Stepbrother

VIII

Lorsque je me réveille ce matin, je ne suis pas au top de ma forme mais j'ai prévu de travailler un peu alors j'avais programmé mon réveil. C'est donc malgré la fatigue que je me force à me lever.

Je vais dans la cuisine pour déjeuner et mange mes tartines au beurre et au chocolat en poudre puis je me mets à travailler dans le salon. La maison est toute calme et c'est agréable.

Vers 11h, Loan entre dans la pièce, m'ignore ou ne me voit pas et il va dans la cuisine. Je vais le rejoindre seulement pour savoir s'il va bien après la soirée d'hier et la nuit qu'il a passé. Je découvre qu'il a rabattu une capuche sur sa tête et se prépare une tasse de café.

-Tu vas bien ? je lui demande en m'appuyant sur le plan de travail.

Il ne se retourne même pas vers moi et ne me répond pas. Il boit son café rapidement, se ressert une tasse et se retourne pour partir, toujours sans un regard. Alors qu'il passe devant moi comme si j'étais un fantôme, je l'attrape par le poignet. Il s'arrête net et me fusille du regard.

-Je te parle Loan !

Il ne me répond toujours pas et ça a le don de m'agacer encore plus. Putain mais quel chieur !

-Tu es vraiment un connard quand tu t'y mets, j'essaye de faire des efforts et tu n'en fais aucun !

-Putain mais lâche moi !

-Je voulais seulement prendre de tes nouvelles après la nuit que tu as passé ! On ne peut pas dire qu'elle a été très reposante, si tu ne veux pas en parler ok mais aies la décence de me dire bonjour au moins.

Il me fusille du regard.

-Putain mais je ne t'ai pas fait chié après la nuit qu'on a passé à l'hôtel ! Je ne suis pas venu te demander des comptes parce que j'ai compris que ça te touchait ! Je ne t'ai pas demandé pourquoi ça t'arrivait alors laisse moi tranquille, putain !

J'ai lâché son bras et il se dresse en face de moi. Il est intimidant comme ça, sa capuche sur la tête, son visage furieux et sa haute taille, il me surplombe clairement. Il serre les poings comme pour se contenir. Il me fait peur mais j'essaye de ne pas le montrer. Ca ravive beaucoup trop de souvenirs qui restaient enfoui jusqu'à maintenant.

-Je ne t'ai pas demandé pourquoi une vieille cicatrice continue à te faire mal après des années ! C'est clairement insensé mais je ne pose pas de questions ! continue-t-il à s'énerver.

Il s'approche lentement de moi en parlant et je ne tiens plus, je recule, il me fait peur. Je refuse que ça recommence, pas encore une fois. Je bute finalement contre le plan de travail derrière moi, ce n'est plus possible pour moi de m'éloigner un peu plus. D'un seul coup, je vois tous les muscles de Loan s'affaisser, comme s'il comprenait que j'avais peur, il semble un peu moins intimidant mais je suis toujours terrorisée. Ses yeux s'emplissent de tristesse.

-Tu as peur de moi ? Tu penses que je pourrais te faire du mal volontairement ?

Je ne réponds pas et il me regarde avec le plus douloureux des sentiments dans les yeux.

-Lana jamais je...

-Tu l'as déjà fait, je souffle.

Et en disant ça, les images de cette nuit des années avant viennent se superposer à la réalité. Je n'arrive plus à savoir où je suis et je suis prise d'une peur encore plus grande. Loan tend la main vers moi mais je me mets à pleurer et elle retombe.

-Lana...

-Laisse moi, je lâche en un sanglot avant de partir.

Je pars me réfugier dans ma chambre et je tombe sur mon lit en pleurant. Je nous renvoie lors de la nuit cauchemardesque qui continue à me hanter chaque jour et ça n'apaise pas mes pleurs. C'est décidé, je reste enfermée ici toute la journée pour l'éviter, je ne peux pas le revoir pour le moment. Il m'a vraiment effrayé mais je sais pas s'il aurait pu être violent avec moi. Je m'en veux un peu mais la tristesse et la peur du passé prennent le dessus. Je me rendors mais après avoir fait un nouveau cauchemar, je décide de ne plus dormir. J'en viens à un point où j'ai peur de m'endormir.