Stepbrother

LXVIII

J'ignore nos parents qui doivent être dans notre dos à nous regarder ébahi. Je ne pense qu'à elle.

-Viens, on monte, je lui souffle doucement.
Toujours en la tenant contre moi, je nous mène vers les escaliers en lâchant une dernière phrase à l'intention de nos parents.

-Ne vous inquiétez pas, nous partons ensuite.

Je l'aide à monter les escaliers, je sens qu'elle est affaiblie et ça me brise le cœur. Je l'amène dans ma chambre puis dans ma salle de bain et je l'aide à se déshabiller en faisant couler un bain.

-Tu vas te détendre dans ce bain pendant que je m'occupe de nettoyer tes petites plaies au visage et sur tes bras.

En effet, je pense que l'accident l'a secoué émotionnellement et physiquement. Elle a des égratignures sur le visage et sur les bras mais le reste de son corps est intact.

Je fouille dans un placard pour trouver du désinfectant. Étonnamment il est encore utilisable. Je trouve des compresses à côté et je commence à tapoter sur ses plaies.

-Tu as mal quelque part ?

Elle répond négativement de la tête.

-Tu vas bien ?

Elle hoche les épaules.

-Parle moi Nana...

-J'ai mal au cœur. Je déteste tout ce qu'elle m'a dit. Et je me déteste d'avoir été aussi bête de conduire dans cet état. D'avoir éteint mon téléphone, tu as du avoir tellement peur.

-Ne te préoccupe pas de moi. Je suis désolé de ce qu'elle t'a dit. Tu ne le mérites pas. Et tu ne mérites pas qu'elle s'en soit prise à toi au sujet de nous deux sans moi à tes côtés. Désolé de ne pas avoir été là.

-Comment on va faire ? Comment je vais faire pour trouver un appartement aussi rapidement ?

-Ne t'inquiète pas pour ça, j'ai déjà la solution. Détends toi encore un petit moment, ensuite on prendre quelques unes de tes affaires et je t'amènerais quelque part. J'ai un appart ici, tu ne vas pas te retrouver sans rien, c'est hors de question.

-C'est vrai ?

-Évidemment Lana.

-Merci.

***

Point de vue Lana

Je sors du bain que m'a fait Loan et je m'enroule dans une serviette. Il m'a laissé profiter de quelques minutes seule et est parti préparer quelques affaires pour lui. Je l'embrasse sur la joue avant de filer dans ma chambre pour m'habiller et préparer mes affaires. Je soupire de nombreuses fois avec une envie de pleurer immense. Je commence à sentir les larmes monter lorsque deux bras forts m'enlacent. J'étais tellement perdue dans mes pensées que je ne l'ai même pas entendu. Je me laisse aller contre son torse et relâche ma tristesse. Il ne dit rien, me laissant pleurer sans jamais me lâcher. De longues minutes passent.
Lorsque je sens mes sanglots s'estomper, je me redresse un peu plus, tourne entre ses bras et l'embrasse.

-Merci.

-Tes affaires sont prêtes ?

J'acquiesce doucement et il attrape mes sacs posés sur le lit. Je le suis jusqu'au rez de chaussée et sans un regard en arrière, nous quittons la maison familiale. Il met mes sacs à l'arrière de la voiture de Julian et nous embarquons dans ce nouveau bolide. Pendant le trajet, Loan m'explique que ma voiture a été embarquée par une dépanneuse.

-Je suis désolée de t'avoir fait peur comme ça.

-Tu avais besoin d'être seule. J'aurais préféré que tu me répondes au moins pour me dire que tu allais bien mais je peux comprendre ton besoin d'avoir voulu être dans ta bulle, me rassure-t-il en passant sa main sur ma cuisse.