Chapitre 10

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Cyril ouvre la porte de l'appartement et laisse entrer Diane qui s'assoit sur le canapé et attend. Ses émotions sont confuses. Elle sait qu'elle va se faire réprimander mais dans un sens, Diane s'en fiche, comme elle va donner sa démission ce soir. Elle regarde la pendule. Vingt minutes se sont écoulés quand la porte s'ouvre. Diane se lève d'un coup et voit Stéphane et sa femme entrer.

« Asseyez vous Diane... Stéphane, laisse nous cinq minutes, s'il te plaît. »

Elles regardent le Président partir en direction de sa chambre.

« Madame, je suis vraiment désolée... Je n'aurais pas du mais c'était plus fort que moi. Je ne pouvais pas la laisser pleurer et... »

Marie sourit.

« Diane ? Laissez moi parler s'il vous plaît. »

Diane baisse les yeux.

« Diane, vous devez savoir que dans le monde de la politique, rien est spontané. Je ne vous cache pas que oui, je devais me lever pour la consoler mais quand je vous ai vu, je vous ai laissé car vous avez trouvé les mots pour consoler cette femme. Je vous ai entendu. Vous êtes spontanée et c'est ça qui plaît à mon mari. Il n'est pas un Président comme les autres. Tout ce qui est protocolaire, ça l'ennuie. »

« Madame je... »

« Laissez moi terminer... Diane, vous êtes une bouffée d'oxygène pour nous. Oui les médias vont se régaler avec ces images mais elles sont vraies... Oui vous allez entendre que vous êtes la petite assistante qui essaye de prendre ma place mais je sais que c'est faux. Vous êtes faite pour ce métier, Diane. Vous êtes faite pour ce métier sous la présidence de mon époux. Avec un autre Président, vous auriez fait vos valises sur le champ. »

Diane la regarde. Marie semble autoritaire mais tellement douce en même temps.

« Diane... Vous ne devez pas vous en vouloir de ce que vous avez fait. Je vais vous parler comme une femme de Président... Vous allez faire grimper la côte de popularité de mon mari avec ces images... Mais maintenant, je vous parle en tant que femme... Vous avez un bon cœur... Et c'est ça que je cherchais pour mon mari. Je ne voulais pas que la politique le faiblisse. »

Diane attrape son collier et le passe entre ses doigts.

« Mon mari m'a dit que vous souhaitiez donner votre démission ce soir ? Je peux vous demander pourquoi ? »

Diane est gênée.

« Euh... Madame... Je... »

Marie se lève.

« Stéphane ? Tu peux venir ? Normalement nous aurions du avoir cette conversation ce soir mais je pense que c'est le bon moment. Nous vous faisons confiance Diane. »

Stéphane arrive. Il a enlevé sa veste et sa cravate. Il s'assoit sur le siège en face de Diane. Marie se retourne vers son mari.

« Moi j'ai confiance. Et toi ? »

Il regarde Diane dans les yeux.

« J'ai aussi confiance. »

Marie vient s'asseoir sur le dossier du fauteuil et passe sa main derrière le cou de son mari.

« Diane. Je sais que mon époux vous courtise. »

Diane se lève et essaye de parler mais rien ne sort de sa bouche.

« Euh... Enfin... C'est... »

« Asseyez vous Diane. »

Stéphane ne cesse de la regarder. Elle se rassoit.

« C'est très gênant, Madame. »

Marie se lève et va s'asseoir près d'elle.

« Diane... Vous savez, en politique comme en amour, il y a des choses qui doivent rester secrètes et... »

La porte s'ouvre. Marie se lève rapidement.

« Fred. Tu aurais pu frapper ! »

« Désolé Madame, il n'y avait pas le panneau sur la porte donc j'ai cru que... »

Marie attrape le panneau sur la table basse et le lance à son assistant.

« Tiens, tu le mets, tu vas faire un tour et tu reviens dans une heure. »

Diane le regarde refermer la porte.

« Je vais être franche avec vous, Diane. Stéphane et moi nous sommes mariés mais nous n'avons plus de sentiments l'un envers l'autre. »

Elle regarde son époux.

« Quand il a décidé de se lancer en politique, nous avons conclu un accord. Nous divorcions s'il ne gagne pas la présidence et s'il devenait Président, je restais à ses côtés le temps de son mandat. »

Diane n'arrive pas à quitter Marie des yeux.

« Nous sommes amis. Il n'y a pas d'animosité entre nous. Nous savons qu'un Président doit avoir une femme à ses côtés pour être bien vu. Un divorce aurait détruit ses chances d'accéder à l'Élysée. »

« Madame... Je... Je ne préfère pas parler de votre privée... Cela ne me regarde pas. »

Elle regarde le Président qui baisse les yeux en maintenant ses mains devant lui.

« Si cela vous regarde. Mon époux vous courtise, Diane. Ne pensez pas qu'il vous a embauché dans ce but. Vous êtes, professionnellement parlant, la femme qu'il lui faut pour garder la tête hors de l'eau. »

« Madame... C'est très gênant. »

« Diane... Vous souhaitez démissionner car le Président vous a dragué alors qu'il est marié... Depuis notre séparation, il a eu des flirts. Nous avons du payer pour le silence. Je ne vous cache pas qu'il a du faire appel à des... Femmes spécialisées pour être sûr qu'aucune fuite ne passe et.. »

Diane se lève rapidement.

« Là, ça devient très gênant. Votre époux est mon patron et sa vie privée ne me regarde pas, Madame. »

Marie se lève à son tour.

« Diane... Tout ce que j'essaye de vous dire est que vous ne devez pas vous sentir gênée. Officiellement, nous sommes mari et femme... Officieusement, nous sommes libre chacun de notre côté. »

Le Président se lève et se met à côté de son épouse.

« Diane... J'ai vraiment besoin de vous pour le travail et... Si... Si vraiment je dois cesser de vous courtiser, je le ferais. »

Diane attrape son sac.

« Désolé... Je... Je ne répéterais rien, je vous le promets mais je ne peux pas... Excusez moi mais je ne me sens pas très bien... Puis je rentrer chez moi s'il vous plaît ? »

Marie lui attrape l'épaule.

« Réfléchissez Diane... Nous avons besoin de vous... Les médias vous aiment... Vous pouvez nous aider à garder ce secret. »

« Comment ça ? »

« Ils arrêteront de fouiller... »

« Donc vous m'avez engagé uniquement pour que je fasse barrage dans les médias ? Je pensais naïvement que vous m'aviez engagé pour mon master. »

« Diane... Vous êtes professionnelle mais regardez vous... Vous êtes une très belle femme et les médias le savent. Vous pouvez être l'atout majeur du mandat de Stéphane. Il vous promet de ne plus vous courtiser si vous ne le souhaitez pas mais nous avons besoin de vous. »

Diane ouvre la porte et voit Cyril.

« Je... J'ai besoin de réfléchir... »

Elle ferme la porte et les voit se regarder.

Soumise à son étatOù les histoires vivent. Découvrez maintenant