Stepbrother

XXIX

Je me réveille en sursaut quand Patapouf me saute dessus à plusieurs reprises. Je me redresse, et remarque qu'il fait nuit noire. Aucun rayon de lumière ne perce à travers mes volets. Patapouf continu à miauler et à sauter. Je regarde l'heure et découvre qu'il est quatre heure. Patapouf saute finalement au pied du lit et déguerpis je ne sais où. Il m'a réveillé pour faire ça ?

Je me rallonge pensant retrouver le calme de la nuit mais ce n'est pas le cas. J'entends du bruit dans l'appartement. Des bruits que je ne sais définir. Je me lève et me décide à approcher du couloir. Je passe discrètement ma tête dans le couloir et tend l'oreille. Je découvre que les bruits viennent de la pièce d'en face. La chambre de Loan. Je sors finalement de ma chambre pour aller toquer à celle d'en face. On dirait une respiration saccadée, des gémissements. J'actionne la poignée et entre doucement. Je le vois se débattre, s'agiter, tout en respirant très fort. Je m'approche de lui lentement.

-Loan ?

Il ne fait que s'agiter un peu plus.

-Maman..., souffle-t-il.

Je me penche sur lui et caresse doucement sa joue. Des larmes coulent de ses yeux fermés.

-Maman ! dit-il plus fort.

-Loan ?

Il continue à s'agiter en répétant ce même mot. Il se tord de douleur, pleure encore plus. Ça me brise le coeur. Je commence par m'asseoir à califourchon sur lui, pour éviter qu'il me donne un coup et pour le faire cesser de bouger. Je pose mes mains sur sur visage, essuie délicatement ses larmes et le secoue un peu par les épaules.

-Loan...réveille toi. Ce n'est qu'un mauvais rêve. Loan...

Il finit par se redresser brutalement, comme la dernière fois. Son épaule percute la mienne avec force et une douleur assez importante née dans mon bras mais je n'y prête pas attention. Il est essoufflé, ses larmes coulent toujours.

-Loan...

Je le vois se gratter brusquement le bras, comme si quelque chose le démangeait. Il va presque jusqu'à ce faire mal mais je pose ma main sur la sienne et elle cesse de bouger.

-Loan...

Ses mains couvrent ses yeux embués et je vois son torse se secouer. Des sanglots.

-Lo...

-Je la déteste...je la déteste tellement...

Ses paroles sont remplies de tristesse. Il continue à se cacher derrière ses mains en remuant à cause des sanglots. Je l'attire doucement dans mes bras, sa tête se pose contre mon cou et je sens encore ses sanglots parcourir son corps. Il répète encore et encore qu'il la déteste et ça me fait mal un peu plus à chaque fois. Il ne mérite pas tout ce qui a pu lui arriver. Je sens finalement ses mains se retirer de son visage, passer entre nos deux corps et se poser dans mon dos. Il m'étreint en reniflant. Il s'accroche à moi comme si j'étais sa réalité. La réalité à laquelle il essaye de revenir après son cauchemar. Nous restons comme ça un petit temps et je finis par me reculer légèrement. Malgré la sombreur de la pièce, j'arrive à voir ses yeux épuisés et tristes. Il semble aussi mourir de chaud.

-Tu veux prendre une petite douche ?

Il acquiesce simplement et je me relève pour qu'il puisse se lever. Avant qu'il ne quitte la pièce, j'attrape sa main et embrasser doucement sa joue. Il s'en va ensuite et après quelques secondes, j'entends l'eau couler. Je quitte aussi sa chambre pour retrouver la cuisine. Je mets de la farine, du sucre, du beurre, des œufs, du chocolat et même des pépites dans deux bols que je mets ensuite au micro-onde. J'entends l'eau s'arrêter tandis que les bols tournent dans le micro-onde.