LXV

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Mes yeux sont fermés depuis un moment, le calme règne dans la voiture, c'est apaisant. La main droite de Loan se pose sur ma cuisse de temps en temps et j'adore son contact à la fois subtile et délicat. Je ne me préoccupe pas de la route, c'est pour ça que j'ai les yeux fermés, je lui fais confiance. Malgré ce qu'il m'a fait croire, je pourrais lui laisser ma vie entre les mains les yeux fermés. Je sais qu'il ne pourrait plus me faire aucun mal. Je peux dire ce que je veux, je sais que la personne que j'ai connu cet été, c'est son vrai lui, celui dont je suis tombée éperdument amoureuse. Il sait que je ne dors pas car dès que sa main se pose sur ma jambe, ma main trouve son bras que je me permets de caresser doucement.

-On est arrivé, dit-il lorsque je sens la voiture s'immobiliser.

J'ouvre les yeux et reconnais immédiatement le lieu.

-Les chutes d'Havasu...

-Tu connais ? me demande-t-il.

-J'y venais souvent avec mon père quand j'étais petite, je lui réponds en souriant.

Il me rend mon sourire avant que nous sortions de la voiture.

-J'ai une couverture dans le coffre, je la récupère et on s'approche un peu ?

Il acquiesce et attends que je sorte la couverture puis que je le suive. Nous descendons un peu plus bas, retrouvons ce sable roux caractéristique de cet endroit puis il m'amène dans un coin un peu plus intimiste où nous pouvons tout de même apercevoir ces magnifiques chutes d'eau.

Il installe la couverture avant de s'y asseoir et de m'inviter à venir près de lui en me tendant sa main.

-Merci de m'avoir amener ici.

-Tu ne m'as jamais vraiment parlé de ton père. Je sais seulement qu'il était français et que vous mangiez des gâteaux.

Je souris, heureuse qu'il se rappelle des seules petites informations que je lui ai donné à son sujet.

-Mon père était français en effet, il est venu aux Etats Unis pour plusieurs années d'échanges et pour faire ses études. Il a rencontré ma mère à l'Université et ça a été le coup de foudre. Ils se sont toujours beaucoup aimé et mon père n'est jamais retourné vivre en France. Ils retournaient tous les deux voir la famille de mon père mais il n'habitait plus là-bas. Ils se sont mariés et ma mère est tombée enceinte après des années. On s'est toujours très bien entendu tous les deux et si je regrette une seule chose, c'est de ne pas avoir appris sa langue natale. Il m'amenait toujours découvrir des endroits plus beaux les uns que les autres et mon endroit préféré a toujours été les chutes d'Havasu. Malheureusement, le cancer l'a emporté mais je sais qu'il est parti heureux, comblé avec tout notre amour et je n'oublierais jamais tout l'amour qu'il nous a porté à ma mère et moi. Il était vraiment incroyable, passionné par ce qu'il faisait. Je pense que vous vous seriez bien entendu tous les deux.

-J'aurais beaucoup aimé le rencontrer, il avait l'air d'être un homme fantastique. Et je n'ai jamais pu te le dire mais je suis sincèrement désolé que tu l'aies perdue si jeune.

-Je l'ai accepté, il me manque mais je l'ai accepté. Je crois beaucoup au destin et j'aime me dire que même s'il est parti, il a aidé au fait qu'on se rencontre tous les deux, comme s'il avait aidé à te mettre sur mon chemin.

Je le sens ému par mes mots. Il porte sa main à ma joue pour effacer une de mes larmes avant de me serrer dans ses bras.

-Ne pleure pas, je te trouve magnifique même dans ses conditions mais ne pleure pas. Ça me brise en mille morceau. J'aimerais prendre ta peine et tes douleurs pour ne plus jamais voir aucune larme rouler sur tes joues. Tu es un ange tomber du ciel pour moi Lana, je t'aime à en crever et je ne remercierais jamais assez le destin d'avoir fait croiser nos chemins. Tu es la personne la plus importante à mes yeux et je ne supporte plus cette distance entre nous. Je veux être avec toi.

StepbrotherOù les histoires vivent. Découvrez maintenant