi, il n'y a plus rien, ni pour toi, ni pour toi, là, dehors... Il n'y a plus que nous. Il... Il faut qu'on reste ensemble. Et... Et si tu as peur que... Que je te blesse à nouveau, je... Jay, je peux t'assurer que ce ne sera pas le cas. On... Toi et moi, pas vrai ? Ça a toujours été une évidence... Viens, on laisse la merde, les problèmes, la guerre... Viens, on part ensemble. Que nous deux. Je t'en supplie...

Que nous deux.

Jay resta silencieux, face à Chelsea. Appuyée dans l'embrasure de la porte du bus, ses grands yeux écarquillés, elle semblait sur le point de s'écrouler.

Encore une fois, il y avait de la douleur. La plus massacrante du monde. Celle qui avait le don de transformer les côtes dans des rasoirs acérés comme des dents de requin et qui s'en prenaient directement au cœur.

Des débris d'os fêlés. Voilà ce qu'étaient ses yeux.

Il n'y avait là aucun mensonge.

Une larme unique tomba de l'un d'eux, d'ailleurs. Pas perler, non.

Une chute.

Comme celle qu'ils avaient entamé dès le début de leur existence.

Jay baissa la tête pendant une seconde... Prêt à dire oui.

Parce que s'il savait ce qu'elle ressentait... C'était parce qu'au fond de lui, il partageait cette doléance.

Il ne pouvait rien dire...

Seulement, lorsqu'il enfonça sa main dans sa poche et qu'il sentit le boitier que Parker lui avait jeté en pleine figure, au moment de son départ...

Quelque chose d'autre se forma au fond de son cœur.

Cette même sensation qu'il avait éprouvé quatre ans auparavant, lorsque son regard avait croisé celui de Nala.

Dans un poison mortel... Une goutte d'élixir de vie.

Là où le monde tombait en ruines... L'espoir d'une nouvelle aube.

Alors, il releva le regard vers Chelsea, qui souriait presque, et murmura :

— Je ne peux pas.

Le sourire de la lieutenante disparut. Comme la patience des autres passagers pressés et des services de l'ordre autour d'eux. Jay se vit bousculé et sa main lâcha celle de l'unique personne à qui il était encore relié.

— Jay ?

— Repars en Italie, retrouve au moins Sarah et Christian. Tu ne seras jamais seule.

— Jay !

Il décrocha son sac de son dos, en retira deux chargeurs et une arme de réserve qu'il lui donna.

— Tu vas avoir besoin de ça. Ne les perds pas. Économise chaque balle, mais n'ait pas peur de te défendre. D'accord ?

D'autres larmes succédèrent, au point où elle fit mine de faire un pas en avant pour essayer de le rejoindre, mais Jay brandit sa main en l'air pour l'arrêter.

La douleur.

La douleur.

Rien que la douleur.

One Last Mission T05 ~The Wars We Fight For| ✅Où les histoires vivent. Découvrez maintenant