Stepbrother

XIV

Quand j'arrive devant le restaurant, je n'ai toujours pas réussi à comprendre pourquoi il avait fait ça. Et pourquoi je ne l'avais pas repoussé.

Je passe la porte du restaurant avec l'esprit encore embrumé et une serveuse m'accoste directement en italien. Je comprends très vite que ça va être compliqué, en plus de ne pas parler la langue du pays, je ne connais pas le nom de Stanley qui m'a dit avoir réservé. Elle parle vite et je n'assimile rien.

Heureusement pour moi, je vois Stanley avancer vers nous pour nous rejoindre et expliquer je ne sais quoi à la serveuse qui finit par me sourire gentiment.

-C'est handicapant de ne pas parler italien ici, j'ai vécu ça quand je suis arrivé. C'est une vrai galère.

-Je ne te le fais pas dire !

-Je pourrais t'apprendre les bases si tu veux ?

-Tu pourrais ?

-Évidemment, on se soutient entre americain, me dit-il avec un petit coup de coude avant que nous atteignons notre table.

Nous rigolons et nous commandons des boissons puis j'engage la conversation.

-Tristan m'a dit que tu étais d'Alabama ?

-Oui, j'ai arrêté mes études très tôt et à peine majeur, j'ai quitté mon pays pour tenter mon rêve de devenir mannequin.

-On peut dire que tu as bien réussi !

-Plutôt oui, je suis fier d'avoir atteint mes objectifs.

-Tu peux l'être, c'est compliqué comme métier, très sélectif.

-C'est sur, mais comme partout il y a des avantages et des inconvénients. Et toi alors, pourquoi tu es à Rome ?

-Je suis en vacances. Tristan est mon meilleur ami depuis l'enfance et nos chemins se sont séparés quand il a lancé son agence de mannequinat à Rome. On est resté en contact évidemment mais se voir est compliqué. On a enfin réussi à trouver un arrangement pour passer du temps ensemble et me voilà !

-Oh je vois. Eh bien je suis heureux que tu sois venu. Tu travailles dans quel domaine ?

-Je suis wedding planner. J'ai ma propre agence aux États Unis.

A peine les mots ont quitté ma bouche que son visage affiche une expression étrange. Il fronce légèrement les sourcils et une petite moue née sur ses lèvres.

-Un problème ?

-Tu m'en voudras si je te dis que je trouve que le mariage est une énorme connerie ?

Je reste interdite. J'ai toujours trouvé que les mariages étaient des événements exceptionnels et magnifiques. Que ce soit visuellement ou pour le côté sentimental.

-Eh bien...chacun est libre de penser ce qu'il veut j'imagine. Tu travailles pour Tristan depuis longtemps ? je lui demande pour changer de sujet.

Nous continuons à nous questionner pour apprendre à nous connaître tout au long du repas mais la sensation des lèvres de Loan contre les miennes reste dans un coin de mon esprit. Quand je commence un peu à décrocher de ce que me raconte Stan, je pense à ça et ça ne me va pas. Pas du tout.

Ça m'énerve de laisser mon esprit vagabonder de la sorte, le repas est délicieux. Je goûte enfin à la bonne nourriture italienne et j'adore. Mais j'ai ce blocage à cause de ce qu'il s'est passé avant que je parte.

Nous buvons un dernier verre mais je ne suis plus du tout concentrée.

-Je suis désolée Stan, je vais devoir rentrer. Je commence vraiment à fatiguée.