La famille Traori s'installe sur le canapé et le couple présidentiel se pose sur les fauteuils. Diane entend le crépitement de l'appareil photo et regarde l'assistant de Marie. Il sourit. Diane n'a pas envie de sourire. Elle regarde la mère de la défunte. Ses yeux sont gonflés comme si toutes les minutes qui la séparaient de sa fille ne sont que des larmes.
« On peut y aller, Monsieur. »
Le cameraman est installé et Diane aperçoit la lumière rouge. Le Président parle à la famille pendant de longues minutes. Il leur présente leurs condoléances, leur explique les avancées de l'enquête. Sa femme ne dit rien.
« Je vous promet de faire mon possible pour que Justice soit faite pour votre fille, Madame. »
Diane regarde cette femme. Elle a tant de tristesse dans son regard. Aucune colère. Elle reste digne malgré la douleur.
« Merci Monsieur le Président. Vous savez c'est dur sans elle... Chaque matin, j'ouvre sa chambre pour aller la réveiller et je m'effondre car elle n'y est pas... On ne peut pas croire que son enfant parte avant nous... Non... Je ne veux pas de violence... Je ne veux plus de violence dans le quartier... Ma fille n'avait rien fait... Je n'aurais pas du lui demander d'aller me chercher du lait... Je n'aurais pas du... Je me sens si responsable... »
La mère de famille s'effondre en pleurant. Diane regarde le couple présidentiel qui ne bouge pas. Madame ferme les yeux. Diane attrape un mouchoir de sa poche et l'emmène à la mère de famille éplorée. Stéphane et sa femme se regardent. Elle lui tient la main.
« Laisse. »
Diane se met à sa hauteur.
« Tenez Madame. »
« Oh merci mon enfant. Vous êtes adorable. »
Diane s'apprête à se relever quand la mère de famille la prend dans ses bras et se met à pleurer toutes les larmes de son corps.
« Je me sens tellement coupable. »
Diane la serre très fort également.
«Vous n'êtes en rien responsable, Madame. Les seuls responsables sont ceux qui ont échappé à la Justice. Mais croyez nous... Le Président va tout faire pour que Justice soit faite. La France le doit pour Sako. »
Le Président regarde la caméra et fait un signe de main discrètement. La caméra zoome sur Diane et la mère de Sako.
« Vous êtes une femme incroyablement forte. Vous vous battez depuis des mois en gardant votre dignité. Vous avez le droit de pleurer, Madame. Ce n'est pas un signe de faiblesse de montrer votre chagrin. »
Elle regarde Diane qui prend le mouchoir pour essuyer les larmes.
« Vous êtes un ange, Mademoiselle. »
« Non Madame. Votre fille est un ange. Je n'aurais pas la force que vous avez de vous lever chaque matin. Je n'aurais pas la force que vous avez de parler aux médias. Vous êtes une mère formidable et votre fille peut être fière de vous. »
« Je m'en veux tellement. »
« Vous ne pouvez pas culpabiliser, Madame. Vous n'y êtes pour rien. Enlevez ce poids que vous avez sur vos épaules. Croyez nous. Vous n'avez pas un seul instant à vous remettre en cause. »
La mère de Sako la prend dans les bras.
« Merci Mademoiselle. »
Diane se relève et voit le couple présidentiel qui la regarde. Elle baisse les yeux et retourne derrière le fauteuil de Madame. L'entretien dure encore une heure. Diane sent les larmes monter quand elle l'entend parler de sa fille. Les deux frères de Sako restent dignes mais elle sent qu'ils ont envie de pleurer. A la fin de l'entretien, ils se lèvent.
« Nous allons vous raccompagner. Soyez fort. Je vous tiendrais personnellement informé dès qu'il y a du nouveau. Vous pouvez me faire confiance. »
Avant de partir, la mère de famille revient vers Diane. Elle fouille dans son sac.
« Tenez Mademoiselle. »
Elle attrape la main de Diane et y dépose une pierre.
« Elle vous protégera. Ma fille m'en avait offert deux. Elle me disait que j'aurais une double protection. »
Diane sent les larmes monter.
« Je ne peux pas accepter, Madame. »
Elle lui referme la main.
« Quand vous m'avez pris dans les bras, c'est la première fois depuis longtemps que j'ai senti la sincérité de la part d'une inconnue... Vous êtes venus pour me consoler et pas pour vous faire bien voir. Vous êtes une belle personne, Mademoiselle. Ma fille aurait aimé avoir une amie comme vous. »
Diane la prend dans les bras et laisse couler quelques larmes.
« Merci Madame. J'en prendrais autant soin que vous prenez soin de vos enfants. »
Elle la voit partir et serre très fort la pierre dans sa main. Sans un mot, le cameraman et le photographe sortent de la pièce.
« T'as fais quoi là ? »
Elle regarde Frédéric.
« De quoi ? »
« Te jeter sur la mère ! Normalement c'est Madame qui doit le faire. »
« Mais sinon, vous connaissez un peu la spontanéité ici ? On ne programme pas de consoler une mère de famille qui a perdu sa fille ! »
Diane attrape sa sacoche et y met la pierre.
« Tu es une assistante, tu dois rester en retrait. On t'a rien appris ou quoi ? »
« Bah non.. Justement, on ne m'a rien appris... On ne m'a pas appris à rester de marbre devant la détresse d'une maman.... On ne m'a pas appris à sourire bêtement quand une famille en deuil entre dans une pièce. »
Quand elle se retourne, Diane aperçoit la femme du Président sur le pas du salon. Elle sursaute.
« Diane ? Cyril va vous emmener dans nos appartements. Nous avons à parler. »
Madame quitte la pièce et Diane entend la porte claquer.
« Ça a été un plaisir de te connaître mais je pense que tu peux faire tes valises. »
Frédéric passe près d'elle en la poussant légèrement.
« De toute manière, j'allais les faire ce soir mes valises ! »
La porte claque de nouveau.
« Il a l'air d'en tenir une couche celui là. »
Marion sort de la pièce et tombe nez à nez avec Cyril.
« Je dois vous emmener en haut, Diane. »
« Je sais... Je vais me faire passer un savon. »
Il sourit et lui ouvre le passage.
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Soumise à son état
Mystery / ThrillerEntrez dans la vie de Diane, la nouvelle secrétaire du Président de la République Française. "Vous ne pouvez pas savoir tant que vous n'avez pas essayé, Diane". Elle se retourne et relève la tête. Elle est tellement petite face à lui. "Monsieur le P...