chapitre 19 : ne nous accrochons pas aux superstitions

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NASHVILLE

Le reflexe vint même avant la respiration. Son diaphragme n'avait même pas le temps de soulever ses poumons qu'il avait déjà bondi. 

Une minute de pure noirceur où très franchement, il ne prit conscience de rien. 

Quelque chose d'inexplicable qu'il faisait, un point, c'est tout. 

La minute d'après, il sentit une violente douleur lui déchirer tout le flanc, comme si un million de petit graviers avaient décidé de frayer leurs chemins jusqu'à ses poumons. 

Un cri étouffé, un crissement de pneus, des pleurs... 

C'était tout ce qu'il pouvait entendre. Le reste semblait bien trop flou.

Quand il ouvrit les yeux, la brume sembla se dissiper et d'autres sons lui parvinrent. Il sentit dans ses bras le petit corps de Bonnie tout tremblant, s'accrochant à lui comme à la vie, pleurant toutes les larmes de son corps. Elle était tâchée de sang et cette vue le fit redresser. Enfin, jusqu'à ce qu'il remarque que le sang n'était pas celui de la fillette, mais bien le sien.

Ensuite, c'était la douleur qui frappa. Mais ça, il s'en foutait. Il s'assit sur le bitume de la route pour faire volte face à la voiture qui avait manqué de tuer Bonnie mais elle était déjà partie, sans même un regard en arrière. Des lumières s'allumèrent sur les perrons des maisons avoisinantes et des têtes curieuses et outrées se firent dans le bâillement de leurs portes. Le chien, lui, était tranquillement assis sur le trottoir d'en face, à se gratter l'oreille avec sa patte arrière.

Foutu chien...

- Bonnie ! Nash !

Le cri perçant de Nala heurta les tympans de Nash comme une révélation. Il la vit courir vers eux et il lui laissa la place pour venir serrer, enfin, étouffer sa fille contre elle.

- oh mon Dieu, oh mon Dieu, oh mon Dieu, oh mon D...

La jeune femme était en train de pleurer toutes les larmes de son corps, câlinant, puis embrassant puis injuriant, puis câlinant à nouveau, le corps de sa fille encore bien déboussolée. Nash s'effondrât à nouveau sur le dos et grogna sous la douleur véhémente que provoquait sa blessure. Quelqu'un s'approcha d'eux, un homme assez bedonnant qui sortait de la maison voisine à celle de Nala, une sacoche de premiers soins sur l'épaule.

- vous allez bien ?

- je vous laisse deviner !

Grommela Nash en plissant les yeux à demi. L'homme ignora sa remarque et lui souleva sa veste et son t-shirt pour voir l'étendue des dégâts.

- ce n'est pas beau à voir...

- c'est pas beau à sentir !

- je suis pompier, je veux simplement vous aider.

- moui...

Nala se tourna vers eux et attrapa Nash par le col du t-shirt pour le câliner à son tour, l'étouffant au passage.

- je ne sais même pas quoi dire, Nash ! Merci, merci, merci, merci, mer...

One Last Mission T05 ~The Wars We Fight For| ✅Où les histoires vivent. Découvrez maintenant