Chapitre 23

114 4 0
                                    

Le soleil se lève quand Diane se réveille. Elle est en sueur. Revoir tous les visages des victimes, le bruit des tirs dans ses cauchemars l'ont réveillé à plusieurs reprises dans la nuit. Elle se dirige vers la cuisine quand elle remarque un mouvement de foule devant l'Élysée. Diane prend sa tasse et regarde dehors. Des caméras. Des badauds. Des touristes. En ouvrant sa fenêtre, elle voit deux policiers qui la regardent et lui font signe de refermer sa fenêtre. Elle s'exécute. Diane aperçoit le couple Présidentiel se diriger vers les caméras. Elle allume sa télévision.

« L'hommage national aura lieu demain à partir de dix heures aux Invalides. Nous comptons sur tous les français pour rendre hommage aux victimes tombées sous les balles des terroristes... Ça sera tout. Merci de respecter les familles de victimes et de respecter la République. »

Ils se dirigent vers son immeuble. Diane éteint la télévision et va dans sa chambre. On frappe à sa porte. Diane fixe sa tasse assise sur le rebord de son lit.

« Diane ? »

Elle entend la voix de Marie.

« Je suis dans la chambre. »

« Je peux entrer ? »

Diane tourne légèrement la tête.

« Oui. »

Marie entre dans sa chambre. Elle est seule.

« Vous allez bien, Diane ? »

Elle fixe Diane avec un air compatissant.

« Je ne sais pas, Marie... Je n'ai pas arrêté de faire des cauchemars cette nuit. »

Marie vient s'asseoir près d'elle et pose sa main sur sa cuisse.

« Moi aussi Diane. Hier, nous sommes allés rendre visite aux blessés de cet attentat. On ne peut pas oublier du jour au lendemain. Certaines images restent gravées à tout jamais dans notre mémoire. »

Diane ferme les yeux.

« Je n'y arriverais pas, Marie... Je n'avais pas pensé que cela serait aussi dur. »

« Diane... Bientôt, vous accompagnerez mon mari dans une école ou dans un autre lieu qui vous redonnera le sourire. C'est ça la vie en politique. On passe du chaud au froid. De la douleur à la joie. De la haine à l'amour. »

Diane sourit nerveusement sans lever la tête.

« Parce qu'il y a de l'amour dans la politique ? »

Marie sourit.

« Maintenant, il y en a... Stéphane tient à vous, Diane. Il vous vouvoie devant moi car il garde cette part de respect mais je ne suis pas aveugle. Je sais qu'entre vous, il y a plus que le travail. »

Diane lève les yeux vers Marie et voit son sourire éclatant.

« Vous avez l'air heureuse, Marie. »

« Je suis heureuse car Stéphane l'est. »

« Je n'ai rien fait pour qu'il le soit. J'ouvre ma bouche quand il ne le faut pas et il me le fait bien comprendre. Il s'engueule avec son Premier Ministre à cause de moi... »

Diane rebaisse les yeux.

« Je sais... Il m'en a parlé. Vous savez, nous ne sommes plus en couple mais nous sommes amis. On ne se cache rien. On ne s'est jamais rien caché. »

« Vous êtes tellement courageuse, Marie. »

Marie se lève et se met devant Diane.

« Et vous l'êtes aussi, Diane. N'abandonnez pas maintenant. Il a besoin de vous. »

Soumise à son étatOù les histoires vivent. Découvrez maintenant