Stepbrother

XXXVI

Mon cœur saigne. Ca fait deux jours que je prétends ne pas me sentir bien pour rester enfermée dans ma chambre. Pour éviter de croiser Loan et tout gâcher autour de nous. Mais j'aurais dû penser que faire croire être malade à une personne qui s'inquiètera à coup sur pour vous n'est pas la meilleure des idées. Tristan passe me voir trente fois par jour, si ce n'est plus et Loan au moins autant. On toque d'ailleurs encore à ma chambre et je vois la tête de Loan passer par l'encadrement de la porte.

-Tu es sûre que tu ne veux pas aller voir un médecin ?

-Sûre.

Je le vois hésiter entre sortir et rentrer mais il finir par se décider et entre. Il s'approche doucement dans la pièce très peu lumineuse pour s'asseoir près de moi.

-Je n'aime pas te voir comme ça.

-Ca va Loan, ne t'en fait pas, ça va passer.

Je vois ses yeux toujours aussi inquiet et ça me fait mal de lui mentir comme ça. Pour éviter de craquer, je me retourne pour ne plus le voir.

-Tu veux que je te laisse ?

-J'aimerais bien oui.

Je l'entends soupirer doucement avant de quitter la pièce. Je me recroqueville sur moi-même, je suis pathétique. Il me manque, je ne vais pas mentir, mais mon cœur se rempli de regrets quand je pense à lui. Parce que je sais que nous n'aurions pas dû faire tout ce que nous avons fait. Nous confier, nous parler, apprendre à nous connaitre ok mais s'embrasser, se toucher et encore s'embrasser non. Parce que nous sommes demi-frère et demi-sœur et que rien n'est possible. Non seulement tout ça me fait mal mais c'est encore pire quand je me rends compte que c'était le seul homme dont j'appréciais le contact depuis mon viol. C'est le seul à qui j'accordais une pleine confiance, le seul avec qui je voulais aller plus loin, le seul qui réussissais à me faire me sentir belle. Je ferme avec force mes paupières pour retenir mes larmes avant de sentir une boule de poils se frotter contre ma jambe. Je rouvre les yeux pour voir Patapouf qui s'approche de ma tête. Il s'allonge près de moi et se met à ronronner légèrement quand je passe ma main dans ses poils gris. Lui qui suit toujours Loan vient passer du temps avec moi.

***

Point de vue Loan

Elle est bizarre. Je le sens. Depuis la soirée de gala à laquelle nous avons participé, je la trouve bizarre. Depuis la dernière fois que je l'ai embrassé , j'ai comme l'impression qu'elle persiste à m'éviter. Quand je suis rentré dans la salle, je sentais encore le contact de ses lèvres et j'étais d'humeur joyeuse mais je ne l'ai plus recroisé de la soirée. Quelques minutes après que j'ai retrouvé mon meilleur ami, elle l'a prévenu qu'elle quitté la soirée et qu'elle rentrait. Je n'ai pas trouvé ça étrange sur le moment, ce qui m'a mit la puce à l'oreille, c'est son comportement changeant qui a commencé à pointer le bout de son nez le lendemain matin, pendant le vol. Elle était bien trop silencieuse et son regard était bien trop fuyant. Je m'étais dit que c'était lié à de la fatigue mais elle ne semblait pas si épuisée. Je lui ai laissé le bénéfice du doute mais dès qu'on est arrivé à Rome, elle s'est enfermée dans sa chambre. Et depuis elle dit ne pas se sentir bien, pourtant, je la vois évoluer dans la maison par moment et elle ne semble pas si mal. En plus de ça, elle refuse de prendre quelque chose ou d'aller voir un médecin. Je ne veux pas m'avancer trop vite, je ne veux pas penser des choses trop hâtivement alors j'attends de voir comment elle va être durant les prochains jours. Qu'elle m'évite ou qu'elle soit malade me fait considérablement chier parce que mon emploi du temps commence à se vider et j'aurais adoré passer du temps avec elle.

Mon téléphone vibre sur la table basse devant moi et je l'attrape pour le regarde.

*Reed : On prévoit avec Giu d'aller à la casa di mare les deux prochains jours, ça te tente ? Jonah est de la partie*