Stepbrother

XLVI

-Pardon ?

-Christina est mère. C'est écrit ici noir sur blanc. Christina Giordano, mère de Lucia Moretti. On dirait un papier d'affaire judiciaire. Je ne comprends pas grand chose.

-Fait voir, je m'y connais un peu en affaire familiale.

Je lui donne le papier et il prend quelques minutes afin de saisir toutes les informations et de les assembler.

-D'après ce que je vois, elle aurait eu une petite fille il y a 5 ans.

-Quel âge à Christina ?

-Un an de plus que moi, 26.

-Ce qui veut dire qu'elle l'a eu à 21 ans.

-Oui, c'est bien ça. Elle l'aurait reconnu juridiquement pour finalement l'abandonner auprès du père de Lucia qui vit à Palerme. Elle a pendant des années ignoré sa fille d'après le témoignage du père. Elle est partie sans explication pour ne jamais repointer le bout de son nez. Sauf que le père a eu des soucis financier et Christina ne versant aucune pension, il a fait appel à la justice. Il y a eu un procès il y a deux ans et maintenant, toute la garde revient au père mais 20% du salaire de Christina est prélevé chaque mois et directement envoyé comme pension auprès de Lucia.

-Wow. Si je m'attendais à ça. Jamais je ne m'en serais douté.

-Je t'avoue que moi non plus. Mais ça explique certaines choses.

-Certaines choses comme ?

-Ca ne va pas te faire plaisir de l'entendre mais je sais que Christina a des vergetures sur le bas du ventre et je n'avais pas fait le lien avant.

-Et c'est le pourquoi tu le sais qui est censé ne pas me faire plaisir ?

Il acquiesce et je lui souris.

-Ne t'en fais pas, je sais que tu as eu une vie avant. Je ne peux pas t'en vouloir ou te le reprocher. Même si, disons-le, tu n'es pas sortie qu'avec des lumières !

Il rigole doucement et me rend le papier.

-Tris devait être au courant puisqu'il est son employeur. C'est lui qui doit gérer l'envoi de l'argent. Je suis choqué qu'il ne m'en ait jamais parlé !

-Ca fait partie de son métier.

-Je sais mais je trouve ça fou. Enfin, on tient quelque chose sur Christina maintenant et on va pouvoir aller faire notre petit chantage auprès d'elle. Tu es prête à ce qu'on rentre ?

-Je te suis beau gosse !

***

Nous venons de terminer de manger avec Tris et nous sommes tous les trois sur les canapés. Je suis entourée de mes deux garçons préférés même si l'un d'entre eux m'apporte plus d'attention que l'autre.

Loan passe et repasse sa main sur ma cuisse tandis que Tris est scotché à son téléphone. Je crois qu'il discute avec Nora. Je penche ma tête vers Loan et il en profite pour m'embrasser. Quand je m'éloigné, je vois Tris nous observer. Nous continuons notre film sans que Loan n'arrête de m'embêter avec ses baisers volés.

-Bon ça suffit !

Tris se lève, m'incite à m'éloigner de Loan et se rassoit entre nous deux.

-Vous êtes ensemble, c'est tout beau tout mignon mais je refuse de tenir la chandelle. Alors toi mon petit gars, tu vas arrêter de passer ton temps à faire les beaux yeux à Nana.

-Soit pas jaloux mon pote, ce n'est pas parce que ta meuf n'habite pas dans le même appart que toi que tu dois nous embêter. Je croyais que tu voulais qu'on s'entende bien, c'est plutôt le cas !