chapitre 17 : la mutinerie des voisins

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Nala était allongée par terre dans son salon, sur le côté. Presque endormie sous le calme et la douceur du magnifique après midi qui brillait à travers la fenêtre du salon, la jeune femme regardait Bonnie jouer avec Neil et Bear. Déjà qu'elle avait du mal à joindre les deux bouts de calme avec un enfant, mais alors avec deux et un chiot, ses périodes de sommeil se rétrécirent drastiquement. Une main étendue devant elle, ses paupières battantes sous la fatigue, elle pensait sérieusement s'endormir mais... C'est là qu'elle sentit un petit jouet se frotter contre son épaule et ce n'était nul autre que Neil qui avait décidé d'utiliser sa peau comme autoroute pour sa petite voiture. Nala lui sourit, un peu lassée mais le laissa faire. 

Oh et puis merde, elle avait dormi à travers pire. 

Et puis elle ne pouvait pas faire autrement avec ces rayons chauds de l'après midi qui faisaient augmenter sa torpeur. 

Mais apparemment il y avait quelqu'un qui avait décidé de mener une guerre contre elle pour ne pas qu'elle dorme. 

Alors que les enfants étaient tranquillement en train de jouer en silence, la jeune femme entendit des conversations houleuses depuis l'extérieur de chez elle. Elle essaya de fermer plus férocement les yeux pour ne pas y prêter attention et les maudit. Sérieusement, dans toute la rue, pourquoi les arguments entre voisins devaient toujours se faire devant chez elle ? A croire que son jardin de devant c'était l'assemblée nationale... Cependant, le ton finit par monter et Nala se releva. Elle repoussa gentiment Neil qu'elle remit en sécurité dans le petit parc qui appartenait jadis à Bonnie et ordonna à sa fille.

- Tu restes sagement ici, tu ne bouges pas et tu l'observes, d'accord ?

- Qu'est ce qui se passe ?

- J'en sais rien... mais je reviens tout de suite.

Nala se dirigea donc vers sa porte d'entrée après avoir vite fait enfilé un gilet et l'entrouvrit pour savoir de quoi il s'agissait. 

- Mais qu'est ce que...

On aurait dit le jour de la fête nationale. Tout le monde était de sorti dans leurs allées, criant et brandissant des lettres... Nala s'apprêta à sortir quand Bear la devança. Heureusement, elle réussit à temps à l'attraper par son collier et le ramener à l'intérieur. 

- Surveille le chien aussi !

Sur ce, elle sortit et souffla, les mains sur les hanches face au spectacle qui se présentait devant elle. A sa sortie, Teresa et Milo, ses deux voisins respectifs accoururent vers elle en demandant.

- Tu étais au courant ?

- Hein ? Au courant de quoi ?

- De ça !

Grogna son voisin de devant, l'homme qui l'avait invité au barbecue du quartier il n'y avait même pas quelques mois, brandissant une lettre. Nala tira une moue incomprise et lui prit doucement la lettre des mains pour savoir de quoi il s'agissait. Elle reconnut presque immédiatement le sceau officiel de l'armée et ça suffisait pour lui assainir un petit coup d'adrénaline dans les veines. Le choc ne fit qu'augmenter lorsque les lignes défilèrent devant les yeux. 

- Tu... Tu es demandé à t'en lister ?

- Oui ! J'ai l'air d'un soldat moi ?! C'est ridicule !

Il lui arracha la feuille des mains et Nala remarqua que tout les autres voisins s'étaient amassés sur son allée. Teresa croisa les bras sur sa poitrine et la regarda d'un air inquisiteur ce qui la mis dans l'embarras, alors elle retorqua à tout le monde.

- Excusez moi mais en quoi c'est de ma faute exactement ?

- Les 200 déserteurs dont on parle aux infos... C'est à cause d'eux que le gouvernement est obligé de faire venir des civils ! Ton compagnon fait parti du lot, non ?

Nala leva les mains en l'air pour leur montrer qu'elle ne leur voulait aucun mal et rétorqua, sentant l'agacement l'envahir.

- Il n'y a que moi et moi seulement qui a le droit d'en vouloir à Jay et je crois que j'ai un peu plus de prétextes que vous ! Je n'ai absolument rien à vous expliquer du tout, sur quoi que ce soit ! 

- C'est ça oui !

Grommela son voisin de devant qui la fusillait presque du regard. S'en était assez ! Nala augmenta sa voix et en bonne sergente qu'elle fut jadis, se mit à tous leur ordonner.

- Pour autant que ça vaut je crois que vous êtes chez moi là, ça veut dire que j'ai très bien le droit d'utiliser mes flingues parce que je ne vous ai pas invité ! Et je sais extrêmement bien m'en servir ! Vous vous prenez pour qui ? De venir m'agresser sur ma propre allée alors que ces décisions ont été prises par notre gouvernement ? J'ai des enfants à l'intérieur alors partez ! 

Elle les avait déjà perdu à "flingues", mais au moins elle avait bien crié. Il ne restait plus que Milo et Teresa qui la regardaient avec des yeux de chiens battus. 

- Désolé, Nala, on ne voulait pas en venir là.

- Rentrez chez vous.

Grogna la jeune femme d'une voix sifflante. Ils obéirent sans rien dire de plus et elle se dirigea vers sa boîte aux lettres pour savoir si elle avait reçu quoi que ce soit. 

Et en effet, elle aussi faisait parti du lot. A peine qu'elle avait l'enveloppe dans les mains qu'elle sentit déjà des larmes de rage lui monter aux yeux. C'est pas vrai ! Elle avait démissionné, ils n'avaient pas le droit de venir faire appel à elle ! Peu importait si c'était pour consultation ou pour d'autres conneries...

Putain est ce qu'elle ne pouvait juste pas avoir la paix ?!

Elle chiffonna l'enveloppe dans une petite boule et rentra d'un pas frustré à l'intérieur de chez elle avant de claquer la porte férocement derrière elle. Bear se cacha sous le canapé, Neil se mit à pleurer et Bonnie tenta de faire pareil que le chien. 

Super, maintenant elle devait encore s'occuper de ça...

One Last Mission T05 ~The Wars We Fight For| ✅Où les histoires vivent. Découvrez maintenant