Chapitre 33

84 6 0
                                    


Elle ouvre sa porte et voit Stéphane sur son canapé. Diane s'avance vers lui et s'arrête au milieu du salon sans dire un mot. Il s'est allumé une cigarette en l'attendant et regarde les informations.

« Tu devais être mon ombre et je suis devenu la tienne, Diane. »

Stéphane ne quitte pas l'écran du regard. Elle tourne la tête vers la télévision et vient s'asseoir à côté de lui.

« Tu crois que je suis un bon Président ? »

Ils regardent l'écran. L'image d'eux serrant cette mère de famille aux Invalides passent en boucle. Elle ne peut pas nier l'évidence. Leur passion crève l'écran. Leurs regards, leurs mains qui se frôlent, le visage de Marie ne peuvent pas mentir.

« Oui, sans aucun doute, tu es un bon Président. »

Diane baisse les yeux et regarde ses mains.

« Tu as fait juste l'erreur de tomber amoureux de moi. »

Stéphane penche sa tête en sa direction.

« Tu crois que c'est une erreur ? »

« Oui. Je pense que tu devrais te consacrer uniquement à ton mandat et ne pas te laisser distraire. »

« Ce n'est pas toi qui m'a dit que les français avaient besoin de voir un homme sincère au lieu d'un Président ? »

Diane lève les yeux vers lui.

« Les français savent que tu es un homme sincère. Ils... Ils ne veulent pas voir un homme en qui ils ont confiance tromper sa femme sous son nez. »

Il lui prend la main et passe ses doigts entre les siens.

« Si je n'étais plus marié, cela serait plus simple. »

Elle lui sourit.

« Non, Stéphane. Cela serait autant compliqué. »

« J'ai peur, Diane. »

Elle sent les doigts de Stéphane serrer de plus en plus sa main frêle.

« Peur de quoi ? »

Ses yeux ne la quittent pas.

« J'ai peur que cette soirée soit la dernière. »

Diane pose sa main sur la joue de Stéphane et lui sourit.

«Ça a été un honneur de travailler pour vous, Monsieur le Président. »

Il attrape sa main et la pose sur sa bouche en fermant les yeux.

« C'est un honneur de t'aimer, Diane. »

Il se lève pour partir quand il se retourne. Stéphane aperçoit les larmes de Diane.

« On se reverra, Diane ? »

« Je reste à votre service encore quinze jours, Monsieur... Pour le préavis. »

Il baisse les yeux.

« Quinze jours... Le temps des vacances... »

Ils se regardent pendant de longues secondes.

« Bonnes vacances, Monsieur le Président. »

Avant de partir, il fouille dans la poche de sa veste et pose un écrin sur le meuble devant la porte d'entrée.

« Je peux te demander un dernier service ? »

Diane se lève pour le rejoindre.

« Oui bien sûr. »

Il prend ses mains et les porte à ses lèvres.

« Ouvre le quand tu seras chez tes parents. »

Diane se tourne vers l'écrin. Si minuscule mais il semble si grand dans son cœur.

« Je te le promets, Stéphane. »

Il ferme la porte en laissant Diane figée à la regarder. Les larmes ne cessent de couler. Elle attrape l'écrin en le caressant pour sentir le velours dessus.

« Tu vas me manquer, Stéphane. »

Diane va dans sa chambre pour dormir. Demain, elle retourne dans le Pas de Calais.

Soumise à son étatOù les histoires vivent. Découvrez maintenant