Stepbrother

XLVII

Nous nous dirigeons vers la petite salle de réunion et je prends place sur un de siège alors que Loan va s'appuyer sur le mur, caché derrière une armoire. L'heure approche à grand pas et très rapidement, des bruits de talons qui claquent au sol arrivent à mes oreilles.

La porte s'ouvre sur Christina qui perd son sourire lorsqu'elle me voit.

-Christina, je la salue.

-Qu'est-ce que tu fais là toi ?

-Je dois te parler.

-Et moi j'avais rendez-vous dans cette pièce avec une personne qui n'est pas toi.

-Christina, assieds toi, on doit parler.

Elle lève les yeux au ciel mais prend place sur un des sièges.

-Quoi ?

-Laisse nous tranquille avec Loan.

-Tu m'as fait m'asseoir pour me dire ça ? ricane-t-elle.

-Arrête de t'en prendre à nous, cesse ton chantage.

-Mmh, laisse moi réfléchir. Non.

Ses yeux me lancent des éclairs.

-Ce n'est pas de ma faute si vous n'avez pas pu vous empêcher de vous griller. Je ne fais que me servir de ce que j'ai découvert pour me satisfaire, rajoute-t-elle avec un sourire mauvais.

-Et c'est bien triste.

-Tu veux me faire pleurer ?

-Non, seulement essayer de te faire prendre conscience des choses avant de te dire quelque chose qui ne va pas te plaire.

-Tu penses pouvoir faire quelque chose contre moi ? C'est impossible alors que je détiens votre secret infâme. Vous devriez en avoir honte. D'ailleurs j'ai l'impression que tu n'as pas bien saisi ce que je t'ai dit ce soir là. Tu dois t'éloigner de lui.

Je sens qu'elle commence à s'énerver et s'impatienter.

-Je ne comprends pas pourquoi tu es si méchante avec nous. Sincèrement Christina, c'est bien malheureux de tomber si bas. Quoi qu'il en soit, tu peux oublier ce petit chantage.

Elle ricane.

-Ah oui ? Et pour quelle raison ?

-Lucia, ça te dit quelque chose ?

Son visage se fige. Elle n'ose plus bouger. Elle ne cligne même plus des yeux.

-Pardon ? Je... Qu'est-ce que tu racontes ? Qui est cette Lucia ?

Je la sens fébrile et mal à l'aise.

-T'as fille de 5 ans, presque 6. Celle que tu as abandonné aux bras de son père sans apporter aucune aide. Je ne sais pas qui devrait avoir le plus honte entre nous.

-Que...quoi ? Mais comment est-ce que tu...? Je... C'est n'importe quoi !

-Ah bon ? interviens Loan en sortant de sa cachette. Et les vergetures sur le bas de ton ventre ne sont pas liées à ta grossesse ? Et l'argent qui est prélevé de ton salaire chaque mois, il ne lui est pas destiné ? Et le procès qui a eu lieu il y a quelques années, ce n'était pas pour ta fille ?

Je la vois se lever brutalement, la rage déborde de son corps.

-Vous êtes deux gros tarés !

Elle tente de sortir mais Loan lui bloque le passage.

-Si tu veux que ce secret reste entre nous, oublie ce que tu as vu et ce que tu penses savoir. Oublie nous. Et ne t'en reprend plus jamais, je dis bien jamais à Lana.