Stepbrother

XLI

Je rejoins l'appartement tandis que Loan reste sur le toit. Je crois qu'il a besoin de réfléchir un peu tout seul. Tris est sur le canapé et se relève aussitôt que je rentre.

-Comment il va ?

-Je lui ai expliqué. Il prend juste un peu l'air et il arrive. Je crois qu'il va avoir besoin de ses meilleurs amis. Il se sent seul.

-Je vais appeler les mecs et je vais proposer à Loan de sortir. Tu peux proposer aux filles de passer pour que vous puissiez vous faire une soirée au Penthouse.

-Bonne idée ! Je vais appeler Nora ! Tu m'envoies le numéro de Giulia ?

Tristan acquiesce et nous entendons la porte d'entrée s'ouvrir. Loan a une sale mine mais Tristan se garde de tout commentaire.

-Une soirée avec les gars ça te dit ?

Je vois Loan hésiter puis acquiescer doucement. Je le vois rejoindre le couloir pour s'enfermer dans sa chambre et Tristan me regarde tristement.

-Je suis désolée de lui en avoir parlé comme ça. Je n'aurais pas dû.

-Il fallait qu'il sache.

-Tiens moi au courant dans la soirée si ça ne va pas mieux de son côté.

-Promis Nana et si Nora a un coup de mou, préviens moi aussi. Elle va mieux mais ça lui arrive de trop penser et de se renfermer.

-C'est normal Tris. Mais je sais qu'être avec toi lui a fait beaucoup de bien.

Je baisse la tête sur mon téléphone pour ne pas croiser son regard et éviter de lui parler de mon viol. Je vais m'affaler dans le canapé et je préviens les filles pour ce soir.

***

Point de vue Loan

Je m'effondre sur mon lit et replie un bras sur ma tête. Je suis épuisé, j'ai mal à la tête et je me sens comme une merde. Ces derniers jours ont été bien trop éprouvants et même si je me suis reposé chez Giulia et Reed, mon retour ici m'a déjà assommé. Ces révélations sont une torture.

J'entends ma porte s'ouvrir, ça me sort de mes pensées. Je relève mon bras et découvre mon meilleur ami qui avance dans la pièce.

-Désolé d'avoir été si peu présent ces derniers temps. J'étais focalisé sur Nora et j'ai été un pote en carton.

Je rigole doucement et lui tape dans l'épaule.

-T'en fais pas, tu as eu raison de prendre soin d'elle plutôt que moi. Je ne t'en veux pas.

-Je sais mais j'étais au courant de cette histoire, que tu étais impliqué dans cet accident et je n'ai jamais abordé le sujet auparavant.

-Ce n'était pas à toi de le faire.

-Mais j'aurais dû te soutenir quand tu l'as appris.

-Tu l'as fait Tris, quand tu es venu me chercher le soir où elle me l'a annoncé.

-Tu vas me trouver toutes les excuses du monde ?

-Non, je veux seulement que tu ne te sentes pas coupable.

-D'accord, bougonne-t-il. Et comment tu gères avec Nana ?

-Je gère mal. J'ai peur de l'approcher depuis qu'elle m'a balancé ça à la figure. Je l'ai vu souffrir de cet accident et j'apprends que j'en suis le fautif ! Je ne veux même plus l'effleurer de peur de lui refaire du mal involontairement. Tu ne peux pas savoir à quel point je m'en veux.

-Moi je crois que tu t'en veux plus qu'elle ne t'en veut. Mine de rien, elle a digéré un peu ces dernières années mais je crois que se rendre compte que tu n'étais pas au courant, que tu avais aussi des séquelles de ce soir là, l'a aidé à apaiser sa rancoeur.