LVI

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-C'est mon demi-frère.

-Lequel des deux ?

-Les deux. Ma mère s'est installée avec son père et nous nous sommes retrouvés dans la même famille. Le courant est très vite passé entre Julian et moi mais c'est une toute autre histoire avec mon autre demi frère. Je ne le voyais jamais et quand c'était le cas, il était toujours en bonne compagnie. Nous avons habiter sous le même toit quelques mois avant qu'il ne déménage dans un autre pays. Je ne l'ai jamais considéré comme mon frère et nous n'avons aucun lien de sang, je me justifie.

-Je ne vais pas te juger. Je sais que l'amour c'est compliqué. Ce serait mal vu pour un homosexuel de venir critiquer les autres alors qu'il l'est lui-même et qu'il a conscience de ce que l'impact des mots peut faire. La situation est plutôt délicate entre vous et ça m'a plutôt surpris mais je comprends. C'est tombé sur lui comme ça aurait pu tomber sur un autre dans la mesure où vous ne vous connaissiez pas vraiment.

-C'est ça.

-Bon j'arrête de t'embêter à ce sujet, on n'était pas là pour ça au départ.

-C'est vrai.

Je le laisse mijoter mais je sais qu'il meurt d'envie de savoir si je le garde ou pas.

-Et j'ai décidé que j'allais te laisser choisir un nouveau bureau.

-Ça veut dire que tu me gardes ?

-On peut dire ça oui !

-Merci beaucoup Lana ! Sincèrement, ça va beaucoup m'aider et ça me fait plaisir de rester dans cet environnement de travail. On est peut-être que deux mais j'adore l'ambiance au travail !

Je lui souris sincèrement alors que son téléphone sonne.

-Excuse moi, je dois répondre, me dit-il avant de se lever rapidement.

Il quitte le bar pour s'isoler. De mon côté, je regarde mon téléphone et me rends compte que Tristan m'a envoyé une photo. C'est une image très zoomé de Patapouf. Je sais qu'il a zoomé pour éviter que je ne vois la personne qui le tient mais je le reconnaîtrai entre mille avec ses tatouages. Je fixe mon petit chat quelques secondes et verrouille mon téléphone pour attendre Stan.

-Je suis désolé, il va falloir que je rentre. Roman ne se sent pas très bien et il faut que je m'occupe de notre fille. Mais tu peux venir avec moi si tu veux, on boira un coup à la maison.

-Je ne voudrais pas te déranger, d'autant plus si ton mari ne se sent pas bien. Et puis, on ne se connaît pas encore trop, je ne veux pas entrer dans ton intimité.

-Tu as peur de te faire kidnapper c'est ça ? me charie-t-il.

Je rigole doucement. Jamais de la vie. Cet homme est un amour. En une semaine, je l'ai vu aller aider une grand-mère dans la rue à porter ses courses alors qu'il était dans le bureau. Il est arrivé en retard un matin parce qu'il a aidé une jeune femme en panne sur le chemin. Et il est même aller acheter des fleurs à une cliente venue nous annoncer l'annulation de son mariage pour lui remonter le moral. Il donne beaucoup de sa personne et c'est un des traits de caractère que je préfère chez lui bien que je ne le connaisse que très peu.

-Sincèrement, tu peux venir, ça ne nous dérange pas. Tu croiseras Roman qui ira se coucher mais ne t'en fait pas, ta présence ne l'empêchera pas de se reposer.

-Sur ?

-Sur.

-Ça me va alors ! Tu as ta voiture ou tu es venu à pied ?

-A pied.

-Je nous amène chez toi alors ?

-Ça me va !

StepbrotherOù les histoires vivent. Découvrez maintenant