chapitre 25 : l'amour de voler

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SARAH

Et ils allaient encore bouger... Sarah n'avait pas eu le temps d'installer toute cette salle avec les docteurs Italiens qu'ils allaient devoir tout recommencer ailleurs. 

Super. 

Elle savait pourtant qu'il y avait certaines personnes qui n'allaient pas pouvoir supporter un tel voyage. 

Sarah passait le restant de la journée à essayer de trouver une solution pour ceux-ci, trouvait peut-être un moyen miracle de les rendre en forme pour le départ mais la vérité était qu'elle était épuisée de rester constamment sur ses jambes, courant de lit en lit.

Le soir venu, quand un petit moment de paix, temporaire bien sûr, s'installa, elle s'appuya contre un mur et baissa les yeux vers ses mains. Si celles-ci étaient propres, le dessous de ses ongles indiquaient très bien les activités qu'elle menait ces dernières 24 heures. Elle s'empressa de les ronger pour se débarrasser de cette vue très lugubre. Sarah regarda ensuite un peu autour d'elle et voyant qu'elle n'était plus la personne la plus convoitée dans cette pièce, dans une discrétion presque fuyante, elle s'en alla. 

Errante, au milieu de tout le monde qui s'empressait déjà à préparer le départ, Sarah se sentait comme une petite fourmi. Elle essayait tant bien que mal de se fondre dans la masse, pour pouvoir s'échapper une petite seconde de ses devoirs.

Oh rien qu'un instant, elle pouvait non ? 

C'était finalement dans le hangar où séjournaient les avions de chasse que la jeune femme trouva son refuge. Elle claqua la porte derrière elle et s'appuya contre celle-ci, poussant un énorme soupir. L'écho des voix se faisait encore mais déjà un peu moins. Mais quand elle rouvrit les yeux, elle vit qu'elle n'était pas seule. Il y avait une pilote Italienne qui se trouvait à l'autre bout, le drap de son avion dans la main, assise à l'intérieur, le regard perdu. L'engin avait un aileron en mauvaise état et le dessous aussi abîmé. Rien d'impossible à réparer avec le temps...

Mais ils n'avaient pas le temps. 

Sarah jeta un petit regard hésitant derrière elle mais finit quand même par se diriger vers la pilote. Quand elle eut finit de zigzaguer entre les différents engins de guerre aériens, les hélicoptères et les autres avions et qu'elle était plut très loin de la militaire Italienne, celle-ci se redressa. 

- Oh, je suis désolée si j'ai pu faire peur.

- Ce n'est rien. J'étais juste en train de dire au revoir.

Répondit la femme de son joli accent. Elle lâcha la bâche et sauta par terre, la main longeant le métal où était marqué "Rambeau" en toutes lettres. Sarah se sentit tout de suite plus petite face à l'Italienne qui devait faire dans les 1m86. Pourtant, elle n'était pas d'une taille agressive, ce genre de femmes dont la grande taille tâchait la prestance, mais souple et svelte. S'en était jalousant !

- Je suis le Lieutenant chasseur Esposito.

Sarah lui serra la main qu'elle lui tendit et remarqua que les yeux doux qu'elle avait étaient vairon. 

- Lieutenant Anderson. Euh... Un peu de tout, à vrai dire.

Compléta t elle en essayant de savoir si elle était docteur, infirmière, nettoyeuse de vomis ou chirurgienne. La pilote émit un rire doux avant de se tourner à nouveau vers Rambeau et que le bonheur dans ses yeux s'estompa.

- Qu'est ce que vous laissez derrière vous, Lieutenant Anderson ?

Super, donc elle était venue prendre un peu de recul des crises existentielles pour devoir faire face à la culpabilité ? Sarah baissa les yeux vers son annuaire où figurait une petite trace blanche et finit par marmonner, une boule lui serrant la gorge.

- Rien. Je ne fais qu'avancer.

- Quelle chance. 

Ouais. En effet. Elle mourait de bonheur. Sarah releva cependant la tête pour ne pas commencer à dévaler cette pente et vit que la pilote longeait à nouveau les lettres peintes du bout de ses doigts. Le vent qui accompagnait la neige à l'extérieur et se glissait en dessous des portails du hangar vinrent lui chasser ses cheveux blonds de sa nuque qui présentaient des larges traces de brûlures, descendants surement dans le dos.

- Je suis allé aux quatre coins du monde avec cet avion... J'ai eu tout les accidents possibles et imaginables, allant d'être perdu en mer à crasher en désert. Et pourtant à chaque fois, je réussissais à revenir chez ma famille, et Rambeau retrouvait le hangar. Tout ça pour quoi ? Pour que je sois obligé de la laisser à ces sales...

Elle jura le reste en Italien mais Sarah avait une petite idée de ce que ça pouvait bien vouloir dire. Quand même, la militaire Texane ne pouvait que comprendre sa colère et sa peine. Devoir délaisser ce qu'elle aimait le plus derrière elle, en sachant que ça tomberait fatidiquement entre les mains de ceux qui ne le méritaient pas... ça devait faire sacrément mal. Certains même, préféraient tout détruire avant que leur arrivée se faisait.

Sarah posa donc sa main sur l'épaule de la pilote en deuil, d'un geste de compassion et lui assura.

- Ils payeront tous. 

- Je l'espère. 

Après un dernier échange de sourires, la jeune docteure tourna les talons en décidant de la laisser seule pour faire ses adieux convenablement.

Alors qu'elle avait les mains enfoncées dans ses poches camouflées et qu'elle dépassait à nouveau les engins aériens, Sarah ne put s'empêcher de sourire.

Hm.

"Rambeau". 

ça plairait à Shayne, ça, lui qui aimait Marvel plus que sa propre hygiène... 

Finalement, la culpabilité n'allait jamais la quitter, hein ? La suivant comme sa propre ombre... Mais c'était sa décision. 

Et elle en portera les stigmates. 

One Last Mission T05 ~The Wars We Fight For| ✅Où les histoires vivent. Découvrez maintenant