Stepbrother

XXXIX

Un bruit assourdissant résonne dans l'appartement à peine ai-je franchi la porte de ma chambre. Je crois qu'il vient de frapper de toutes ses forces dans le mur du salon. La porte d'entrer claque ensuite et les larmes roulent sur mes joues. De tout ce que je pouvais lui dire, c'est la pire. Il fallait que je l'éloigne, que je ne cède pas, que je ne lui parle pas de ce que Christina a fait, de son chantage. Mais je suis allée trop loin. Je voulais lui confier l'histoire sur cet accident, lui expliquer qu'il est derrière tout ça puisqu'il ne semble pas s'en souvenir mais pas comme ça. Dans mon esprit, je pensais le lui confier en lui expliquant tout, pas en lui reprochant tous les malheurs de ma vie. Je me déteste de m'être servie de ça pour l'atteindre, le blesser et l'éloigner. Je panique à l'idée qu'il fasse une connerie, je m'en voudrais toute ma vie s'il lui arrive quelque chose. Les larmes ne s'arrêtent pas de couler mais je me précipite dans la chambre de Tristan pour le réveiller.

-Tris ? Tris !

Je secoue son épaule avec vivacité et je le vois se redresser en panique. Il allume la lumière encore endormi.

-Je viens de faire une connerie, Loan vient de partir juste après avoir frappé dans le mur, je t'en supplie fait quelque chose, je ne veux pas qui lui arrive quelque chose.

Il lui faut quelques secondes pour tout comprendre mais je le vois enfin se lever et enfiler un jogging sur son caleçon avant de partir en trombe de l'appartement en attrapant un teeshirt. Je ne l'ai même pas vu partir, la porte est déjà close quand j'arrive dans le salon. Je m'effondre sur le sol en ramenant mes genoux contre ma poitrine pour pleurer en boule. Je suis la pire personne au monde, je n'aurais jamais du faire ça et maintenant j'espère juste qui ne lui est rien arrivé. Je ne sais pas combien de temps je reste là à me torturer mais j'ai l'impression que le temps s'arrête quand la porte d'entrée s'ouvre sur Loan suivi de près par Tristan. Ils s'arrêtent en me voyant et Tristan s'approche pour m'aider à me relever. Mais Loan reste immobile, le regard dans le vague. Je ne peux m'empêcher s'aller me réfugier contre lui. Je le prends dans mes bras en pensant sentir ses bras s'enrouler autour de mon corps comme à chaque fois mais pas cette fois. Il reste tout aussi immobile.

-Loan...

Je m'éloigne légèrement pour l'observer mais son regard est toujours aussi perdu dans le vide, ça me brise le coeur.

-LOAN !

Rien.

-Laisse lui de l'espace Lana, je vais m'occuper de sa main et je reviens te voir.

Mon regard se dépose sur sa main rouge et gonflée. Tout ça c'est de ma faute putain !

-Laisse moi t'aider !

-Lana, non.

Tris est ferme, il ne veut pas que j'approche Loan. Ce dernier suit notre meilleur ami dans la salle de bain et je les vois ressortir après quelques minutes. Alors que Tristan vient vers moi, Loan va se réfugier dans sa chambre sans un regard vers moi. Sans un mot, mon meilleur ami me sert dans ses bras. Je ne me retiens pas et pleure contre lui, de longues minutes s'écoulent tandis que nous restons comme ça. Je ne peux m'empêcher de pleurer, je me déteste tellement.

-J'ai fait n'importe quoi Tris...

-Tu lui as dit pour l'accident, pas vrai ?

J'acquiesce contre son torse et il me serre un peu plus fort tandis que les larmes reviennent.

-Je n'aurais pas dû lui dire...pas comme ça... Je m'en veux Tris, il faut que je lui dise, que je lui explique, je...

-Du calme Nana, il a besoin d'encaisser, de prendre du recul.

-Il ne savait pas pour l'accident, il l'a oublié, je le savais. Et il s'en faisait pour moi à ce sujet, je sais qu'il voulait savoir, qu'il voulait me soutenir alors je n'imagine pas ce qu'il doit ressentir maintenant qu'il est au courant que c'est lui qui m'a poussé par la fenêtre. Tout le monde lui a menti après ce soir là, moi la première en apprenant qu'il avait oublié. Tris...j'ai tout gâché, j'ai besoin de lui...